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Rotrou, Jean de - littérature.

Publié le 28/04/2013

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Rotrou, Jean de - littérature. 1 PRÉSENTATION Rotrou, Jean de (1609-1650), auteur dramatique français, l'un des principaux représentants de la dramaturgie de la première moitié du XVIIe siècle. 2 UNE LONGUE FIDÉLITÉ AU THÉÂTRE Né à Dreux dans une famille bourgeoise, Jean Rotrou a mené conjointement l'exercice de charges dans la magistrature et l'écriture dramatique. Il est d'abord avocat au Parlement de Paris, fréquente les milieux littéraires, et écrit très tôt pour l'Hôtel de Bourgogne. « Poète à gages « succédant à Alexandre Hardy, il doit comme celui-ci mener, avec l'appui de protecteurs aristocrates, une difficile lutte juridique pour obtenir une certaine liberté de création et de publication. Sa carrière coïncide avec le règne de Louis XIII et il fait partie, avec Pierre Corneille, des « Cinq Auteurs « qui collaborent à l'écriture des pièces commandées par Richelieu (notamment la Comédie des Tuileries, en 1635). Après 1639, Rotrou revient dans sa ville natale où il a acheté une charge de lieutenant au bailliage. Il mène alors une vie relativement paisible, sans cesser pourtant d'écrire pour le théâtre : le Véritable Saint Genest en 1645, Venceslas en 1647, Cosroès en 1648. Trente-cinq pièces nous sont restées, qui relèvent aussi bien du genre comique (la Belle Alphrède, 1636 ; les Sosies, 1637) que tragique (Hercule mourant, 1635) et tragi-comique (les Occasions perdues, 1633). 3 UNE DRAMATURGIE SPECTACULAIRE La carrière de Rotrou correspond à un moment de définition, autrement dit de relatif flottement des règles théâtrales. Ses premières pièces, depuis l'Hypocondriaque ou la Mort amoureuse (1628, publiée en 1631) sont tout à fait exemptes d'unité formelle comme de souci de vraisemblance. Sous l'influence de Chapelain, Rotrou a parfois recherché la régularité, comme dans Hercule mourant ou les Sosies, mais c'est la diversité de forme et d'inspiration (celle de Plaute, de Plutarque ou de Lope de Vega) qui domine une oeuvre marquée par sa liberté de ton et par son goût toujours renouvelé pour le spectaculaire et la démesure. Significativement, Rotrou est d'ailleurs demeuré fidèle à la pluralité de décor, à contre-courant de la règle en cours de fixation de l'unité de lieu. Si la multiplicité de lieux est indispensable, c'est qu'elle représente un monde en perpétuelle métamorphose, un monde-théâtre au sein duquel les êtres, sous l'action d'une volonté transcendante (celle du dramaturge s'exerçant sur la scène, comme celle de Dieu s'exerce sur le monde), sont portés au plus haut ou bien au plus bas du pouvoir, basculent dans la raison ou la folie, dans la vie ou la mort. Témoin de la métamorphose, sous Louis XIII et Richelieu, du pouvoir monarchique et de la représentation théâtrale qui lui est intimement liée, le théâtre exubérant de Rotrou a été mis à l'écart par l'ère classique. Il prépare cependant le goût pour les pièces à machines, et les comédies-ballets de Molière et de Lully. Au XXe siècle, le regain d'intérêt pour le baroque a permis de le redécouvrir. 4 SAINT GENEST, PATRON DES COMÉDIENS La pièce de Rotrou la plus connue aujourd'hui, le Véritable Saint Genest, concentre cette thématique d'un monde où apparence et réalité se fondent et s'intervertissent. Elle met en scène, dans le contexte de l'Empire romain, un personnage de comédien chargé de caricaturer les martyrs chrétiens ; au moment de la représentation, Genest, touché par la grâce, devient le personnage qu'il joue et accompagne ce renversement d'un changement de texte qui, pendant un moment, plonge les spectateurs -- tant sur scène que dans la salle -- dans le doute. Inspirée par Polyeucte de Corneille, cette pièce exploite les ressorts du théâtre dans le théâtre pour manifester l'ambiguïté fondamentale de toute réalité. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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