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Ressource gratuite : La Diversité Des Opinions Rend-T-Elle Vaine La Recherche De La Vérité ?

Publié le 22/07/2010

Extrait du document

Sujet de préoccupation croissant, le respect de l’environnement et les conséquences de l’activité humaine sur la nature soulèvent de nombreuses questions et controverses. En effet, suite aux différentes conférences sur le sujet comme les Grenelle de l’environnement mais aussi les reportages comme celui d’Al Gore une vérité qui dérange, tout le monde semble pouvoir porter un jugement sur cette question préoccupante. Ainsi chacun a ses opinions propres. Du grec doxa, l’opinion est le fait d’émettre un jugement qui ne relève pas d’une connaissance rationnelle vérifiable et dépend donc du système de valeurs duquel on se prononce. Il s’agit alors de l’ensemble des jugements mais aussi préjugés populaires ou singuliers. De ce fait il existe une multitude de jugements portée sur un même sujet. Ainsi afin de rechercher les vrais fondements, les effets et les conséquences les individus, les scientifiques ou les chercheurs doivent s’inscrire dans la recherche de la vérité. Celle-ci apparait comme essentielle pour connaitre. De plus la vérité se définit par sa permanence, son universalité et son caractère unique. Ainsi comment les opinions qui sont multiples peuvent t-il concourir vers une vérité qui elle apparait comme unique ? Ainsi la diversité des opinions rend-t-elle vaine la recherche de la vérité ? Si chacun porte ses propres jugements sur un sujet cela rendrait-il inutile voir illusoire la recherche de la vérité ? De ce fait il faudrait s’interroger sur le lien entre opinion et vérité : la diversité permet-elle de s’inscrire dans la dynamique de la vérité ou bien n’est-elle qu’un frein qui empêche cette quête ? Si a première vue la diversité et l’opinion en générale apparait comme un obstacle à cette recherche (I), il n’en reste pas moins qu’elle peut en être un facteur décisif (II). Cependant si la diversité des opinions existe qu’en est-il de la vérité ? (III)    *********    Souvent dénoncée comme illusoire l’opinion ne semble être qu’une apparence de vérité. Elle reflète une apparence sans être. De ce fait l’opinion est considérée comme un genre de connaissance peu fiable fondée sur des impressions, des sentiments et des croyances. Ainsi ne relevant pas d’une connaissance rationnelle l’opinion semble se situé à l’opposé de la raison qui elle est la voie royale dans la recherche de la vérité. En effet c’est ce qui permet à l’homme de juger et de déterminer sa conduite mais aussi de confirmer une croyance et de la transformer en connaissance. Néanmoins dans de nombreuses situations l’homme ne semble pas vouloir sortir du monde des opinions ce qui rend vain toute recherche de la vérité. C’est ce que tend à montrer  Platon au septième livre de la REPUBLIQUE à travers l’allégorie de la caverne. En effet si « les philosophes sont ceux qui aiment le spectacle de vérité « comme le soutient Glaucon (République V, 475 e), les hommes eux semblent se complaire au spectacle des représentations et simulacres de vérités. Ainsi dans cette allégorie Platon montre comment les hommes sont complaisamment enchainés à leur opinions et tournent le dos à la vérité. En effet, il compare les hommes à des prisonniers enchainés au fond d’une caverne avec pour seul source de lumière un feu artificiel. Le fait d’être enchainé dans l’obscurité montre bien que les hommes sont de même enchainés à leurs opinions et ne peut s’en défaire. Tout dans cette caverne tend à montrer l’opposition à la lumière claire et naturelle qu’est le soleil et qui représente la vérité immuable. Dans ce monde sensible de la caverne les prisonniers croient savoir alors qu’il n’en est rien. Ainsi l’homme doit être arraché de force de ce monde où les opinions sont les maîtres pour atteindre le monde intelligible et s’inscrire dans la dynamique vers la vérité. Si l’homme doit être arraché de ce monde et monter la pente escarpée qui le mène vers la connaissance, il peut lui sembler plus aisé de rester dans cette caverne et vivre sans connaitre la vérité car ses illusions et opinions le satisfassent. Ainsi Platon explique que les hommes confondent les objets sensibles avec la vérité car ils prennent des ombres pour des réalités. Réalité où a été déposés des préjugés et opinions. Cette caverne est donc la parabole de la condition humaine. Les hommes sont contraints, asservis par la diversité des opinions qui les entoure. En outre, pour accéder à la vérité les hommes doivent impérativement se défaire de toute opinion qui ne résiste pas à un travail de réflexion. C’est ce que tend à montrer  Descartes en intitulant le sous titre du dISCOURS DE LA METHODE pour bien produire sa raison et trouver la vérité dans les sciences. Ainsi il montre que pour accéder à la vérité les hommes doivent suivre une démarche méthodique en laissant derrière eux l’ensemble des préjugés et opinions qui n’ont pas put résister au doute. Ce doute apparait alors comme constructif car mène vers une finalité, la vérité. Cependant face à une diversité des opinions, l’esprit ne semble pas toujours capable de mener une telle démarche car il peut se retrouver facilement perdu. C’est ce que cherche à exprimer la thèse sceptique de Pyrrhon d’Elée en montrant que l’esprit humain ne peut atteindre avec certitude aucune vérité. Il faut donc suspendre tout jugement. En effet, s’il est au départ un moyen en vue d’une fin c'est-à-dire la recherche honorable d’une vérité une et indivisible, il devient rapidement une fin en soi. Pour justifier que la vérité ne peut être atteinte, les sceptiques énoncent des tropes, arguments, qui apportent la preuve matérielle de la suspension du jugement telle que la contradiction des opinions, leur relativité ou le cercle vicieux que cela constitue. Ainsi la diversité des opinions jouent en défaveur de cette quête de vérité. En fin, du fait de ses caractéristiques l’opinion s’éloigne de la vérité. Ainsi Spinoza montre dans la deuxième partie de L’ETHIQUE que « l’opinion est sujette à l’erreur « dans la mesure où la diversité des opinions nous conduit à une multiplicité des formes telles que préjugés, superstitions et autres stéréotypes. En effet dans le MENON, Socrate et Ménon s’interrogent sur l’essence de la vertu. Ménon s’empresse de donner des réponses à la question qu’est ce que la vertu. Il dit ce qu’est la vertu de l’homme, de la femme, de l’esclave. Selon lui, il sait. Cependant en réalité il croit savoir. Ce savoir est celui de l’opinion commune. Il répète ce que tous le monde dit c'est-à-dire que la vertu définit en effet ce que doit être et ce que doit faire chacun dans la cité. Ainsi suivant ce modèle chacun est en mesure de répéter au sujet de la vertu qu’il caractérise comme étant la réussite dans la vie, les stéréotypes qu’il a entendu. De ce fait Ménon ne répond pas à la question mais ne donne qu’une dimension de la définition de la vertu. Ainsi quand Socrate lui redemande qu’est ce que la vertu en général, Ménon perd son assurance. On peut donc en déduire que la diversité des opinions apparait comme un frein à la recherche de la vérité. En effet ceux qui restent dans le monde sensible de l’illusion ne s’intéressent plus à cette quête dans la mesure où les opinions leurs suffisent. Cependant la diversité des opinions ne peut-elles pas seulement traduire un désir de recherche de vérité, et de ce fait n’est-elle pas un vecteur pour y parvenir ?

   *********  Avoir une opinion est le fruit de tous les jours. Personne ne peut s’empêcher d’émettre des jugements sur ce qu’il entoure et de se forger ainsi des opinions. Cela est d’autant plus vrai dans la vie publique, et ce dans le domaine politique pour voter des lois, judiciaire avec les jurys des tribunaux mais aussi dans le domaine artistique où l’on juge de la beauté d’un tableau par exemple. Ainsi chacun juge de ce qui lui est juste, beau ou bon. Cependant une opinion ne fait pas la vérité. En effet, il ne suffit pas de juger et d’être aussi sûr de son jugement pour être dans la vérité. La certitude n’est pas la vérité. De ce fait atteindre la vérité ne saurait résider dans la simple affirmation ou négation d’opinion, d’autant plus si elles sont multiples. La recherche de la vérité passe alors par la discussion et l’effort de la démonstration. Ainsi tout l’art de Socrate est de confronter ses interlocuteurs aux opinions qu’ils affichent et de les contraindre à se justifier .Ainsi la diversité des opinions fait progresser le chemin qui mène à la vérité. En effet, c’est ce que semble montrer le BANQUET de Platon. En effet, ce banquet fait un éloge au dieu de l’amour Eros et confrontent divers thèses qui seront justifiées. Si pour Phèdre Eros est le dieu le plus ancien, que pour Pausanias il y a deux Aphrodite et deux amours alors que pour Aristophane chaque moitié de chaque genre recherche sa moitié originelle c’est en s’appuyant sur ces thèses que Socrate parvient à véritablement expliquer l’origine et la vertu d’Eros grâce aux explications de Dyotime. Ainsi la diversité des opinions permet de continuer à faire avancer la recherche vers la vérité. De plus, nous pouvons remarquer que pour qu’il y ait quête de la vérité, il faut être convaincu de l’existence d’une vérité. C’est ce que l’on retrouve avec la science, car pour qu’il y ait science, il faut qu’il y ait foi dans la science. En d’autre terme pour se mettre sur le chemin de la vérité il faut croire en l’intelligibilité du monde. De ce point de départ nous pouvons en déduire que pour se mettre en quête de la vérité il faut éviter deux écueils : le découragement ou la résignation sceptiques ainsi que la fatuité dogmatique. Scepticisme et dogmatisme aboutissent au même résultat : inertie. La conviction que la vérité existe suscite alors au contraire énergie et enthousiasme. C’est en ce sens que Bachelard dans LE NOUVEL ESPRIT SCIENTIFIQUE affirme que « l’opinion ne pense pas, elle traduit les désirs en connaissance «. En effet, l’opinion n’est pas ignorance. C’est un intermédiaire entre l’ignorance et la science comme le montre Platon au livre V de la REPUBLIQUE (478b). Opiner, tenir pour vrai quelque chose c’est déjà trahir un désir de vérité, c’est éventuellement se mettre en chemin vers la science pour peu qu’on s’interroge sur la validité de ses jugements. L’ignorant est celui qui s’attache à son opinion sans chercher ce qui peut la fonder ou la réfuter. Aussi dans le THEETETE Platon soulève le problème de savoir ce qui différencie l’opinion vrai de la science, autrement dit ici de la vérité. D’où la définition qu’il donne de la science comme étant « une opinion droite accompagnée de raison «. L’opinion droite consiste alors à avoir une idée de ce qui est juste ou de ce qu’il convient de faire sans savoir pourquoi il en est ainsi. Le sentiment de vérité, l’intuition juste ou l’opinion droite trouvent leurs conditions d’existence dans la préexistence même de la vérité. Ainsi tout l’art de Socrate est de confronter ses interlocuteurs à leurs opinions en les mettant dans l’embarras. Ainsi le chemin de vérité se fait à travers la maïeutique socratique. En effet, Socrate par des questions apparemment anodines ramenait son interlocuteur à la conscience de son ignorance et de ses limites en vue de faire accoucher l’âme. En effet, le savoir ne vient pas des autres mais toujours de soi. Le savoir est dans l’âme de chacun. En ce sens l’âme aurait contemplé les vérités avant de s’incarner dans tel ou tel corps. Socrate, par le biais de l’ironie, cherche donc à provoquer la réminiscence de ses interlocuteurs, d’où le célèbre « connais-toi toi-même «. Tel est le sens de l’interrogation de l’esclave par Socrate dans le MENON (82c) sur un problème de géométrie. L’esclave pensait ne rien savoir en mathématiques et va grâce aux interrogations de Socrate tirer de lui-même un savoir qu’il ignorait posséder. Ainsi la diversité des opinions apparait comme étant un moteur qui permet de s’inscrire dans la dynamique de la quête de la vérité. C’est la diversité des opinions qui a permis aux scientifiques, par exemple, de les remettre en cause afin de parvenir à la vérité. C’est grâce à cela que les thèses scientifiques de Copernic ou Galilée qui sont devenus des vérités universelles et immuables. Ainsi la diversité des opinions permet de mieux prendre connaissance de l’existence de la vérité afin de mieux la rechercher. Cependant si la diversité des opinions existe, quand est-il de la vérité ? Est-elle véritablement unique où peut-elle être multiple ?    *********  Si l’opinion est multiple, on peut alors s’interroger sur l’existence d’une ou de plusieurs vérités. C’est ce que tend à montrer Kant qui bouleverse les modèles classique de la vérité. En effet, selon lui la vérité est désormais représentée par ce que nous appréhendons des choses à travers les formes de notre sensibilité et à travers les catégories de l’entendement. Kant s’oppose alors au rationalisme de Descartes car fait de la sensibilité la seule source de connaissance. La vérité apparait alors comme relative à nos facultés, dépendante de notre esprit. La réalité en soi que  Kant appelle la Chose en Soi ou le noumène est inconnaissable. En ce sens on peut dire que la connaissance est relative. Ainsi pour Kant l’homme ne peut atteindre une vérité absolue et donc doit « supprimer le savoir pour y substituer la croyance « (Préface de la 2ème édition de la critique de la raison pure). C’est en ce sens que le sociologue Marcel Détienne montre dans LES MAITRES DE VERITE que « la représentation que se fait l’homme de la vérité change en même temps que la vie matérielle, sociale et spirituelle «. En effet, selon les époques les normes et les valeurs évoluent faisant ainsi évoluer la vérité avec son temps. En ce sens, Au cours du XVIIème siècle quelques milliers d’hommes, en Europe cherchent à se dégager d’une conception du monde issue d’Aristote : minorité active, savants férus de mathématiques, qui ont hérités des humanistes de la Renaissance la passion de la connaissance. Ils vont être les acteurs de ce que l’on a appelé « le miracle des années 1620 «

 Ce sont ces amateurs qui effectuent des recherches à l’écart de la science officielle scolastique et du dogme aristotélicien qui vont renverser le système de valeur de la vérité. C’est dans ce contexte que Descartes pose son célèbre « je pense donc je suis «. Ainsi en changeant au cours du temps la vérité se modifie, se diversifie peut être dans l’objectif d’atteindre la vérité absolue.  De plus, si la vérité apparait alors comme multiples elle peut aussi être différente suivant les lieux et les époques. C’est ce que semble montrer Pascal en affirmant que la « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà «. Selon lui, il n’y a pas de vérités universelle, la vérité est alors contingente.  En outre, dans de nombreux domaines certains pose la vérité unique comme un dogme intangible. En effet, si nous nous arrêtons quelques instants sur la politique nous pouvons remarquer que certains prônent une idée unique qu’ils revendiquent comme étant une vérité. C’est le cas des régimes dictatoriaux par exemple, et notamment totalitaires qui profite de ce principe de vérité universelle pour imposer leurs doctrines. Parce qu’ils décrètent que les idéaux qu’ils défendent comme véridiques et universels, ils interdisent la diversité des opinions. Ainsi dans ces régimes personne ne devrait être emprisonné pour leurs idées car on leur à ôter l’envie de débattre, de s’opposer ou de se révolter. Ainsi le propre d’un régime démocratique est de comporter une opposition, autrement dit d’accepter la légitimité d’un discours contraire à celui du pouvoir en place afin de viser le but ultime de la politique, c'est-à-dire le bonheur donc la vérité suprême.  La vérité peut être alors scientifique et sera alors soit formelle et elle concernera l’accord de la pensée avec elle-même, soit expérimentale et elle concernera l’accord de la pensée avec le réel. C’est donc essentiellement à ce niveau que la vérité sera considérée tant du point de vue social, artistique, moral ou politique.    *********    Force est de constater que la diversité des opinions dans la recherche de la vérité nous confronte à un écueil. C’est pourquoi dans un souci de mettre en œuvre une démarche productrice et d’évincer les affirmations péremptoires, il apparait clairement que la diversité ne rend pas illusoire ou inutile la quête de la vérité. En effet, cette diversité permet de faire constamment évoluer et avancer le chemin qui nous guide vers cette vérité. De plus cette diversité traduit véritablement le désir de se rapprocher toujours davantage de cette vérité. Néanmoins cette vérité ne semble pas absolue puisqu’à l’image du soleil, en touchant la vérité on risque de se brûler les mains. En ce sens la vérité peut elle aussi être diverses dans la mesure où elle est relative aux époques et aux sociétés.

« Cependant la diversité des opinions ne peut-elles pas seulement traduire un désir de recherche de vérité, et de cefait n'est-elle pas un vecteur pour y parvenir ? *********Avoir une opinion est le fruit de tous les jours.

Personne ne peut s'empêcher d'émettre des jugements sur ce qu'ilentoure et de se forger ainsi des opinions.

Cela est d'autant plus vrai dans la vie publique, et ce dans le domainepolitique pour voter des lois, judiciaire avec les jurys des tribunaux mais aussi dans le domaine artistique où l'on jugede la beauté d'un tableau par exemple.

Ainsi chacun juge de ce qui lui est juste, beau ou bon.

Cependant uneopinion ne fait pas la vérité.

En effet, il ne suffit pas de juger et d'être aussi sûr de son jugement pour être dans lavérité.

La certitude n'est pas la vérité.

De ce fait atteindre la vérité ne saurait résider dans la simple affirmation ounégation d'opinion, d'autant plus si elles sont multiples.

La recherche de la vérité passe alors par la discussion etl'effort de la démonstration.

Ainsi tout l'art de Socrate est de confronter ses interlocuteurs aux opinions qu'ilsaffichent et de les contraindre à se justifier .Ainsi la diversité des opinions fait progresser le chemin qui mène à lavérité.

En effet, c'est ce que semble montrer le BANQUET de Platon.

En effet, ce banquet fait un éloge au dieu del'amour Eros et confrontent divers thèses qui seront justifiées.

Si pour Phèdre Eros est le dieu le plus ancien, quepour Pausanias il y a deux Aphrodite et deux amours alors que pour Aristophane chaque moitié de chaque genrerecherche sa moitié originelle c'est en s'appuyant sur ces thèses que Socrate parvient à véritablement expliquerl'origine et la vertu d'Eros grâce aux explications de Dyotime.

Ainsi la diversité des opinions permet de continuer àfaire avancer la recherche vers la vérité.

De plus, nous pouvons remarquer que pour qu'il y ait quête de la vérité, ilfaut être convaincu de l'existence d'une vérité.

C'est ce que l'on retrouve avec la science, car pour qu'il y aitscience, il faut qu'il y ait foi dans la science.

En d'autre terme pour se mettre sur le chemin de la vérité il faut croireen l'intelligibilité du monde.

De ce point de départ nous pouvons en déduire que pour se mettre en quête de la véritéil faut éviter deux écueils : le découragement ou la résignation sceptiques ainsi que la fatuité dogmatique.Scepticisme et dogmatisme aboutissent au même résultat : inertie.

La conviction que la vérité existe suscite alorsau contraire énergie et enthousiasme.

C'est en ce sens que Bachelard dans LE NOUVEL ESPRIT SCIENTIFIQUEaffirme que « l'opinion ne pense pas, elle traduit les désirs en connaissance ».

En effet, l'opinion n'est pas ignorance.C'est un intermédiaire entre l'ignorance et la science comme le montre Platon au livre V de la REPUBLIQUE (478b).Opiner, tenir pour vrai quelque chose c'est déjà trahir un désir de vérité, c'est éventuellement se mettre en cheminvers la science pour peu qu'on s'interroge sur la validité de ses jugements.

L'ignorant est celui qui s'attache à sonopinion sans chercher ce qui peut la fonder ou la réfuter.

Aussi dans le THEETETE Platon soulève le problème desavoir ce qui différencie l'opinion vrai de la science, autrement dit ici de la vérité.

D'où la définition qu'il donne de lascience comme étant « une opinion droite accompagnée de raison ».

L'opinion droite consiste alors à avoir une idéede ce qui est juste ou de ce qu'il convient de faire sans savoir pourquoi il en est ainsi.

Le sentiment de vérité,l'intuition juste ou l'opinion droite trouvent leurs conditions d'existence dans la préexistence même de la vérité.

Ainsitout l'art de Socrate est de confronter ses interlocuteurs à leurs opinions en les mettant dans l'embarras.

Ainsi lechemin de vérité se fait à travers la maïeutique socratique.

En effet, Socrate par des questions apparemmentanodines ramenait son interlocuteur à la conscience de son ignorance et de ses limites en vue de faire accoucherl'âme.

En effet, le savoir ne vient pas des autres mais toujours de soi.

Le savoir est dans l'âme de chacun.

En cesens l'âme aurait contemplé les vérités avant de s'incarner dans tel ou tel corps.

Socrate, par le biais de l'ironie,cherche donc à provoquer la réminiscence de ses interlocuteurs, d'où le célèbre « connais-toi toi-même ».

Tel est lesens de l'interrogation de l'esclave par Socrate dans le MENON (82c) sur un problème de géométrie.

L'esclavepensait ne rien savoir en mathématiques et va grâce aux interrogations de Socrate tirer de lui-même un savoir qu'ilignorait posséder.

Ainsi la diversité des opinions apparait comme étant un moteur qui permet de s'inscrire dans ladynamique de la quête de la vérité.

C'est la diversité des opinions qui a permis aux scientifiques, par exemple, de lesremettre en cause afin de parvenir à la vérité.

C'est grâce à cela que les thèses scientifiques de Copernic ou Galiléequi sont devenus des vérités universelles et immuables.

Ainsi la diversité des opinions permet de mieux prendreconnaissance de l'existence de la vérité afin de mieux la rechercher.

Cependant si la diversité des opinions existe,quand est-il de la vérité ? Est-elle véritablement unique où peut-elle être multiple ? *********Si l'opinion est multiple, on peut alors s'interroger sur l'existence d'une ou de plusieurs vérités.

C'est ce que tend àmontrer Kant qui bouleverse les modèles classique de la vérité.

En effet, selon lui la vérité est désormaisreprésentée par ce que nous appréhendons des choses à travers les formes de notre sensibilité et à travers lescatégories de l'entendement.

Kant s'oppose alors au rationalisme de Descartes car fait de la sensibilité la seulesource de connaissance.

La vérité apparait alors comme relative à nos facultés, dépendante de notre esprit.

Laréalité en soi que Kant appelle la Chose en Soi ou le noumène est inconnaissable.

En ce sens on peut dire que laconnaissance est relative.

Ainsi pour Kant l'homme ne peut atteindre une vérité absolue et donc doit « supprimer lesavoir pour y substituer la croyance » (Préface de la 2ème édition de la critique de la raison pure).

C'est en ce sensque le sociologue Marcel Détienne montre dans LES MAITRES DE VERITE que « la représentation que se fait l'hommede la vérité change en même temps que la vie matérielle, sociale et spirituelle ».

En effet, selon les époques lesnormes et les valeurs évoluent faisant ainsi évoluer la vérité avec son temps.

En ce sens, Au cours du XVIIèmesiècle quelques milliers d'hommes, en Europe cherchent à se dégager d'une conception du monde issue d'Aristote :minorité active, savants férus de mathématiques, qui ont hérités des humanistes de la Renaissance la passion de laconnaissance.

Ils vont être les acteurs de ce que l'on a appelé « le miracle des années 1620 »Ce sont ces amateurs qui effectuent des recherches à l'écart de la science officielle scolastique et du dogmearistotélicien qui vont renverser le système de valeur de la vérité.

C'est dans ce contexte que Descartes pose soncélèbre « je pense donc je suis ».

Ainsi en changeant au cours du temps la vérité se modifie, se diversifie peut êtredans l'objectif d'atteindre la vérité absolue.De plus, si la vérité apparait alors comme multiples elle peut aussi être différente suivant les lieux et les époques.. »

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