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La responsabilité morale et politique envers autrui ?

Publié le 10/02/2004

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morale
Par conséquent, la maxime qui me pousse à faire une fausse promesse, « du moment qu'elle serait érigée en loi universelle se détruirait nécessairement elle-même ».Le principe de la morale ne réside donc pas, comme chez Aristote, dans la fin suprême qui est le bonheur, mais dans l'établissement par soi-même des FINS : On appelle "fins" les idéaux qui donnent sens et valeur à l'existence. Le bonheur (terrestre), la béatitude (céleste), la liberté sont des fins possibles. L'idéal fait vivre, mais il est parfois si fortement ressenti qu'on peut sacrifier pour lui sa vie. fins : « Notre volonté propre, supposé qu'elle n'agisse que sous la condition d'une législation universelle rendue possible par ses maximes, cette volonté idéale qui peut être la nôtre, est l'objet propre du respect, et la dignité de l'humanité consiste précisément dans cette faculté qu'elle a d'établir des lois universelles, à la condition toutefois d'être en même temps soumise elle-même à cette législation. »Chacun de nous peut toujours choisir de telle sorte que les maximes de ses choix soient comprises en même temps comme lois universelles dans ce même acte de vouloir. Tout homme se trouve ainsi soumis à des obligations ultimes et est responsable devant lui-même et devant autrui de leur reconnaissance. Tout homme doit avoir conscience, en choisissant et en agissant, de légiférer pour tous.On a objecté à Kant que faire son devoir sans se préoccuper de ce que les autres sont susceptibles de faire est irresponsable. Supposons que des assassins me demandent si mon ami qu'ils poursuivent n'est pas réfugié dans ma maison et que je ne puisse éviter de répondre par oui ou par non.
morale

« - rien de tout cela n'est bon moralement sans réserve.

Toutes ces dispositions permettent, en effet, aussi bien unusage souhaitable qu'un usage critiquable: le courage peut être mis au service du crime.

C'est précisément lavolonté qui en décide, en tant qu'elle est bonne ou mauvaise.

Qu'est-ce qui est bon sans restriction, cad de façoninconditionnelle ?« De tout ce qu‘il est possible de concevoir dans le monde, et même en général hors du monde, il n'est rien quipuisse sans restriction être tenu pour bon, si ce n'est seulement une BONNE VOLONTE.

» La bonne volonté est bonne, non pas d'abord par ses oeuvres ou ses succès, mais déjà en elle-même et pour elle-même : « Ce qui fait que la volonté est telle, ce ne sont pas ses oeuvres ou ses succès, ce n'est pas son aptitudeà atteindre tel ou tel but proposé, mais seulement à le vouloir ; autrement dit, c'est en soi qu'elle est bonne.

»En quoi consiste donc la moralité d'une action ? Kant avance trois propositions :• Premièrement, l'action qui a une valeur morale est celle qui est accompli par devoir.

Sont ainsi éliminées toutes lesactions contraires au devoir (le vol, le mensonge, etc.) et toutes celles qui, bien que conformes au devoir, sontaccomplies soit par intérêt personnel, soit avec une inclination immédiate pour le devoir.

Supposons un commerçantqui fasse le juste prix à un enfant, mais par peur de perdre sa clientèle : son action est certes conformeextérieurement au devoir, mais elle n'a aucune valeur morale car elle accomplit par intérêt.

Supposons maintenantun homme joyeux, porté naturellement à répandre le bien autour de lui : son action est légalement bonne, mais n'aaucune valeur morale car elle est accompli par inclination.

En revanche si ce même homme, un jour qu'il est assombripar un chagrin continue néanmoins à faire le bien alors son action aura peut-être une véritable valeur morale.

Lasimple conformité extérieure au devoir (ou légalité ne suffit donc pas.

En tant qu'il est acte par devoir, l'acte moralest d'abord un acte conforme au devoir qui, de plus, a précisément ce devoir pour principe de détermination.• Deuxièmement, une action accomplie par devoir tire sa valeur morale, non pas du but qui doit être atteint par elle,mais de la maxime d'après laquelle elle est décidée.

Le succès de l'action ne peut servir de mesure à la moralitépuisqu'il dépend parfois de talents, de facultés qui sont hors de la portée de l'agent.

La moralité s'établit donc àpartir de la qualité de la volonté ou de l'intention qui sous-tend l'action.• Troisièmement le devoir est la nécessité d'accomplir une action par respect de la loi. Quelle peut donc être cette loi dont la représentation doit déterminer la volonté pour que celle-ci puisse êtreappelée bonne absolument ? Un devoir est défini par le caractère d'une maxime ou d'une règle (principe quidétermine la volonté).

La maxime est subjective si elle est et reste individuelle.

Elle deviendrait objective, nécessaire(semblable à une loi de la nature) si tous les êtres raisonnables y subordonnaient toujours entièrement leur facultéde désirer.

Devenue objective, universelle, la maxime est la loi morale.

Le principe suprême de jugement en matièrede moralité réside donc dans la conformité des actions à la loi en général.

Autrement dit, « Je dois toujours meconduire de telle sorte que je puisse aussi vouloir que ma maxime devienne une loi universelle » - une loi universelle,cad une loi objective, valable pour tout être doué de raison.C'est précisément parce que, chez l'homme, la volonté ne se détermine pas nécessairement par devoir, que la loimorale prend l'aspect d'un commandement.

La formule du commandement s'appelle un impératif.

Mais, contrairementà l'impératif hypothétique qui subordonne les moyens à la fin (si tu veux la santé, alors tu dois suivre un régimealimentaire), l'impératif de la moralité ne peut qu'être catégorique, cad inconditionnel et absolu.

Autrement dit, ilvaut pour tous les hommes, quelles que soient l'époque et la société.

Il ne dit pas ce qu'il faut faire ou ne pas faireen telle circonstance, mais ce qu'il convient de faire en toute circonstance.

Il s'énonce ainsi : « Agis uniquementd'après la maxime qui fait que tu puisses vouloir en même temps qu'elle devienne loi universelle.

»Cette formule permet de reconnaître, dans tous les cas et sans hésitation, où est son devoir.

Si je me demande, parexemple, si une promesse trompeuse est conforme au devoir, il suffit que je me demande : « Accepterais-je bienavec satisfaction que ma maxime (de me tirer d'embarras par une fausse promesse) dût valoir comme une loiuniverselle (aussi bien pour moi que pour les autres) ? [...] Je m'aperçois bientôt ainsi que, si je peux bien vouloir lemensonge, je ne peux en aucune manière vouloir une loi universelle qui commanderait de mentir : en effet, selon unetelle loi, il n'y aurait plus à proprement parler de promesse.

»Si tout le monde mentait, on ne croirait plus aux promesses de personne.

Par conséquent, la maxime qui me pousseà faire une fausse promesse, « du moment qu'elle serait érigée en loi universelle se détruirait nécessairement elle-même ».Le principe de la morale ne réside donc pas, comme chez Aristote, dans la fin suprême qui est le bonheur, mais dansl'établissement par soi-même des fins : « Notre volonté propre, supposé qu'elle n'agisse que sous la condition d'une législation universelle rendue possible par ses maximes, cette volonté idéale qui peut être la nôtre, est l'objet propredu respect, et la dignité de l'humanité consiste précisément dans cette faculté qu'elle a d'établir des loisuniverselles, à la condition toutefois d'être en même temps soumise elle-même à cette législation.

»Chacun de nous peut toujours choisir de telle sorte que les maximes de ses choix soient comprises en même tempscomme lois universelles dans ce même acte de vouloir.

Tout homme se trouve ainsi soumis à des obligations ultimeset est responsable devant lui-même et devant autrui de leur reconnaissance.

Tout homme doit avoir conscience, enchoisissant et en agissant, de légiférer pour tous. On a objecté à Kant que faire son devoir sans se préoccuper de ce que les autres sont susceptibles de faire estirresponsable.

Supposons que des assassins me demandent si mon ami qu'ils poursuivent n'est pas réfugié dans mamaison et que je ne puisse éviter de répondre par oui ou par non.

Dois-je m'en tenir au devoir de véracité ? Kantrépond oui, car l'homme qui ment fait en sorte qu'aucune déclaration n'ait de crédit.

Non seulement, il porte atteinteà la finalité interne de la communication, mais encore il fait perdre leur force à tous les droits, qui sont fondés surdes contrats.

A quoi il ajoute qu'on ne peut jamais prévoir les conséquences de ses actes.

Supposons, par exemple,que mon ami, voyant les assassins sur les traces de mon ami et causer sa mort.

Il est vrai qu'en m'en tenant audevoir de véracité, je peux aussi être la cause de sa mort.

Mais suis-je vraiment responsable ? Le meurtre de cet. »

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