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N'y a-t-il de rationalité que scientifique ?

Publié le 18/01/2004

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scientifique

La science apparaissant comme l'activité rationnelle par excellence, la question posée est de savoir si la rationalité se confond avec méthode scientifique ou s'il peut exister des activités rationnelles quoique n'usant pas de cette méthode. Or, pour savoir si la science est une activité rationnelle qui ne se confond pas avec la raison, mais n'est qu'une forme de la raison, il convient de définir d'une part ce qu'est la raison et d'autre part quelle est la spécificité de la science.

  • [Il n'est qu'en science que l'on peut parvenir à l'universalité des connaissances, tant au niveau des théories établies qu'au niveau des moyens d'investigation mis en oeuvre pour parvenir à ce résultat.]

Les condition de la rationalité Hors de la connaissance scientifique, la raison n'est pas autonome Il faut distinguer connaissance commune et connaissance scientifique

  • [On peut qualifier de rationnelle toute activité de l'esprit qui respecte les impératifs de la cohérence logique et qui entretient avec les faits un rapport d'objectivité et d'honnêteté intellectuelle.]

La rationalité définit également la philosophie Il ne faut pas confondre méthode et objet La rationalité caractérise l'intelligence humaine

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« techniques que dans le domaine des techniques administratives : dans ce second cas, le .primat des « impératifstechniques » produit une bureaucratie rigide, une uniformisation et une désindividualisation des modes d'existence etdes conduites.

» Sens et enjeu de la questionII convient de partir de ce qui peut sembler être une évidence, et de s'interroger sur une détermination aussirestrictive du mot rationalité.

Encore que tout dépende de la portée conférée en mot scientifique (le mot sciencevarie en extension et en compréhension selon qu'il désigne ce que l'homme sait de toutes choses, le savoir accomplirecherché par la philosophie, ou l'étude méthodique des lois qui régissent un domaine spécifique de phénomènes).Confiner la rationalité dans le seul champ des sciences particulières, n'est-ce pas l'exclure des champs éthique etpolitique ? Il faut sans doute tenir compte de la différence rationnel/raisonnable évoquée plus haut, et se demandersi les exigences propres de la raison, entendue en son sens large, ont une application légitime dans le domaine del'expérience humaine, chaque fois qu'il s'agit de forger un jugement lucide concernant les fins de l'action, lesfondements de la politique et du droit.

Le rationalisme humaniste répond affirmativement, et refuse ainsi de laisser lechamp libre, dans ce domaine, au relativisme des opinions subjectives ou à l'emprise de croyances religieuses.L'assignation de la raison au seul domaine scientifique se conjugue souvent avec le relativisme le plus irréfléchi,voire l'obscurantisme dans les autres domaines : on sait que la tyrannie peut faire son lit d'un tel relativisme, quidésarme la pensée critique alors même qu'il semble la consacrer, par un faux-semblant dont notre modernité estdramatiquement prisonnière.

On pourra méditer sur cette pensée de Hume qui, au delà de son ironie provocatrice, fournit une illustration des enjeux de la réflexion à développer : « Il n'est pascontraire à la raison de préférer la destruction du monde entier à uneégratignure de mon doigt» (Hume, Traité de la nature humaine, ÉditionsAubier Montaigne, tome II, page 525).

Qui juge en fin de compte del'adéquation d'un discours ou d'une pratique aux exigences de la rationalité ?Et quel type de rationalité est pris en compte ? Questions essentielles pourorienter la recherche.

Le savant, le politique, le gestionnaire, le technicien,voire le technocrate, ont sans doute des points de vue particuliers quicherchent à s'imposer pour normer toute une communauté.

Mais n'y a-t-il pasalors un risque pour la liberté de jugement de chacun aussi bien que pour lafinalité républicaine de la politique (à savoir le bien commun) ? Latechnocratie, le productivisme, le libéralisme débridé, l'autoritarisme dugestionnaire, définissent aujourd'hui de nouveaux conformismes que seulepeut défaire la vigilance critique de la raison, dans son souci de toujoursrapporter connaissances et logiques de l'efficience aux fins essentielles del'homme.

Dans cette perspective, c'est le citoyen maître de ses pensées quiest habilité à faire valoir en toutes choses les exigences rationnelles, et nonpas seulement tel ou tel expert entre les mains duquel il abandonnerait sasouveraineté agissante.. »

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