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Robbe-Grillet, Pour un nouveau roman

Publié le 10/12/2012

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Roman traditionnel (roman réaliste, roman de Balzac) : les choses s’effacent derrière leur signification : « la chaise inoccupée n’était plus qu’une absence ou une attente, la main qui se pose sur l’épaule n’était plus que marque de sympathie, les barreaux de la fenêtre n’étaient que l’impossibilité de sortir… «

Cinéma, photographie met parfois l’accent sur les choses : « Et voici que maintenant on voit la chaise, le mouvement de la main, la forme des barreaux. Leur signification demeure flagrante, mais, au lieu d’accaparer notre attention, elle est comme donnée en plus ; en trop même, car ce qui nous atteint, ce qui persiste dans notre mémoire, ce qui apparaît comme essentiel et irréductible à de vagues notions mentales, ce sont les gestes eux-mêmes, les objets, les déplacements et les contours, auxquels l’image a restitué d’un seul coup (sans le vouloir) leur réalité. «

Il faut se saisir de cette possibilité dans le nouveau roman : « dans les constructions romanesques futures, gestes, et objets seront là avant d’être quelque chose ; et ils seront encore là après, durs, inaltérables, présents pour toujours et comme se moquant de leur propre sens «

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« faite que chacun admet sans discussion, donc idée morte, et point du tout cette prétendue « nature » du roman en quoi l’on voudrait nous faire croire ».

Le personnage dans le roman réaliste : - Nom, parents, hérédité, profession, biens… - caractère - apparence physique (reflétant son caractère) - un passé (qui a modelé son caractère) - son caractère dicte ses actions - son caractère permet au lecteur de l’aimer/ de le haïr/ de le juger - peut devenir un type => il faut à la fois qu’un personnage soit UNIQUE et se hausse à la hauteur d’une CATÉGORIE : « Il lui faut assez de particularité pour demeurer irremplaçable et assez de généralité pour devenir universel.

» Romans contemporains : On ne se rappelle pas le nom du narrateur personnage dans La Nausée ou dans L’Étranger .

Ne semblent pas des types humains.

Ce ne sont pas des études de caractères.

Voyage au bout de la nuit Ces trois romans sont écrits à la première personne (pas le « il » du roman réaliste) Becket change le nom et la forme de son héros dans le cours d’un même récit Faulkner donne le même nom à deux personnages différents dans Le Bruit et la fureur Personnage du Château de Kafka n’a pas de nom, s’appelle K.

et on ne sait rien de lui.

Pas de famille, pas de visage.

« Les créateurs de personnages, au sens traditionnel, ne réussissent plus à nous proposer que des fantoches auxquels eux- mêmes ont cessé de croire.

Le roman de personnages appartient bel et bien au passé, il caractérise une époque : celle qui marqua l’apogée de l’individu.

» « l’époque actuelle est celle du numéro matricule » L’histoire : Un roman c’était avant tout une histoire.

Faire la critique d’un roman, en rapporter l’anecdote.

Le jugement porté sur le roman : appréciation de la cohérence de l’histoire, de son déroulement, de son équilibre, des attentes. »

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