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Respecter autrui, est-ce respecter en lui la personne humaine ?

Publié le 19/03/2005

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Les deux termes fondamentaux du sujet sont évidemment « respect « et « personne humaine « : il s'agit de bien examiner les différents sens que peut prendre chacun d'eux (quels sont les différents objets possibles du respect ? quelles sont les différentes exigences de la personne ?), lesquels de ces sens imposent la liaison de ces deux concepts, et si une telle liaison est légitime ou non, possible ou nécessaire.

Peut-on respecter en autrui autre chose que la personne humaine ? Ses qualités personnelles ? Son statut social ? Sa beauté ? Son intelligence ?

Introduction

 

  • I. Le respect de l'autre n'est pas toujours respect en lui de la personne humaine : ce qui est respecté, c'est la force

1. À l'origine du respect, l'intérêt 2. À l'origine du respect, le pouvoir

  • II. Respect et dépendance

1. Le respect engendré par un obscur désir de domination 2. Le respect exigé par la maîtrise de soi

  • III. Le respect de la personne : une obligation

1. Dignité de l'individu et conscience de soi 2. Personne et respect 3. Respect et règne des fins

Conclusion

« Introduction Le respect se manifeste dans des gestes et des paroles.

Il s'inscrit dans les codes d'honneur et de politesse quidéterminent ses modalités.

Il peut s'imposer par la force et aussi par la ruse.

Il a pour fonction de classer, de rangerles individus, de marquer des hiérarchies qu'il exprime ou constitue.La violence aussi, à sa façon, peut contraindre au respect.

Le respect relève-t-il de la pure et simple convention,ou bien peut-il avoir une valeur morale? Est-il un sentiment particulier, marque dans le sensible d'un ordreirréductible au sensible : celui de la liberté et de la personne ? Respecter l'autre, est-ce respecter en lui la personnehumaine ? I.

Ce qui est respecté en autrui c'est la force 1.

A l'origine du respect : l'intérêt. Ce n'est pas par respect pour la personne de l'autre, mais par nécessité vitale que les hommes sont amenés à serespecter.Hobbes (texte commenté dans le corrigé n° 4) explique l'indispensable fonction du respect en forgeant l'hypothèsed'un état de nature régi par le droit naturel ou puissance de chacun, qui ne réside pas seulement dans le désir de seconserver soi-même, mais encore dans la volonté de dominer l'autre, d'étendre sur lui son empire, de vouloir ce qu'ilveut.

Pour parvenir à cette fin, chacun, selon le droit de nature déterminé par la puissance individuelle, peutprendre tous les moyens, en usant de sa force, de sa ruse et même de la violence.

Chacun est ainsi pour l'autre unagresseur potentiel, dont il s'agit de conjurer la violence en prenant les devants.

Le droit naturel, contradictoire,aboutit à sa propre annulation : l'individu a en effet d'autant moins de puissance qu'il se trouve sans cesse menacéet toujours harcelé par la crainte de la mort. 2.

Respect et pouvoir. La seule issue à la guerre de tous contre chacun est « l'institution d'un pouvoir commun qui les tienne tous enrespect» (Hobbes, Leviathan, XIII), et assure leur sécurité.

La condition d'une telle instauration est le renoncementde chacun à son droit naturel au profit d'un seul et le transfert de celui-ci sur ce seul, qui garantit ce respect eninstituant les lois.

Le souverain prend le visage d'un monarque absolu concentrant en sa personne la toutepuissance originelle de chacun.

Sa force et son pouvoir sont tels « qu'on n'en peut concevoir de plus grands»(Leviathan, XX).

Le respect total et sans pitié qu'impose « l'hydre à mille têtes» n'a rien à voir avec la personnehumaine.

Ce masque monstrueux impose le respect par sa force sans limite qui n'a d'égale que la crainte absoluequ'elle suscite.

« Leviathan » est une invention de la raison au service de l'intérêt individuel qui consiste à assurer lasécurité.

L'obligation du respect n'est pas de nature morale, c'est une conséquence de la loi civile. II.

Respect et dépendance 1.

Respect et domination. Le respect du plus fort est illustré sous sa forme extrême par l'exemple du despote qui exerce de façon aussiabusive qu'arbitraire son pouvoir d'assujettissement massivement accepté ; La Béotie s'étonne de cet injustifiableacquiescement qu'il interprète comme un obscur désir de servitude (De la Servitude volontaire).

C'est ce type derespect conventionnel et forcé que commandent sous une forme atténuée les relations non symétriques telles quemaître-esclave, parent-enfant, souverain-sujet.

Ces relations de dépendance pourraient bien cacher chez celui quiest dépendant, outre la crainte de la mort, une envie d'exister par un autre, une complaisance dans ce que Kantappelle la « minorité ».Le respect exprime alors la peur de l'autonomie, la peurde penser par soi-même.

Le respect est compatible avec le mépris et la haine qui revient à celui qui aliène uneliberté. 2.

Respect et maîtrise de soi. Le respect dont se voit entouré, en raison de son rang et de son pouvoir, le maître de maison dans la Grèce antiquene lui donne pas seulement des droits sur ses subordonnés (esclaves, enfants, épouse), mais des devoirs envers eux ; car pour gouverner une maison, ou par extension une cité, il faut d'abord savoir se gouvernersoi-même.

La position sociale du maître déploie une éthique de la domination de soi impliquant des devoirs. »

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