La réunification : atout ou handicap pour l'Allemagne ?

« Avant la réunification, il existait deux réseaux de transports séparés.

Les liaisons est-ouest n'existaient.

De mêmedans le domaine des télécommunications, c'était le jour et la nuit.

Alors que l'Ouest bénéficiait d'un réseautéléphonique performant, à l'Est le téléphone fonctionnait mal et 2 000 villages n'étaient pas connectés au réseau.Le programme gouvernemental « Unité allemande », qui a démarré en 1992 et devrait s'achever en 2002, visenotamment à unifier les deux réseaux de transports et à moderniser le réseau téléphonique de l'Est.

Des projetsconcernent les voies ferrées et d'autres la construction de près de 2 000 km d'autoroutes ; pour mesurer l'effort, ilsuffira de rappeler que le réseau autoroutier français en compte environ 6 000 km.

Ces projets visent à relier lesgrandes villes est-allemandes (Berlin, Dresde, Leipzig) aux métropoles de l'Ouest, Hambourg, Francfort, Munich et laRuhr) ainsi qu'aux grandes villes polonaises et tchèques.

Il est prévu également de conforter la voie navigable entreHanovre et Berlin (le Mittellandkanal).

L'État fédéral réalise également la modernisation des aéroports de Leipzig etDresde, ainsi que la construction d'un nouvel aéroport à Berlin.

Des voies rapides de contournement sont égalementfinancées par l'État fédéral.

L'Union européenne finance aussi la reconstruction.

En 1995, l'Allemagne a plus émargéaux fonds structurels que le Portugal, la Grèce ou l'Italie.

La modernisation du réseau téléphonique est aujourd'huiachevée. La restructuration de BerlinLa décision de faire de Berlin la nouvelle capitale de la RFA contribue au basculement vers l'Est du territoire.

Pendant40 ans, Berlin a été une ville coupée en deux.

Berlin-Ouest était coupée de son arrière-pays, ce qui a induit unefaiblesse du réseau urbain brandebourgeois, la région de Berlin.

Le statut de Berlin pendant l'époque de la divisionfait que la ville a des fonctions de commandement peu développées.

De plus, la ville se retrouve avec un centre etdes équipements dédoublés.

Son centre historique, par lequel passait le mur, est à reconstruire.

Depuis 10 ans,d'ailleurs, Berlin est « le chantier du siècle », selon une expression en passe de devenir un cliché.Aujourd'hui, l'objectif des décideurs, c'est de redonner à Berlin un rôle de métropole internationale, véritablecarrefour industriel et commercial entre l'Europe occidentale et l'Europe orientale, rôle qu'elle avait avant-guerre.Sur ce point, il semble qu'il faille en rabattre sur les prévisions les plus optimistes.

En effet, les industries quittent laville pour le land de Brandebourg moins coûteux et la ville a perdu 200 000 emplois depuis 1989.

Un autre problèmese pose à Berlin : si la ville a retrouvé son unité depuis la chute du mur, la coupure, au niveau des populations, estencore dans les têtes.

Les Berlinois de l'Est restent plus pauvres que ceux de l'Ouest, mais avec des loyers qui, eux,ont tendance à rattraper le niveau de l'Ouest.

Un autre problème auquel les autorités sont attentives, c'est le risquede voir Berlin polariser la reconstruction à l'Est à son seul profit au détriment du reste du territoire.

Une attentionparticulière est donc accordée à Dresde et à Leipzig dans le Sud, afin qu'elles équilibrent l'influence de Berlin. Conclusion La réunification a eu des conséquences importantes sur l'espace géographique de l'Allemagne.

Elle a donné ànouveau toute son importance à l'axe Ouest-Est alors que pendant 40 ans la RFA avait conçu son organisationterritoriale en fonction d'un axe Nord-Sud.

Dans un premier temps, la réunification a aggravé les déséquilibresspatiaux entre un Ouest, riche, très peuplé et très urbanisé et un Est beaucoup plus pauvre, beaucoup moins peupléet beaucoup moins urbanisé.

L'État fédéral a consenti des efforts financiers importants pour réduire ces disparités.Les réseaux de transports ont été réunifiés, Berlin est redevenue la capitale, contribuant ainsi à déplacer vers l'Estl'axe de gravité du pays.

La réunification, malgré son coût financier, a renforcé la puissance allemande et, en lamettant au coeur de l'Europe, lui a ouvert d'énormes possibilités en direction de l'Europe orientale.. »