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Que reste-t-il du concept scientifique de matière ?

Publié le 25/01/2004

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scientifique

  Après l'isolement et la domestication au laboratoire de l'électron et du proton, les modèles d'atome planétaires, successivement perfectionnés par le calcul des orbites et des sauts orbitaux, complétés de l'apport nucléaire du neutron et d'autres particules, ces modèles n'ont cessé de souffrir du caractère précaire de leur validité, sous l'emprise conjuguée de la mécanique ondulatoire et de la théorie des quanta. Connexe de cet immense débat, l'ordre théorique de l'espace-temps a fait surgir, tout au long du XXe siècle, des figures inédites de la causalité. Discutés dès les années 1925, les énoncés d'incertitude sur l'impossibilité de déterminer à la fois la position et la vitesse d'un électron en sont l'exemple canonique ; par la suite, on en viendra à considérer les circonstances dans lesquelles - plutôt, les conditions par lesquelles - les objets observés semblent modifiés par le fait de l'observation. Les intuitions d'Épicure avaient autrefois accrédité la nécessité du vide comme condition de la structuration ordonnée du monde des « atomes « ; de nos jours, les formalismes mathématiques qui expriment les vicissitudes de la matière l'identifient à des événements singuliers de lignes d'univers, où nous sommes pris nous-mêmes, sans que nous en ayons conscience. Ce processus d'englobement, Philipp Frank l'avait déjà caractérisé, dès les années quarante lorsqu'il écrivait ces lignes décisives : « Là où la mécanique classique ne voyait que l'interaction des particules dans une sphère très petite, la nouvelle physique est conduite par toutes ses hypothèses à faire intervenir le monde tout entier. «   3) Après la matière ?   Nous sommes donc aujourd'hui bien éloignés des notions de substance primordiale et d'atome indivisible héritées des philosophes grecs. Avant la découverte de la structure électronique des atomes, les particules fondamentales dont seraient faites toutes les choses étaient les atomes des éléments figurant dans la classification périodique. La découverte de l'électron et du proton puis celle du neutron ont suscité l'espoir qu'on pût définir la totalité de la matière, comme divers agencements de ces trois particules (si ces particules remplaçaient la terre, l'eau et l'air, le photon, quantum de radiation électromagnétique, serait le grain de feu d'Empédocle). La découverte de nombreuses particules élémentaires, la plupart d'entre elles instables, a ruiné la conception du petit nombre de constituants fondamentaux de la matière.

scientifique

« Après l'isolement et la domestication au laboratoire de l'électron et du proton, les modèles d'atome planétaires,successivement perfectionnés par le calcul des orbites et des sauts orbitaux, complétés de l'apport nucléaire duneutron et d'autres particules, ces modèles n'ont cessé de souffrir du caractère précaire de leur validité, sousl'emprise conjuguée de la mécanique ondulatoire et de la théorie des quanta.

Connexe de cet immense débat, l'ordrethéorique de l'espace-temps a fait surgir, tout au long du XXe siècle, des figures inédites de la causalité.

Discutésdès les années 1925, les énoncés d'incertitude sur l'impossibilité de déterminer à la fois la position et la vitesse d'unélectron en sont l'exemple canonique ; par la suite, on en viendra à considérer les circonstances dans lesquelles -plutôt, les conditions par lesquelles - les objets observés semblent modifiés par le fait de l'observation.

Les intuitionsd'Épicure avaient autrefois accrédité la nécessité du vide comme condition de la structuration ordonnée du mondedes « atomes » ; de nos jours, les formalismes mathématiques qui expriment les vicissitudes de la matièrel'identifient à des événements singuliers de lignes d'univers, où nous sommes pris nous-mêmes, sans que nous enayons conscience.

Ce processus d'englobement, Philipp Frank l'avait déjà caractérisé, dès les années quarantelorsqu'il écrivait ces lignes décisives : « Là où la mécanique classique ne voyait que l'interaction des particules dansune sphère très petite, la nouvelle physique est conduite par toutes ses hypothèses à faire intervenir le monde toutentier.

» 3) Après la matière ? Nous sommes donc aujourd'hui bien éloignés des notions de substance primordiale et d'atome indivisible héritées desphilosophes grecs.

Avant la découverte de la structure électronique des atomes, les particules fondamentales dontseraient faites toutes les choses étaient les atomes des éléments figurant dans la classification périodique.

Ladécouverte de l'électron et du proton puis celle du neutron ont suscité l'espoir qu'on pût définir la totalité de lamatière, comme divers agencements de ces trois particules (si ces particules remplaçaient la terre, l'eau et l'air, lephoton, quantum de radiation électromagnétique, serait le grain de feu d'Empédocle).

La découverte de nombreusesparticules élémentaires, la plupart d'entre elles instables, a ruiné la conception du petit nombre de constituantsfondamentaux de la matière.

À l'heure actuelle, on réduit les forces dans l'univers à quatre interactionsfondamentales et l'on cherche une théorie, fondée sur un groupe de symétrie suffisamment large pour unifier ladescription de ces interactions.

On peut donc espérer que la cosmologie présente des limitations à l'existence desous-unités de la matière qui affecteraient les premiers instants de l'Univers et son évolution.

Sans une telle théoriealternative, et aussi longtemps que les énergies disponibles permettent la fragmentation des corpuscules, on serabien amené à pousser l'atomisme plus loin, à la recherche de l'unité insaisissable de la matière.

Conclusion.

Tout dépend par ce qu'on entend par concept scientifique de matière, car ce concept a beaucoup évolué depuisl'antiquité.

Lucrèce, Aristote, Descartes, Galilée, Newton sont passés par là, puis plus fondamental pour nous, lamécanique quantique, la découverte scientifique de l'atome et de l'antimatière.

Ces conceptions n'ont plus grand-chose à voir avec l'idée que l'on se faisait de la matière au 17 e siècle.

On ne parle plus explicitement de matière qui revêt presque une tonalité métaphysique et antique.

Le mot « matière » est resté mais il n'a plus la mêmesignification.. »

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