La République de la Libération

Depuis la fin de 1942, on savait en France que la Libération se préparait, mime si elle n'était pas proche. Ce sentiment était nouveau, irrésistible. En 1940 le désastre avait enlevé tout espoir aux Français. Les Allemands semblaient dominer leur guerre et l'on pouvait penser, comme Laval, que la France devait s'habituer à survivre dans une Europe allemande.

Après Stalingrad et les revers de Rontmel en Afrique, la victoire de l'Allemagne devenait improbable. Sauf imprévu, elle devait finalement céder devant la formidablemachine de guerre industrielle lancée contre elle dans le monde entier. Mime si la s majorité silencieuse « gardait en France une grande reconnaissance au Maréchal pour son rôle en 1940 (Pétain reçu à Paris au printemps de 1944 mobiliserait encore une foule ardente), elle était consciente que la carte de la guerre avait changé. Elle écoutait de plus en plus la radio anglaise, et les familles achetaient des cartes du monde pour y planter les drapeaux de couleur des fronts alliés.