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La réalité : qu'entendons-nous par là ?

Publié le 27/02/2008

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Comme la notion de Réalité est pensée comme incluant l'existence, la seule Réalité certaine que nous pouvons établir à priori comme fondement inconditionné est la réalité pratique de Dieu, réalité que nous pouvons établir de façon certaine (sans d'ailleurs la connaître) à partir de la réalité pratique de la moralité qui est avant tout commandement. C'est un renversement prodigieux de la façon d'appréhender la réalité, et corollairement un changement total de la conception de la notion de réalité. La notion de réalité n'est plus du monde de l'indicatif mais de celui de l'impératif, un impératif encore conçu selon le mode de l'universel. Pour que l'opération soit radicale, il faut abattre le dualisme (entre le monde vrai et le monde des apparences, de l'illusion; entre l'objectif et le subjectif) et se demander quelle est la source de ce dualisme, de cette opposition. C'est cette opération radicale que tente Nietzsche en remplaçant le dualisme par la pluralité « des points de vue » (le « perspectivisme ») conformément à une appréhension de la Réalité comme Interprétante-Interprétée (seule apte à rendre compte du fait et du sens de notre exigence et de notre instauration du sens). « Que les choses puissent avoir une nature en soi, indépendamment de l'interprétation et de la subjectivité, c'est une hypothèse parfaitement oiseuse; elle supposerait que l'interprétation et la subjectivité ne sont pas essentielles, qu'une chose détachée de toutes ses relations est encore une chose. » Volonté de Puissance En effet la notion de « réalité » sous-tendant l'ensemble des systèmes métaphysiques ne rend pas compte du caractère essentiel de l'activité connaissante et se condamne ainsi à lui donner un caractère parfaitement illusoire, voire imaginaire en convainquant les apparences et la subjectivité d'illusion. C'est pourquoi l'on peut se demander si la volonté d'appréhender la réalité selon les schémas de la logique n'est pas ce qui nous condamne le plus sûrement à l'illusion et nous écarte le plus de la réalité (tout en étant l'une des manifestations de la Réalité interprétante-interprétée). « Parménide a dit : « on ne pense pas ce qui n'est pas » nous sommes à l'extrémité opposée et nous disons : ce qui peut être pensé doit être assurément une fiction. » (Le Crépuscule des Idoles) Certes, l'homme, y compris dans cette attitude, est toujours, ou plutôt se fait toujours nécessairement le sens et la mesure des choses.

« La réalité : qu'entendons-nous par là? THÈMES DE RÉFLE XION • Indications lorsqu'on tente de définir la notion de «réalité )), Le terme réalité se dédouble de la façon la plus simple en « réalité sensible » (matrice de l'apparence, du fictif , de l'i maginair e) et en « réalité intelligible » (lieu de la « vraie » réalité, de la certitude).

Que l'homme se débarras se du négatif de l'erreur qui le séduit ou par lequel il se séduit lui-même, qu'il renonce à ce qui lui semble son intérêt, mais qui n'est que le désir de la partie non raisonnable de son être, et la « réalité vraie » se mon trera telle qu'elle est en elle-même.

Est erreur ce qui est indiv iduel : il ne peut y avoir une vérité ni pour l'individu en tant que tel, ni au sujet de l'individu en tant que tel.

L'homme est raisonnable, non les hommess et c'est la réalité qui se montre dans la vérité, non les chose; qui semblent être.

La Réalité vraie (opposée à l'appar ent, à l'ill usoire) c'est ce qui se comprend selon l'ordre de la nécessité univoque de part en part.

La contradiction est ce qui doit avant tout être re jeté par le dis cours sur la réalité puisque ce que l'on recherche c'est ce sur quoi l'on peut compter toujours : le permanent, l' id entique.

Ce qui est est.

Ce qui n'est pas n'est pas.

Ce « mode de penser » tourne le dos aux « choses » et s'occupe de lui-même : la réalité ne peut être pensée que par de longs détours et par la création de termes nouveaux, précis, suscep­ tibles de fonctionner sans hiatus et sans jeu tels que l'Essence, !' "Ê tre en tant qu' "Être.

Il s'ensuit que les relations entre les concepts sont rigides, donc rigoureuses et qu'elles s'imposent à l'esprit avec un caractère de nécessité que ne présente aucun des autres modes de connaissance.

Ce que ce « mode de penser » présente de plus impressionnant c'est que l'homme, lorsqu'il le pratique, ne se sent pas libre de penser d'une façon ou d'une autre.

C'est un succès puisque c'est cette appréhension de la réalité. »

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