Devoir de Philosophie

Sachant ce qu'est le bien, peut-on faire le mal ?

Publié le 16/02/2004

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Mais connaître son devoir n'est pas toujours le faire. On sait qu'il ne faut pas mentir ; pourtant, qui n'a pas menti au moins une fois dans sa vie ? De plus, comment être certain de ce qui est bien ? Platon explique que nous avons en nous la connaissance du bien car, avant de s'incarner, l'âme a contemplé le monde des vérités éternelles, ou monde des Idées. Ce savoir est enfoui en chacun de nous. Grâce à la méthode socratique de la maïeutique - art d'accoucher les esprits -, il est possible de se ressouvenir de ce que l'âme a contemplé. Ainsi, nous portons en nous la connaissance du bien véritable. C'est pourquoi Socrate peut affirmer que « nul n'est méchant volontairement «, c'est-à-dire sciemment. Lorsqu'on sait, on tend vers le bien qui seul apporte la sérénité. Et tout homme cherche à être heureux.

Remarques sur l’intitulé :

•    Le sujet peut être rapporté à l’adage latin : « meliora proboque deteriora sequor « : je vois le bien et je l’approuve mais je fais le pire (Ovide, Les métamorphoses). Il s’agit donc d’un problème classique auquel de nombreux philosophes ont tenté de répondre : en effet il s’agit de comprendre ce qui peut pousser certains hommes à mal faire, et donc, de donner sens au mal moral (le mal commis par l’homme par opposition au mal métaphysique ou physique, c’est-à-dire la finitude et la souffrance subie). •    « peut-on « renvoie à ce qui est possible 1- de fait (on peut = on dispose des moyens de …) - possible = réalisable indépendamment de toute considération morale 2- de droit (on peut = on dispose des moyens légaux et légitimes de …) – possible = permis. •    « bien « et « mal « = couple de contraire auquel fait écho  Savoir (« sachant… «) et Agir (« faire «). Il faudra donc montrer avant tout qu’on affaire à un paradoxe : peut-on faire le contraire de ce que l’on sait ? •    Deux positions peuvent néanmoins en rendre compte : soit on fait mal mais parce que l’on croit savoir ce qui est bien, soit parce que la science ne saurait me déterminer à l’action. Enjeu : la responsabilité. •    Dans les deux cas, il s’agira d’articuler ou au contraire de séparer connaissance et action, théorie et pratique, via le concept de volonté. Problématique : Peut-on faire le mal en sachant ce qu’est le bien ou l’ignorance est-elle toujours source des mauvaises actions ? Le mal peut-il être commis sciemment ou bien est-il toujours involontaire ?

« nécessairement le bonheur, souligne Kant.

Le bonheur n'est pas la fin de la vie, notre fin est d'être digne du bonheuren faisant toujours notre devoir.L'homme est donc cet être capable d'obéir à la loi morale qu'il se donne et érige en valeur suprême.

Mais il n'est pasrégi par la seule raison.

C'est pourquoi, tout en connaissant ce qu'il faut faire, il lui arrive de faire le mal, il lui arrivede se laisser submerger par ses pulsions et ses passions qui risquent de le détourner de la morale. [II – L'homme qui connaît le bien agit-il en conséquence ?] Certes, le devoir est une obligation morale, mais une obligation au sens kantien d'impératif, c'est-à-dire qui s'imposeà la conscience sans contrainte physique.

Kant souligne que le véritable acte moral est de faire son devoir pardevoir : il distingue agir par devoir et agir conformément au devoir.

C'est le signe même de la liberté de l'homme.Mais connaître son devoir n'est pas toujours le faire.

On sait qu'il ne faut pas mentir ; pourtant, qui n'a pas menti aumoins une fois dans sa vie ? De plus, comment être certain de ce qui est bien ?Platon explique que nous avons en nous la connaissance du bien car, avant de s'incarner, l'âme a contemplé lemonde des vérités éternelles, ou monde des Idées.

Ce savoir est enfoui en chacun de nous.

Grâce à la méthodesocratique de la maïeutique — art d'accoucher les esprits —, il est possible de se ressouvenir de ce que l'âme acontemplé.

Ainsi, nous portons en nous la connaissance du bien véritable.

C'est pourquoi Socrate peut affirmer que« nul n'est méchant volontairement », c'est-à-dire sciemment.

Lorsqu'on sait, on tend vers le bien qui seul apportela sérénité.

Et tout homme cherche à être heureux.

Le mal est dû à un manque de savoir. [III - La connaissance véritable choisit toujours le bien] On peut affirmer, comme Sartre, l'instabilité, la relativité des notions de bien et de mal, notions sociales et nonabsolues.

Et affirmer que la morale est sans cesse à construire dans un monde sans dieu, où l'homme est à la foisentièrement libre et entièrement responsable.

Mais on peut aussi s'interroger sur la signification même du bien et dumal. Pour Spinoza, il n'y a en effet ni bien ni mal, il n'y a que de la joie ou de latristesse.

Contrairement à la pensée classique, Spinoza conçoit l'homme noncomme un être de connaissance, mais comme un être de désir : « L'essencede l'homme est le désir ».

Il n'y a pas de dualité âme-corps, comme chezPlaton, Descartes...

L'homme, partie de la nature, elle-même identique à Dieu(Deus sive Natura), est un être unitaire. Dieuc'est-à-dire lanature.Deus sivenatura. Par cette formule, Spinoza affirme l'idéed'une substance infinie.

Dieu s'identifieavec la nature et n'est donc pas uncréateur ontologiquement séparé dumonde.

Spinoza s'oppose à l'idée d'unDieu anthropomorphe, agissant selon desfins.

On en a conclu (à tort) à l'athéismede Spinoza.

En réalité, il est panthéiste. Et ce n'est pas pour connaître que l'homme désire, c'est pour déployer sondésir qu'il veut connaître.

Le degré suprême de la connaissance ouvre l'être àla joie.

Le vocabulaire de Spinoza ignore donc les mots de mal, de péché, de faute.

La conscience de soi, du monde et de Dieu (Éthique, V) : telle est la définition de la philosophie de Spinoza,qui libère l'homme de l'angoisse et du mal, en lui faisant prendre conscience du déterminisme du monde en vue de lajouissance totale de l'être.

On peut ainsi affirmer que l'homme qui connaît n'a plus à choisir entre le bien et le mal : ils'efforce de persévérer dans son être pour atteindre la joie.

C'est de la joie que naissent la générosité, l'amour.C'est de la tristesse que naissent la jalousie, la haine.

L'homme fait le bien lorsqu'il connaît la plénitude joyeuse del'être, et le mal lorsqu'il a un défaut de connaissance. [Conclusion] L'expérience quotidienne nous montre combien le conflit entre ce qui doit être fait et ce qui est fait rested'actualité.

Le mal reste l'injustifiable.

La vision spinoziste a ceci d'original qu'elle place le désir à la source de l'êtrequi s'efforce de persévérer dans son être, dans sa vie : la joie apporte la plénitude, la tristesse génère illusions etpassions.

Qui choisit délibérément d'être malheureux ?Faire le mal vient donc d'une inconnaissance fondamentale de l'être.

La connaissance véritable reste l'apanage dequelques hommes exceptionnels même si chacun peut, s'il le veut, y parvenir.

C'est pourquoi le commun des mortelsqu'est chacun d'entre nous agir de son mieux, ce qui n'exclut pas de faillir parfois : notre dignité consiste alors àassumer pleinement ce que nous avons fait.. »

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