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Qu'est-il raisonnable de croire ?

Publié le 27/02/2005

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La croyance est un fait personnel, elle n'obéit pas au principe de non contradiction « La doctrine d'une divinité suprême, auteur de la nature, est très ancienne et elle s'est répandue à travers de vastes nations très peuplées, où tous les rangs et toutes les conditions l'ont embrassée. Mais qui penserait qu'elle a dû son succès à la force déterminante des invincibles raisons, sur lesquelles elle est indubitablement fondée, se montrerait peu instruit de l'ignorance et de la stupidité du peuple et de ses préjugés incurables en faveur de ses superstitions particulières. Même aujourd'hui et en Europe, demandez à un homme du peuple pourquoi il croit en un créateur du monde tout puissant ; il ne mentionnera jamais la béatitude des causes finales qu'il ignore totalement ; il ne tendra pas sa main en vous invitant à contempler la souplesse et la variété des jointures de ses doigts, le fait qu'ils se plient d'une seule façon, l'équilibre qu'ils reçoivent du pouce, la douceur et le caractère charnu de l'intérieur de la main, ainsi que toutes les autres circonstances qui rendent ce membre apte à l'usage auquel il est destiné. Il est accoutumé depuis longtemps à toutes ces choses et il les regarde avec inattention et indifférence. Mais il vous parlera de la mort soudaine et inattendue d'un tel, de la chute et des meurtrissures d'un autre, et de la sécheresse excessive d'une saison et de la rigueur et des pluies d'une autre. Il met tout cela au compte d'une opération immédiate de la providence ; et de tels événements qui, pour ceux qui raisonnent correctement, constituent les principaux obstacles à la reconnaissance d'une intelligence suprême, sont pour lui les seuls arguments en faveur. » Hume B- Cependant il ne faut pas oublier que la croyance permet de supporter l'insupportable bien qu'elle n'ait aucun fondement rationnel. Pour Feuerbach, la religion est une création de l'homme qui veut se rassurer en projetant une image anthropomorphe au dessus de lui Feuerbach : « L'homme est un animal religieux » "Nulle manifestation de notre personnalité n'exprime plus adéquatement celle-ci que la croyance. Nous croyons avec tout ce que nous sommes." Payot Transition: La croyance est intuitive, produite par un esprit qui a besoin d'être rassuré, qui comble des lacunes mais est ce seulement un palliatif?

 Croire, c'est donner son assentiment à une proposition ou une représentation, la tenir pour vrai. Cependant, si tenir pour vrai est un acte de la pensée ou de la conscience, celle-ci, en tant que finie, peut se tromper. En effet, croire quelque chose, c'est toujours poser l'existence de quelque chose hors de la pensée, comme existant dans la réalité. De ce point de vue, la croyance doit être justifiée par l'existence de l'objet extérieur, donc par le fait que je sais qu'il existe. Mais alors, si je sais, je n'ai plus besoin de croire. Mais pour croire, il faut savoir. Le domaine de l'assentiment devrait donc se limiter au savoir, seule croyance rationnelle. Cependant, est-il raisonnable de ne tenir pour vrai que ce qui est démontré ? L'action, bien souvent, n'attend pas, et il faut bien alors se fonder sur des croyances qui, si elles ne sont pas démontrées, possèdent un certain degré de probabilité. La crédibilité de quelque chose ou quelqu'un a des degrés, et entre la certitude absolue du savoir et l'ignorance totale, il y a place pour la croyance. Mais alors, quelles procédures de justifications peuvent être mises en œuvre pour faire d'une croyance une croyance raisonnable ?

« coutumes, les traditions.

Au-dessus, croire ce que tout le monde croit (que Paris existe même quand on ne le voitpas, que l'Australie existe quoiqu'on ne l'ait jamais vue).

Au-dessus, croire ce que les plus savants affirment enaccord d'après des preuves que la terre tourne, que les étoiles sont des soleils, que la lune est un astre mort, etc.).Tous ces degrés forment le domaine de la croyance.

Quand la croyance est volontaire et jurée d'après la haute idéeque l'on se fait du devoir humain, son vrai nom est foi." Alain B- La croyance n'est donc plus une question d'intuition ,elle est au contraire raisonnable car elle permet à l'hommed'avancer, de combler des lacunes dans l'expectative d'une découverte avérée de la vérité « Après le plus soigneux et le plus précis de mes raisonnements, je ne peux donner d'autre raison de l'assentimentque je lui accorde, je ne sens rien d'autre qu'une forte tendance à considérer fortement les objets sous le jour où ilsm'apparaissent.

L'expérience est un principe qui m'instruit des différentes conjonctions des objets dans le passé.L'habitude est un autre principe qui me détermine à attendre le même dans l'avenir ; les deux s'unissent pour agirsur l'imagination et ils me font former certaines idées d'une manière plus intense et plus vive que d'autres qui nes'accompagnent pas des mêmes avantages.

Sans cette qualité, par laquelle l'esprit avive certaines idées plus qued'autres (apparemment c'est une qualité de si faible importance et si peu fondée sur la raison), nous ne pourrionsjamais donner notre assentiment à aucun argument, ni porter notre vue au-delà des quelques objets présents à nossens.

Mieux, même à ces objets, nous ne pourrions jamais attribuer d'autre existence que celle qui dépend des senset nous devrions les comprendre entièrement dans cette succession de perceptions qui constituent notre moi ounotre personne.

Mieux encore, à l'égard même de cette succession, nous ne pourrions admettre que les perceptionsimmédiatement présentes à notre conscience ; et les vives images, que nous offre la mémoire, ne pourraient jamaisêtre reçues comme de véritables tableaux des perceptions passées.

La mémoire, les sens et l'entendement sontdonc tous fondés sur l'imagination, sur la vivacité de nos idées. Hume Transition: La croyance n'est elle pas une facilité de l'esprit, ou même un simple produit de l'imagination? Si elle est resteintuitive, ne risque t elle pas d'induire l'homme en erreur plutôt que de l'orienter vers la savoir vrai? III De l'hypothèse à la connaissance A- La croyance c'est accepter l'illusion, elle est frai pour moi même si je sais qu'elle est le produit de monimagination.

Cependant qu'est ce que j'admet pour vrai de façon raisonnable? N'ai pas besoin de croire moi mêmeen une certaine idée de la vérité pour l'accepter? La croyance n'est elle pas elle même le fondement de laconnaissance ? « Il existe une profonde illusion qui s'incarne pour la première fois dans la personne de Socrate : la croyanceinébranlable que la pensée, s'appuyant sur la causalité, est capable de pénétrer jusqu'à la racine de l'être, qu'ellepeut, non seulement connaître celui-ci, mais encore le corriger.

Cette sublime illusion métaphysique s'associe à lascience comme un instinct et la conduit sans cesse à sa limite où elle se convertit en art.(...) Socrate est le type de l'optimisme théorique qui, en croyant pouvoir pénétrer la nature des choses, confère ausavoir et à la connaissance la vertu d'un remède universel et voit dans l'erreur le mal en soi.

Pénétrer la raison deschoses, distinguer la connaissance vraie de l'erreur et de l'apparence, voilà ce que l'homme socratique tient pour laplus noble activité et même, pour la seule qui soit digne d'un homme.(...) Mais la science, éperonnée par sa puissante illusion, court sans cesse à ses limites contre lesquelles se brisel'optimisme caché dans l'essence de la logique.

» Nietzsche B- Le croyance est certes un risque mais elle est un risque nécessaire pour accéder à la connaissance.

Toutevérité est croyance en cette même vérité, je sais que c'est vrai car je crois en mes critères de vérité, la logiqueelle même obéit aux lois hypothétiques que j'ai moi même posée.

C'est la raison elle même qui m'enseigne lanécessite de croire car sans croyance en une vérité essentielle je ne peux fonder aucune loi, aucun principe aucunconcept. " A force de devoir désigner une chose comme "rouge", une autre comme " froide", une troisième comme "muette",s'éveille une proportion morale à la vérité : de l'opposition au menteur, à qui personne ne fait confiance, que tousexcluent, l'homme tire pour lui-même la démonstration du caractère respectable, rassurant et utile de la vérité.

Ilplace maintenant son action en tant qu'être "raisonnable" sous la domination des abstractions ; il ne souffre plus dese laisser emporter par les impressions soudaines, par les intuitions ; il invente de généraliser toutes ces impressionsen des concepts plus pâles et plus froids, afin d'y accrocher le wagon de la vie et de son action.

Tout ce quidistingue l'homme de l'animal dépend de cette capacité à subtiliser en un schéma les métaphores intuitives, donc àdissoudre une image dans un concept.

Dans le domaine des ces schémas quelque chose en effet est possible qui nepourrait jamais réussir au milieu des premières impressions intuitives : édifier un ordre pyramidal selon des castes etdes grades, créer un monde nouveau de lois, de privilèges, de subordinations, de délimitations, qui fait facedésormais à l'autre monde, intuitif, des premières impressions comme étant ce qu'il y a de plus stable, de plusgénéral, de mieux connu, de plus humain, et donc en tant qu'instance régulatrice et impérative." Nietzsche. »

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