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Rimbaud et Verlaine

Publié le 29/10/2012

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rimbaud
Rimbaud et Verlaine Dans tout esprit, Rimbaud est associé à Verlaine, et Verlaine à Rimbaud, irrémédiablement. Cela s'explique par leur tumultueuse romance, idylle, passion, vécue au grand jour. C'est un mythe qui s'est forgé, construit par la violence des deux poètes, leur mode de vie bohème, leurs disputes, leurs échanges de lettres. Pourtant, leur histoire n'aura duré que deux ans, mais c'aura été deux années pleines, où tous deux auront jonglé entre Paris, Londres et Bruxelles, entre amour et rejet, et pour Verlaine entre sa femme et Rimbaud. Ce qui est intéressant de souligner, au-delà de leur relation amoureuse, ce sont les influences que celle-ci aura apporté à leurs ?uvres respectives. En effet, d'une relation passionnelle se dégagera une relation destructrice, parfois, entre ces deux caractères si antagonistes, qui se ressentira dans leurs écrits, pour finalement donner naissance au mythe des poètes maudits. I. Une relation passionnelle 1. Rencontre. Les deux poètes se rencontrent pour la première fois en septembre 1871, lorsque Verlaine invite Rimbaud à le rejoindre à Paris. Encore adolescent (il était âgé de presque 16ans), désireux de quitter Charleville, sa ville natale, déjà animé par un esprit fugueur et révolté, (depuis plus d'un an déjà il tentait de s'infiltrer dans la capitale assiégée, contre le gré de sa mère, pour se mêler à la fièvre insurrectionnelle et aux communards qu'il soutenait de tout c?ur, et avec aussi l'envie de se faire publier) il avait envoyé à Verlaine des poèmes, auxquels ce dernier répondit, séduit dès la première lecture par les vers prometteurs du jeune garcon, « venez chère grande âme, on vous appelle, on vous attend «. A ce moment là, Verlaine est déjà marié à Mathilde Mauté, et vit chez ses beau parents. Il fréquente également le cercle des Vilains Bonshommes, groupe entre autre composé de Mallarmé, Charles Cros, André Gide et Théodore de Banville, mais également le cercle des poètes zutistes. Rimbaud fait donc son entrée dans la capitale aux côtés de Verlaine, et cela au quotidien comme dans ces cercles culturels, et très vite les deux hommes affichent une amitié équivoque. 2. Les vilains bonshommes. Tout semble ainsi se présenter pour le mieux, la rencontre avec Verlaine étant visiblement une aubaine pour celui qui, un peu plus d'un an au paravent, écrivait à de Banville, chef de file du mouvement Parnassien, dans l'espoir de se faire publier. En effet, depuis ses premiers écrits, l'orientation poétique de Rimbaud est parnassienne : c'est l'art pour l'art, en réactions aux épanchements lyriques et sentimentaux du romantisme. C'est ainsi par la lecture de son bateau ivre que Rimbaud inaugure sa première apparition, le 30 septembre 1871, chez les Vilains Bonshommes. Les vilains bonshommes étaient un cercle d'artistes qui se réunissaient autour d'un repas, sans nul doute arrosé, où chacun déclamait ses derniers vers et où les discussions tournaient autour des nouveautés littéraires. Rimbaud fit grande impression, et fut d'ailleurs hébergé successivement par différents poètes et artistes du cercle au cours de son séjour à Paris. Très vite, par son caractère peu commun, hargneux, par sa violence, son attitude grossière et provocatrice, ainsi que par sa relation avec Verlaine (le jeune homme aurait été appelé « mademoiselle « par une partie de l'entourage de Verlaine), Rimbaud exaspère et choque le milieu parisien, qu'il s'agisse de la famille Mauté ou des Vilains Bonshommes. Le couple fréquentait également le cercle des poètes zutiques qui se plaisaient à caricaturer férocement des poètes tels que le parnassien Coppé. Le 2 mars 1872 sera le dernier repas de Rimbaud parmi les Vilains : Il assène un coup de canne sur le crane de Etienne Carjat, caricaturiste et membre des vilains, après que celui-ci l'ait insulté suite au comportement grossier et inacceptable du jeune Rimbaud. 3. La fuite d...
rimbaud

« puis à Londres, avant de retourner à nouveau à Bruxelles.

C’est lors de ces voyages qu’ils commencent tous deux la rédaction des illuminations pour Rimbaud (ou du moins on le suppose, la datation de ses écrits n’étant pas facile ) et des romances sans parole de Verlaine.

Le 3 juillet 1873, alors qu’ils sont en Angleterre, ç la suite d’une dispute, Verlaine quitte Rimbaud pour retrouver Mathilde, l’exubérant caractère de Rimbaud ayant eu raison de lui.

Dès leur séparation, les deux s’écrivent (je vous ai indiqué un site internet où vous pouvez trouver ces lettres, elles valent aussi la peine d’être lue, au même titre que leurs poèmes ! ), signe de leur dépendance l’un à l’autre.

Ils se retrouvent à nouveau, qq jours plus tard, à Bruxelles.

Là, alors que Rimbaud veut quitter Verlaine définitivement, ce dernier complètement ivre tire sur lui à deux reprises avec une arme achetée plus tot dans la journee (cela aurait été initialement pour mettre fin à ses propres jours) .

Rimbaud est blessé au poignet, et Verlaine est condamné à deux ans de prison qu’il passera (une année seulement) d’abord à Bruxelles puis à Mons.

C’est là que sonne la fin de leur histoire tumultueuse.

Pour Rimbaud, qui dès ses 20 ans abandonnera la poésie qu’on lui connait, commencent les voyages à l’étranger, se passionne pour la photo, s’engage à l’armée, se lance dans me transport de marchandises en Afriques, dans le trafic d’armes .

L’écriture de Verlaine, elle, en sortira modifiée, s’oriente vers le symbolisme, et vers ce qu’on l’on appellera l’école de la décadence.

II.

Deux personnages antagonistes qui se complètent, inéquitablement. 1.

Une poésie différente.

Rimbaud transportait un bagage poétique et littéraire conséquent.

Très bon élève dès le début de sa scolarité, il avait des facilités et un grand esprit qui lui permirent de faire des thèmes et des versions excellentes qui lui valurent prix et admiration (ou du moins plaisir) de ses professeurs (on pense notamment à Izambard, avec qui il se lia d’amitié, le professeur allant même lui donner des cours supplémentaires à titre gracieux).

En plus de cela, il était capable de rédiger avec hardiesse des poèmes, des élégies et des dialogues en latin.

Il avait également la capacité de déceler facilement les procédés d’écriture de nombre d’auteur, ce qui lui permit de se lancer aussi dans l’imitation stylistique très rapidement, et donc dans la création, poussé aussi par ses nombreuses lectures (comme Victor Hugo).

Rimbaud s’était donné comme projet de révolutionner le langage poétique, en créant une langue complète, universelle et colorée (on peut se référer au poème Voyelles, ou il développe une synesthésie poussée, inventant non seulement la couleur des voyelles, mais cherchant aussi leur forme, leur son et leur parfum), qui révèlerait la vraie vie, car hors de la poésie, dit René Char à propos de l’entreprise poétique de Rimbaud, le monde est nul.

Il joue sur la force des images que connotent les mots pour frapper l’imagination et faire passer sa vision du monde, ou ce qu’il aimerait en tirer, en retenir, ou ce à quoi il aspire.

La poésie, par les mots, est un genre allusif et percutant, et il s’en sert, joue avec eux, pour atteindre le lecteur, faire naitre en lui des émotions jusque-là ignorées.

L’œuvre de Rimbaud est d’ailleurs celle de l’adolescence, on le ressent par les différents thèmes récurrents de ses écrits : on y retrouve mine de rien les préoccupations de l’adolescence, comme par exemple la sexualité, qu’il aborde frontalement.

On y retrouve également une certaine inquiétude liée à l’insensibilité des êtres, des choses, propres à Rimbaud.

Si l’on voulait caractériser sa poésie (si l’on peut réellement la caractériser, au vu de la personnalité aux multiples facettes de Rimbaud lui-même, puisque le fait de la caractériser implique d’engoncer sa poésie dans un carcan fixe et immuable) se serait avant tout par ses vers campés, sans artifice, menés par une puissante logique, et dictés par un esprit farouche et tendre, caricatural et cordial, une ironie et une verve terrible, dans un jet franc et sonore, avec une haute émotion, celle d’un adolescent tantôt sensible, tantôt engagé (il est intéressant de lire, dans cette idée, l’ouvrage de Pierre Brunel « ce sans cœur de Rimbaud » qui nous fait découvrir un poète adolescent dont la verve pourrait être en effet poussée par une seule et unique foi, celle de l’amour, ligne directrice et créatrice, finalement, de ses poèmes, et qui expliquerait l’émotion haute qui s’en dégage, des rimes recherchées et chantantes, mais aussi son ton souvent corrosif qui traduit la plupart du temps une certaine indignation, je pense par exemple au poème Les Assis, ou même aux Effarés).

La poésie de Rimbaud dévoile aussi une langue. »

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