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La recherche de la vérité exclut-elle toute croyance ?

Publié le 27/02/2005

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La recherche de la vérité abolit la croyanceA. Contradiction entre vérité et croyanceLorsque vérité et croyance entrent en conflit sur un objet particulier, le savoir fournit des certitudes dont la croyance ne dispose pas. En particulier, les sciences de la nature (physique et biologie) sont fondées sur l'observation de faits et permettent d'établir des lois. La science a donc pour elle la certitude des faits observés. Lorsqu'une croyance religieuse entre en contradiction avec une théorie scientifique, elle ne peut établir sa propre vérité sur aucune observation réelle.Ainsi le dogme chrétien de la création a-t-il été remis en question au XIXe siècle par les découvertes de Darwin sur l'évolution des espèces. Dans une telle situation, il n'est plus possible de croire sans se mettre en contradiction avec l'objectivité du fait scientifique.Quelle solution reste-t-il alors pour le croyant ? Ou bien tenter de concilier sa foi et les résultats de la science, en donnant une interprétation métaphorique du dogme. Ou bien conserver sa croyance en niant l'évidence des faits.

« Quelle solution reste-t-il alors pour le croyant ? Ou bien tenter de concilier sa foi et les résultats de la science, endonnant une interprétation métaphorique du dogme.

Ou bien conserver sa croyance en niant l'évidence des faits.Mais cela implique de renoncer par principe à toute forme de raisonnement et de persuasion.

Dès lors, la croyanceest autorisée à admettre n'importe quoi, puisqu'elle refuse les données de l'observation empirique : elle ne demandequ'une adhésion sans discussion. B.

Incertitude de la croyance Mais par le même principe, la croyance autorise qu'on la contredise.

Elle est donc fondamentalement incertaine.

Lacertitude des sciences est de deux sortes : soit elle découle d'observations empiriques, soit elle naît d'une nécessitédémonstrative (dans les mathématiques).

Or la croyance ne se fonde sur aucune de ces deux sources du savoir :les spectres, les dogmes de l'Église, la vie après la mort, ne sont objets ni d'observation ni de démonstration.Il n'y a donc aucune raison objective d'adhérer à une croyance.

La croyance est douteuse : elle ne répond à aucundes critères sur lesquels se fonde le savoir.

À ceci s'ajoute que les croyances se contredisent, sans qu'aucune nepuisse affirmer sa supériorité par des raisons claires : la religion chrétienne décrète que les âmes seront damnées ousauvées ; la religion hindouiste affirme la réincarnation des âmes, etc. C.

Le progrès de l'esprit humain Dès lors, il devient manifeste que la recherche de la vérité est appelée à exclure et à remplacer la croyance.

Eneffet, si savoir et croyance prétendent tous les deux affirmer une vérité, seul le savoir possède des critèrespermettant d'établir solidement ce qu'il affirme.

La croyance devient une vérité imparfaite, une tentative de savoirqui n'aboutit pas.On peut alors considérer, avec Auguste Comte, que la croyance doit disparaître à mesure que s'affirme le savoir.

Lacroyance se réduisant à un savoir raté, elle ne peut constituer qu'une étape sur le chemin d'un savoir qui,progressivement, s'affranchit de la superstition.Comte décrit ainsi le devenir de l'humanité selon trois états : théologique, métaphysique, et positif1.

Chaque étapereprésente pour l'esprit humain un progrès sur le chemin de la connaissance, et la destruction d'obstacles liés à descroyances : fétichisme, croyance aux êtres métaphysiques.

Dans cette perspective, la croyance est l'ennemiprincipal d'un savoir qui, par définition, doit l'exclure. 2.

La croyance coexiste avec la recherche de la vérité A.

Le besoin de croyance Pourtant, la croyance persiste sous diverses formes : superstitions, religions.Comment expliquer ce fait ? Peut-être la religion obéit-elle à d'autres motifsque le savoir, motifs que le savoir seul ne satisfait pas.

Pascal, dans sesPensées, souligne ainsi un besoin de croire qui ne trouve pas satisfaction dansle savoir seul.

Ce besoin est un besoin sensible, un besoin du " coeur " : " Lecoeur a ses raisons que la raison ne connaît point " déclare-t-il ainsi. • Pascal distingue deux modes de connaissance.

La raison «connaît» sur lemode conceptuel et argumentatif, comme dans les mathématiques.

Mais Dieuéchappe à ce mode de connaissance.

Il serait vain, pour Pascal, de prétendreen démontrer l'existence.

C'est le coeur qui «sent» Dieu.

La foi est donc uneconnaissance immédiate et trop subtile pour pouvoir être argumentée.• La raison peut néanmoins être mise au service de la foi, de façon indirecte:c'est la célèbre théorie du «pari» pascalien, visant à convertir les incroyants.II montre que l'homme a beaucoup à gagner en croyant, et, réciproquementqu'il n'a rien à gagner en en croyant pas.

Il est donc, en pratique, raisonnablede croire en Dieu, même si ce n'est pas rationnel, et n'a pas besoin de l'être. Quelle est la nature de ce besoin ?Les connaissances scientifiques nous présentent un monde soumis à des loisrégulières mais dépourvu de sens, désenchanté.

Leur portée est nécessairement limitée par les données de l'expérience.

Elles ne permettent pas de répondre à des questions quidépassent les limites du savoir scientifique : quelle est la destinée de l'homme ? quel est le sens de sa présencedans le monde ?Face à ces questions, la connaissance scientifique reste muette : elle ne peut ni y répondre ni les exclure.

Cesquestions demeurent hors de son champ.

" Vanité des sciences " écrit encore Pascal, car seule la religion apportealors une réponse possible.

Il faut donc réserver un domaine particulier à la croyance religieuse, domaine autonomeet qui ne concerne pas le savoir scientifique.

Dans cette perspective, le savoir n'abolirait pas la croyance mais lalaisserait subsister à ses côtés sans la contredire.

La religion répondrait ainsi à une insuffisance du savoir. B.

La croyance est une dimension de la recherche de la vérité Mais plus profondément, comme l'a montré Hume dans Enquête sur l'entendement humain4, la croyance joue un rôleessentiel dans le savoir lui-même.

En effet, toute loi scientifique est fondée sur l'observation de phénomènes. »

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