Ruy Blas - Victor HUGO (analyse)
Publié le 07/05/2011
Extrait du document
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dans les fortes antithèses, esthétiques et philosophiques, chères à l'auteur, le drame, la comédie et la tragédie.
2 • LE TEXTE
Fin du XVIIe siècle.
À la cour d'Espagne, Don Salluste, noble par le titre, ignoble par l'âme, condamné par la reine àl'exil pour avoir déshonoré une jeune femme, trame un sinistre projet.
La reine est malheureuse parce que, loin dessiens, elle ne trouve qu'égoïsme chez son époux ; et puis le protocole du palais-prison l'étouffe.
D'où ce piège ourdipar Salluste : rendre amoureuse cette petite reine triste sera facile ; ensuite, la faire surprendre ; enfin, la fairechasser.
Ainsi subira-t-elle ce qu'elle lui fait subir.
Pour son plan, il faut au méchant un homme à ses ordres.Sollicité, Don César, un noble devenu gueux, mais resté fier, refuse.
Salluste le fait vendre comme esclave et leremplace par Ruy Blas, son laquais, qui, « ver de terre amoureux d'une étoile », aime la reine en silence.
L'ascensionde Ruy, sa chute, l'ignominie de Salluste créent la tension, le retour du vrai Don César suscite le rire, mais lavengeance et le drame se consomment : Ruy Blas trouve pour sauver son amour la force de lever le masque, detuer son maître et de s'empoisonner.
3 • LES THÈMES MAJEURS
• L'amourIl nourrit les rêves de la reine esseulée et du génie déclassé.
Il fonde, métamorphose et transcende un couple quetout sépare : Ruy Blas offre sa vie pour sauver l'honneur de la reine; celle-ci lui offre son pardon, et Ruy meurt dansses bras.
• L'Histoire et les hommesSi le roi est l'éternel absent, Don Salluste et Don César incarnent les deux faces d'une noblesse décadente : lepremier est ignoble, le second ruiné.
Ruy Blas représente « quelque chose de grand, de sombre et d'inconnu.
C'est lepeuple ».
•La paroleQuand le héros-peuple apostrophe les privilégiés (« Bon appétit, messieurs ! »), sa parole est inefficace, parce qu'ilsne veulent pas l'entendre et que son déguisement la rend illégitime : la parole semble vaine, mais Hugo la donne àceux qui n'y ont pas droit.
4 • L'ÉCRITURE
• Le mélodrame où l'on ose pleurerTous les accessoires de l'intrigue mélodramatique (duels, déguisements, reconnaissances, escalier dérobé,empoisonnement) servent plus qu'ils ne desservent la pureté de ligne du drame : dans un palais étouffant, deuxêtres émouvants trouvent le sublime dans l'amour.
Pour eux le spectateur éprouve crainte et espoir, admiration ethaine, tendresse et deuil.
• La musiqueAvec l'alexandrin, Hugo joue de tous les instruments : solennité, ironie, cocasserie, mais aussi pudeur et désespoir.Dans les moments de tendresse, le texte paraît simple comme de la prose.
• Un théâtre totalAu-delà du mélange des genres (l'acte IV est une comédie, Don César est un héros picaresque), Ruy Blas est aussiun opéra (choeur de lavandières ; les Grands d'Espagne en bêtes de proie), avec la diversité des voix et desregistres, ainsi que l'indispensable duo final.
Le sujet de Ruy Blas vint à Hugo après la lecture des Confessions de Rousseau, où celui-ci raconte comment ils'éprit, en la servant à table, de la jolie Mlle de Breuil, petite-fille du comte de Couvon, chez lequel il était laquais àTurin.
Un noble, exilé par la reine d'Espagne, substitue son valet à un grand seigneur afin de se venger.
Contexte.
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