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qu'est-ce que la réalité

Publié le 19/03/2004

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La réalité ainsi comprise, c'est d'abord le monde matériel : la matière est ce qu'elle est indépendamment de l'idée que nous nous faisons d'elle, et son existence s'impose à nous avec une telle force que les sceptiques les plus convaincus ne parviennent pas à la tenir dans la pratique pour irréelle. Tout naturellement, nous voyons dans ce qui se touche et se voit le type même de la réalité.Mais il est aussi des réalités immatérielles : non seulement Dieu et l'esprit ou l'âme, du moins pour les philosophes spiritualistes, mais encore les faits psychiques. Nous disons par exemple que, dans le domaine de la psychologie, l'introspection seule atteint, la réalité, tandis que les autres modes d'observation ne nous font connaître que les signes des faits qu'étudie le psychologue. Quand je vous prête un sentiment que vous n'éprouvez pas, je déforme la réalité, tout c mme lorsque j'affirme l'existence d'une maison là où il n'y en a point.C. Essai de définition. - En somme, « réel » est à peu près synonyme de « existant », et, par « réalité », nous pouvons entendre ce qui existe ou l'ensemble des existants. On appelle « réaliste » celui qui voit les choses comme elles sont, sans faire abstraction de rien, et tient compte de toutes les données de l'expérience, tandis que l'idéaliste vit au moins en partie dans le rêve.II.

« pas qu'il est ; l'existence et la réalité précèdent la connaissance. b) La réalité, dans cette conception, englobe tout ce qui est ou existe en soi, mais il y a divers degrés de réalité :un arbre, par exemple, est plus réel que son ombre ; deux maisons sont plus réelles que la distance qui les sépare,bien que l'ombre et la distance fassent elles aussi partie de la réalité.Le réel nous est connu par les impressions qu'il fait sur nous : la pierre, par exemple, par la sensation d'une certaineforme et d'un certain grain, d'une certaine dureté et d'un certain poids, etc.

Mais ces qualités perçues par les sensne constituent pas la chose même qui est perçue ; elles varient d'ailleurs quand se modifient les circonstances de laperception.

Elles constituent moins une réalité au sens plein du mot que des propriétés de la réalité véritable quenous sommes amenés à concevoir.

On reconnaît la distinction aristotélicienne de la substance et des accidents: cesderniers ne sont, disaient les scolastiques,, que « ens entis » (l'être d'un être).Mais les substances elles-mêmes ne représentent pas le plus haut degré de réalité.

En effet, lorsque nouscherchons leur origine, nous sommes amenés à nous représenter, au sommet de la série des causes, un être qui estleur source, qui ne dépend lui-même de rien d'autre.

« Le Monde des Idées de Platon, le Dieu de la philosophieclassique, est l' « ens realissimum », la réalité absolue.Nous sommes ainsi amenés à la hiérarchie suivante de la réalité :— au sommet de l'échelle, la réalité absolue qui existe par elle-même et fait exister toutes les autres réalités ;— au-dessous, viennent les réalités qui n'existent que par participation de la réalité absolue, celles que nousappelons communément les « créatures » ;— au dernier degré se placent les propriétés de ces créatures, ce que les philosophes appellent les accidents(couleur, chaleur, forme, etc.) . B.

Conceptions idéalistes. — Au réalisme classique, on fait cette objection fondamentale : nous ne pouvons parler de réalité qu'autant que nous la connaissons ; par suite, la réalité n'est pas indépendante de la connaissance quenous en avons ; être réel, c'est exister, non pas dans un en soi inaccessible, mais pour un être conscient.

Par suite,la réalité est essentiellement phénomène. a) Pour certains, le phénomène se suffit à lui-même et l'on n'a pas à chercher au-delà un noumène qui le supporteen quelque sorte et l'explique : c'est la théorie phénoméniste de Hume et de l'idéalisme absolu. b) Il y a plus de réserve dans l'attitude phénoménologique : les phénoménologues accordent bien une certaineexistence aux choses en soi, seulement, de leur point de vue, ils les tiennent pour inexistantes, tant qu'ellesn'existent pas pour nous.

L'existence, pensent-ils, est le passage de l'obscurité de l'en soi à la clarté du pour nous.Dans cette conception, c'est d'apparaître qui fait passer la chose en soi de la virtualité à la réalité véritable. Discussion et conclusion. — Que l'apparence présente une certaine réalité qu'il convient d'étudier en elle-même et en faisant systématiquement abstraction de tout au-delà, il faut l'admettre.

Une telle étude méthodique approfonditnotre connaissance de l'homme et même de cet en soi, qu'on déclare, par méthode, mettre, comme dit Husserl, «entre parenthèses ».Mais c'est déformer le sens naturel des termes et contredire l'attitude spontanée de l'esprit que de considérerl'apparence comme la vraie réalité.

C'est bien la chose en soi que nous entendons par « la réalité », et la réalité denos représentations n'est fondée que dans la mesure où elles correspondent à des choses en soi.. »

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