Devoir de Philosophie

La religion et la morale ont-elles la même finalité ?

Publié le 05/02/2004

Extrait du document

religion

RELIGION Étymologie discutée. Cicéron fait dériver le mot du latin relegere qui s'oppose à neglegere comme le soin et le respect s'opposent à la négligence et à l'indifférence. D'autres font dériver le mot de religare: La religion est avant tout le lien qui rattache l'homme à la divinité : «La religion consiste dans un sentiment absolu de notre dépendance.» (Schleiermacher). La religion c'est le sentiment que l'homme ne s'est pas donné lui-même l'existence, qu'il dépend d'un Être qui le dépasse infiniment. Sociologiquement, les religions sont les divers cultes organisés (avec leurs dogmes et leurs rites) pour rendre hommage à Dieu. FIN / FINALITE: 1. - Terme, limite, cessation, interruption d'un phénomène ; opposée à commencement. 2. - But vers lequel tend un acte (SYN. dessein) ; ce en vue de quoi quelque chose est fait ; opposée à moyen. Rem. : les sens 1 et 2 sont souvent confondus, comme dans l'adage : « La fin est première dans l'intention, dernière dans l'exécution » ; la confusion entraîne celle de la cessation d'une action, du dessein qui préside à son exécution et du but qu'elle atteint ; c'est cette confusion qui est au coeur de l'idée ant. selon laquelle la fin d'un être est sa perfection, son achèvement. 3. - (Par anal.) Ce qui explique pourquoi une chose est telle qu'elle est : organisation de son activité ou de ses parties ; cf. finalité. 4. - Fin dernière : fin ultime au sens de but ou de terme absolu, tel que le souverain bien ; SYN. fin suprême ; fin en soi : pour KANT, fin objective, nécessaire, inconditionnelle ; opposée à fin subjective, empirique. 5. - Règne des fins : état dans lequel les volontés des êtres raisonnables sont censées s'accorder entre elles et avec l'ordre du monde (SYN. monde des esprits) ; il s'agit pour KANT d'un idéal pratique posant la liaison systématique, par des lois objectives communes, des êtres raisonnables en tant qu'ils sont une fin en soi, et qu'ils peuvent se proposer des fins. 6. - Final : a) Qui constitue ou concerne un terme ; SYN. ultime, dernier, opposé à initial. b) Cause finale : qui provoque ou explique un fait à la manière d'un but à atteindre, ou comme moyen par rapport à une fin ; opposée à cause efficiente ; cf. cause, finalisme, téléonomie. 7. - Finalité. : a) Fait de posséder une fin, une signification, d'être organisé selon un dessein, un plan ; on distingue : la finalité externe qui a pour fin un être autre que celui dont il est question ; la finalité interne à un être dont les parties sont considérées réciproquement comme moyen et fin (cf. un organisme) ; la finalité immanente qui résulte de la nature et du développement de l'être même (adaptation du vivant à son milieu) ; la finalité transcendante qui est réalisée dans un être par l'action qu'exerce sur lui un autre être. b) Principe de finalité : la nature ne fait rien en vain, c.-à-d. tout être a une fin ; d'où, à l'inverse, l'idée d'une preuve de l'existence de Dieu à partir de l'existence de la finalité dans la nature ; cf. téléologique (argument ). 8. - Finalisme : a) Caractère de ce qui dépend d'une fin. b) Toute doctrine qui affirme l'existence d'une cause finale de l'univers, ou (par ext.) qui utilise les causes finales comme principes explicatifs ; opposé à mécanisme. MORAL(E) Moral: 1) qui concerne la morale. 2) qui est conforme aux règles de la morale; opposé à immoral. Morale: ensemble des règles de conduite -concernant les actions permises ou défendues- tenues pour universellement et inconditionnellement valables.

La religion et la morale proposent toutes deux des règles de vie, et tentent de déterminer chacune selon ses principes ce qui est bien et ce qui est mal. Ainsi, au vu de leurs caractéristiques, la morale et la religion semblent fonctionner de la même manière, elles cherchent à guider l’homme dans sa vie pratique et quotidienne. Reste maintenant à savoir quel est leur but, et c’est la question que pose le sujet.     Il s’agit de savoir si la morale et la religion, même si elles utilisent apparemment les mêmes techniques parviennent au même résultat, et quel est le but de leur activité. Autrement dit, est-ce que le fait qu’il y ait un Dieu tout puissant à la base de ces règles donne à celles-ci une portée différente ?  

religion

« semblent donc avoir de ce point de vue la même finalité, puisque toutes deux sont issues de la raison, et qu'ellespermettent à l'homme de développer son humanité, c'est-à-dire de ne pas écouter son côté sensible, pourdévelopper son côté rationnel.

II/ Morale et religion ont deux buts bien différents : ● La morale et la religion sont toutes deux des manifestations de l'humanité, et montrent le caractèrerationnel de l'homme, ainsi que sa capacité à se plier à des règles.

Mais il semble que les deux systèmes mis enplace par la religion et la morale n'ont pas le même but.

En effet, la morale propose de simples règles de vie ensociété, tandis que la religion donne des lois et des explications sur la raison d'être de ces lois.

● Il suffit de prendre l'exemple du Discours de la méthode, III ème partie de Descartes pour voir que la morale et la religion n'ont absolument pas le même but et la même finalité.Dans son entreprise de doute, Descartes remet tout en cause et cherche cequi est vrai pour parvenir à la vérité et fonder sur cette vérité desconnaissances dont on puisse être absolument certains.

Mais comme il a toutdétruit et qu'il ne peut pas arrêter d'agir, il se pose une morale par provision.La morale par provision est l'exposition de quelques règles d'action quel'auteur se donne comme valables dans le champ de l'action, en attendant detrouver la certitude, la connaissance.

● La morale consiste donc en quelques règles d'action, elles sont aunombre de trois : il faut suivre les règles de son pays, il faut prendre lecertain comme probable, et il faut changer ses désirs plutôt que l'ordre dumonde.

Les règles morales énoncées permettent d'agir dans le réel, mais ellesne fournissent aucune certitude, et ne répondent à aucune question, ce quin'est pas le cas de la religion, ou de la croyance en Dieu.

En effet, ce n'estque lorsque l'existence de Dieu sera réaffirmée que l'homme parviendra ànouveau aux certitudes.

Par exemple, si je doute de l'existence du monde, les règles moralespourront guider mon action, mais ne m'enlèveront pas mon angoisse, et nem'apporteront aucune réponse sur la réalité du monde.

A l'inverse, l'existencede Dieu rétablit les certitudes : comme il est bon, il ne peut vouloir metromper sur ce qui me paraît évident.

La religion permet donc de calmer lesangoisses de l'homme, et les questions existentielles.

● Pour cette partie, il est aussi possible d'utiliser Spinoza, le passage sur les miracles, et le fait que lareligion sert essentiellement à tranquilliser les hommes, et à leur expliquer les phénomènes naturels pour qu'ils puissevivre normalement, ce que ne fait pas la morale.

III/ Morale et religion ont sont les ciments de la société : ● Jusqu'ici, nous avons parlé de la morale et de la religion comme directement en rapport avec les individus.Mais la morale et la religion sont aussi des phénomènes qui permettent la cohésion sociale, règlent les rapportsentre les individus, et font partie de la constitution de la société.

● C'est ce que montre Bergson dans Les deux sources de la morale et de la religion, lorsqu'il fait ladistinction entre la morale close et la morale ouverte, et entre la religion dynamique et la religion statique.

La moraleclose est composée d'obligations et se borne à exprimer la pression et les règles sociales.

Chez Bergson, il n'y a pascomme chez Kant un impératif moral interne à l'individu.

Ce type d'obligation imposé par la morale close est uneforce impersonnelle qui assure la cohésion du groupe social.

Il en va de même pour la religion statique qui est uneinstitution religieuse fermée ayant une fonction essentiellement sociale d'intégration. ● La religion statique rattache l'individu à la société et le protège contre l'angoisse liée à la mort ; en atténuant l'angoisse du trépas, elle a la même fonction que la morale : elle doit garantir la conservation du groupe.Ainsi, morale et religion visent la même chose, à savoir garder l'intégrité du groupe, de la société. Morale et religion se caractérisent par le fait que toutes deux possèdent un ensemble de règles qui permettent aux individus de se diriger dans le réel.

La principale différence réside dans le fait que pour la morale, iln'y a pas de réponses apportées aux questions existentielles que se pose l'homme.

La religion pallie ce manque,propose des explications, et cherche de ce fait à garder l'unité de la société.

De manières différentes maiscomplémentaires, la morale et la religion semblent donc avoir pour but commun de sauvegarder l'unité de l'êtreensemble humain, en lui donnant des règles lui permettant de se guider dans le monde.

Elles le rassurent en luidonnant des pistes et une voie à suivre.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles