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La réalité est-elle rationnelle ?

Publié le 27/02/2008

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La réalité est-elle rationnelle ?

« La formule : « Le vrai est le tout » apparaît dans le véritable manifestequ'est la Préface de Hegel (1770-1831) à la Phénoménologie de l'esprit(1807).Dans ce texte, Hegel présente une nouvelle façon de philosopher, quirompt avec le romantisme et que l'on nomme dialectique.

L'ambition deHegel est de ressaisir la totalité de l'histoire (de la réalité historique,mais aussi de la philosophie, de l'art, etc.) comme une unité.

« Le vraiest le tout » signifie que l'on ne comprend une chose qu'en refusantde l'isoler et de la considérer hors du processus dans lequel elles'insère.« Le vrai est le tout » est, à première lecture, une formuleénigmatique.

Cependant, celle-ci peut définir la dialectique de Hegel ;la vérité n'est pas seulement un moment, quelque chose d'immédiat, lebut d'une recherche.

La vérité est à la fois le but et le chemin qui yconduit, et isoler le résultat, c'est se priver de la «plénitude du détail», de l'intelligibilité du processus dans lequel cette vérité se délivre.Hegel commence abruptement sa préface par la dénonciation de lafaçon dont on comprend habituellement le rapport des doctrinesphilosophiques.

On cherche seulement en quoi l'une s'oppose à l'autre,et l'on croit que si l'une est vraie l'autre est fausse.

C'est contre cetteconception du vrai et du faux, comme s'excluant réciproquement, defaçon statique, que s'élève toute l'oeuvre de Hegel, attitude que résume notre formule « Le vrai est le tout.

»La façon traditionnelle de comprendre l'histoire de la philosophie « ne conçoit pas la diversité des systèmescomme le développement progressif de la vérité: elle voit plutôt seulement la contradiction dans cettediversité.

» Or, remarque Hegel, on pourrait tout aussi bien dire, avec la même conception que la fleur réfutele bouton, et le fruit la fleur.En effet, la fleur chasse le bouton et en manifeste la fausseté : « Ces formes ne sont pas seulementdistinctes, mais encore chacune refoule l'autre, parce qu'elles sont mutuellement incompatibles.

»Il est clair qu'un tel point de vue est erroné, en ce qu'il isole de façon brutale et absurde chaque moment(bouton, fleur, fruit), alors que l'un amène l'autre, que leur enchaînement est nécessaire, et que chaqueétape ne se comprend que comme maillon d'un processus unitaire.

« Cette égale nécessité constitue seule lavie du tout.

»Cet exemple simple doit nous mettre sur la voie qu'ouvre la dialectique, et en particulier la façon dont ellecomprend l'histoire de la philosophie.

Un système ne réfute pas plus l'autre que la fleur ne réfute le bouton.Chaque doctrine n'est qu'un moment unilatéral de la vie du tout, de l'exposition et la compréhension de lavérité.

Le bouton n'est pas « faux », il est insuffisant, il est amené nécessairement à être dépassé, nié par lafleur.

Mais celle-ci est littéralement incompréhensible, impossible sans le bouton dont elle conserve quelquechose.On peut dire que le fruit est virtuellement contenu dans le bouton, comme l'homme est déjà contenu dansl'embryon.

Mais cette totalité ne s'est pas encore déployée, n'a pas atteint sa vérité, son acmé, il luimanque « la plénitude du détail ».« Le vrai est le tout » signifie donc que comprendre, c'est comprendre la totalité d'un processus, d'unmouvement, dont chaque figure est nécessaire.

Isoler un moment, voire même isoler le résultat, n'est riend'autre que faire violence à la vérité.

Il faut comprendre chaque étape comme résultat (qui nie, dépasse etconserve ce qui l'amène, comme la fleur nie, dépasse et conserve le bouton), mais un résultat qui lui-mêmeest régi par la contradiction et doit relancer le processus (comme la fleur amènera le fruit).

A la conceptiond'une opposition figée et rigide (le vrai s'oppose au faux, telle doctrine à telle autre), Hegel substitue l'idéed'un développement organique.

Chaque moment unilatéral amène nécessairement l'autre, et comprendre lavérité est comprendre le moment comme tel, comme étape, résultat, devenir.« Le vrai est le tout.

Mais le tout est seulement l'essence s'accomplissant et s'achevant moyennant sondéveloppement.

De l'Absolu, il faut dire qu'il est essentiellement résultat, c'est-à-dire qu'il est à la finseulement ce qu'il est en vérité ; en cela consiste proprement sa nature qui est d'être réalité effective, sujetou développement de soi-même.

»Hegel combat donc la philosophie romantique, celle de l'enthousiasme, du sentiment, de l'immédiat.

Il combatune fausse profondeur, qui se gargarise de grands mots (l'Absolu, Dieu, etc.) et à qui manque « la douleur, lesérieux et la patience du négatif ».

La profondeur ici n'est que le vide, le refus du travail, le refus decomprendre comment l'esprit, la conscience, la vérité se développent, c'est-à-dire se produisent eux-mêmes.« Si je dis : "tous les animaux", ces mots ne peuvent passer pour l'équivalent d'une zoologie ; avec autantd'évidence, il apparaît que les mots de divin, d'éternel, d'absolu, n'expriment pas ce qui est contenu en eux,et de tels mots n'expriment en fait que l'intuition entendue comme l'immédiat.

»Or Hegel en disant « Le vrai est le tout » ou encore « Le vrai est le devenir de soi-même » entend restaurerles droits de la médiation.

L'immédiat, le simple, c'est le non encore développé, (ce qu'on pourrait comparerau bouton, à l'embryon), c'est-à-dire ce à quoi manque la détermination, le détail, la vérité.Contre la fadeur de l'immédiat, Hegel entend restaurer les droits du système, seul apte à reprendre à soncompte le développement de la vérité.La Phénoménologie de l'esprit tente d'exposer l'histoire de la conscience et de son développement de sondegré le plus humble (la certitude sensible) à sa vérité (le savoir absolu).

Comprendre la conscience, et cequi l'amène à ce qu'elle est réellement, c'est retracer son devenir et surtout la nécessité de celui-ci.. »

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