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Religion et raison s'excluent-elles mutuellement ?

Publié le 16/03/2004

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Aussi est-il nécessaire d'interpréter celles-ci au moyen de celle-là, de chercher la conformité de la foi historique à la raison pratique. Kant distingue la religion révélée et la religion naturelle. Dans la première, je reconnais comme devoir ce que je sais être un commandement divin ; dans la seconde, au contraire, je reconnais comme commandement divin ce que je sais être un devoir : « il faut que la raison humaine universelle, l'élément de la religion naturelle, soit reconnue et honorée dans la dogmatique chrétienne comme le suprême principe souverain, mais que la doctrine de la révélation sur laquelle on fonde une Eglise, et à laquelle des savants sont nécessaires en qualité d'exégètes et de conservateurs, soit aimée et cultivée comme simple moyen, hautement estimable d'ailleurs, pour rendre la première de ces doctrines accessibles même à l'intelligence des ignorants et pour lui donner de l'extension et de la persistance «.Le faux culte intervient dès que la foi statutaire n'est plus subordonnée à la foi naturelle, à la loi morale, dès qu'elle n'est plus un simple véhicule de celle-ci, mais qu'elle devient une fin en soi. La lettre supplante alors l'esprit, les pratiques extérieures se substituent à la vrai foi. Le prêtre cesse d'être un serviteur, un ministre de l'Eglise, pour devenir un fonctionnaire. On tombe alors dans la superstition religieuse : « la folie de croire que, par les religieux du culte, on peut faire quelque chose pour sa justification devant Dieu, c'est la superstition religieuse. «A cette corruption de la vraie foi, le remède est de prendre la conscience pour « guide en matière de foi «. Ce n'est pas la prière qui sauvera l'homme ; elle n'est qu'un moyen de ranimer en nous l'intention morale, et nullement un moyen de grâce. Ce n'est pas non plus la fréquentation de l'église, simple moyen d'édification pour chacun en particulier, et devoir des fidèles en tant que membres d'une Eglise visible.
■ Problématique L'exercice de la réflexion suppose-t-il le rejet de toute croyance, ou : croire est-ce renoncer à l'exercice de la raison pour « s'abêtir «, comme disait Pascal, dans la foi ? ■ Recherche des idées • La religion est fondée sur la foi, et la foi est une certitude sans preuve. • Demandez-vous si la croyance en Dieu rejette l'exercice de la raison, c'est-à-dire la faculté déjuger. • Croire, est-ce croire sans comprendre, sans analyser, croire aveuglément ? • Attention ici au mot « usage « : la religion n'exclut pas la raison mais elle exclut peut-être son usage. C'est une différence essentielle à bien souligner : l'homme est défini comme être de raison, mais il existe une activité qui lui interdit peut-être ou lui déconseille de l'exercer.

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« INTRODUCTION « Le cœur [de Dieu] a ses raisons que la raison ne connaît point » dit la célèbre formule de Pascal.

Autrement dit la raison, principed'où l'on tire la connaissance, manque à son devoir en ne fournissantpas de savoir possible en ce qui concerne la relation qu'à l'homme avecDieu, ou peut -être qu'il entretient avec un part de lui-même, son cœur.Ce jugement fait par Pascal montre que c'est nécessairement de là quenaît la religion : elle fournit un savoir, alors qu'elle s'éloigne le pluspossible de la raison. C'est sur ce point précis que les opinions de la doxa divergent, dans le sens où l'antipathie entre raison et religion semble s'imposer.

Carmême dans une analyse purement objective, n'apparaît-il pas que, dansle même domaine que celui de la raison, la religion fournit desexplications absurdes ? Il semble alors vrai que le principe d'Euclide, « cequi est posé sans preuve peut être nié sans preuve », peut très biens'appliquer ici. Mais la religion, déséquilibrée entre absurdité et raison, n'est peut-être pas rationnelle mais semble rester dans le cadre duraisonnable.

Est-ce donc une condition nécessaire pour la religion que des'affranchir de toute logique ? Faut-il voir entre raison et religion une opposition radicale ? En réalité, les domaines du religieux et du rationnel ont en permanence des rapports conflictuels et la question recèle un présupposé, une interrogation sur la possible coexistence entre un mode de pensée tournéautour d'une croyance et d'un second basé sur un savoir logique.

Alors, la religion ne pourrait que s'évanouirparallèlement au succès du progrès scientifique connu de nos jours. Pour satisfaire les demandes de ces interrogations, nous verrons qu'initialement une véritable opposition s‘installe entre raison et religion.

Cependant, notre réflexion nous amènera à étudier si d'une certaine manière,la raison se met, ou non, au service de la religion.

Enfin en troisième partie, nous verrons que leurs rapportssont en réalité axés autour d'une corrélation qui rejette l'idée d'une opposition stricte entre raison et religion. I.

UNE OPPOSITION ENTRE RAISON ET RELIGION ● La raison , étymologiquement issue du latin ratio et du grec logos (la théorie) est la faculté qui permet à l'homme de penser et de juger.

Elle lui permet notamment de dissocier le vrai du faux, de l'imagination, grâceà des vérités appartenant au savoir commun.

Elle est souvent associée à l'intelligence par rapport à l'affectifqui, lui, concerne la religion. ● La religion est l'ensemble de croyances, de la foi, et des sentiments que l'homme expérimente avec le divin.

Ainsi, il est important de noter que le problème posé est celui de savoir s'il y a un antagonisme ou uneconvergence entre raison et religion, et qu'il ne s'agit pas d'opposer ce qui est pensé mais de voir si les genresde pensées sont opposés. 1.● Tout d'abord, la raison aboutit à une conviction rationnelle .

Pour cela, il n'y a emploi d'aucune croyance, seule la logique mise en évidence par des preuves est utilisée, par le biais de l'intelligence.L'ensemble des connaissances rationnelles établies par la raison est le savoir , il n'est donc redevable qu'a la raison, qu'elle soit pratique ou théorique, et non à la foi. ● Par opposition, la religion fait appel à des dogmes qui ne sont pas justifiables par la raison car leur objet, souvent Dieu, est une autorité suprasensible que l'on ne peut donc étudier par la raison.

Il n'y a doncpas de preuves, d'évidences qui rendent rationnelle la croyance.

L'aboutissement de toute religion est la véritéde la Foi, elle n'est donc justifiable aux yeux du croyant qu'à travers la religion, tout comme le savoir ne l'estque grâce à la raison. ● Cette absence de lien logique avec la raison fait ressortir les deux obstacles que la religion doit franchir pour atteindre les athées : le manque de preuves qui ramèneraient la religion à la raison rendincompréhensible le sujet de la croyance religieuse en se plaçant dans le domaine du savoir.

N'est-il pasdifficile de convaincre son opposant, alors que l'on n'a en sa possession aucun argument dans la logique decet ennemi ? Or, c'est là le second obstacle que la carence de preuves révèle : il parait évident que si religionet raison donnent des réponses opposées à un même problème posé, c'est qu'elles sont elles-mêmesopposées, tout du moins au niveau de leurs modes de justification. 2.● Par ailleurs, il semble alors logique que, s'il y a en effet une importante opposition entre raison et religion, on soit amenés d'un coté à penser que la raison est inutile puisqu'elle n'accorde qu'un savoir non sensible , et d'un autre coté à affirmer qu'étant donné que la raison n'est pas justifiable rationnellement , elle n'est donc pas vraie .

Autrement dit, on affirme ici que la religion est une illusion , justement car elle est. »

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