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Le sacre de Pépin le Bref et de ses fils :une cérémonie familiale

Publié le 01/09/2013

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En 753, le pape Étienne II s'est trouvé en butte aux ambitions des Lombards, qui comptent à Rome même de nombreux partisans. Il a tenté, en vain, de négocier avec Ais-tolf, le chef lombard, qui exige l'annexion puré et simple du duché de Rome. Ne pouvant compter sur l'appui de son pro¬tecteur naturel, l'empereur byzantin Constantin V, qui se dérobe à une intervention en Italie, le pape fait part à Pépin le Bref de son souhait de se rendre en Francie pour exami¬ner avec lui la situation dans la Péninsule. A l'occasion de ce voyage, il va sceller l'alliance du Saint-Siège avec la famille carolingienne en renouvelant le sacre du roi des Francs trois ans après que, lois du champ de mai de Soissons, celui-ci s'est fait proclamer par l'assemblée des grands et a été investi par les évêques.

« Fulrad de Saint-Denis.

Près de Langres, en Champagne, Étien- ne Il est attendu par le prince Charles, le futur Charlemagne, qui va sur ses douze ans.

Le 6 janvier 754, lorsqu'il arrive à la 0 villa royale de Ponthion, près ~ de Vitry-le-François , le roi Pé- ~ pin en personne va au-devant ~ de lui, descend de cheval, s'age- ;z nouille, puis mène sa monture ~ par la bride .

~ L'entrée à Ponthion , en ce jour ~ de !'Épiphanie, se fait au milieu 8 des hymnes et des cantiques .

o ] Dans l'oratoire du palais, c'est .,_ au tour du pape de se jeter aux genoux du roi des Francs , le suppliant de lui accorder son secours .

Après plusieurs entre­ tiens et un premier accord, conclu dès le lendemain, ils font route ensemble jusqu'à Saint-Denis .

Le souverain pon­ tife s'installe pour l'hiver à l'ab­ baye, dont les moines ont contribué à l'éducation de Pépin le Bref et à laquelle le souverain est particulièrement attaché.

Une famille bénie de Dieu Le 28 juillet , le pape bénit un nouvel autel de l'église de Saint -Denis dédié aux Saints Apôtres .

Puis, en même temps qu 'il renouvelle le sacre de Pé­ pin le Bref, il confère l'onction aux jeunes princes Charles et Carloman.

« Le seigneur très florissant , le pieux roi Pépin, par l'autorité et l'ordre du sei ­ gneur pape Zacharie , de saiAte mémoire , par l'onct ion du Saint-Chrême reçu des mains des saints évêques des Gaules et par l'élection de tous les Francs, fut élevé sur le trône royal.

Trois ans après , par les mains du pape Étienne , il fut oint et béni de nouveau com ­ me roi et patrice au nom de la Sainte Trinité, le même jour que ses fils Charles et Carlo ­ man, dans l'église des Saints Martyrs », relate un moine de Saint-Denis dans la Clau sula de onction e pippini .

Après avoir éga­ lement oint et sacré la reine Berthe au Grand Pied , le pape « confirma de sa bénédiction , par ('Esprit aux sept langues de feu, les premiers d'entre les Francs et leur enjoignit à tous , par la menace de l'interdit et la peine d'excommunication , de ne jamais prétendre à l'aveni r élire un roi né d'un autre que ceu x-là mêmes que la divine piété a jugé bon d'e x alter et qu 'elle a décidé, par l'inte r ces­ sion des Saint s Apôtres , de LES CAROLINGIENS PROTECTEURS DE ROME Lors de la cérémonie du sacre, en 754, Pépin le Bref est fait par le pape Étienne Il «patrice des Romains», distinction qui s'applique également à ses fils.

Ce titre, qui provient de l'Empire romain d'Orient, a jusqu'alors été porté par l'exarque de Ravenne en tant que représentant en Italie de l'Empire d'Orient.

Ce changement d'attribution signifie que le Saint-Siège change de protecteur.

Pour le souverain pontife, il s'agit d'une sorte d'adoption spirituelle.

Lorsqu'il demande l'aide de Pépin le Bref contre les Lombards, le pape écrit au souverain franc : « Vous êtes mes fils adoptifs, venez arracher des mains de mes ennemis ma cité de Rome ( ...

).

Vous que j'aime tant ( ...

), soyez assurés qu 'entre tous les peuples celui des Francs m'est particulièrement cher.

» Désormais, c'est sur le roi des Francs et ses fils que le pape compte pour protéger la ville de Saint-Pierre .

Pépin le Bref y interviendra effectivement à deux reprises au cours des deux années qui suivent la cérémonie de Saint-Denis pour faire rendre gorge au Lombard Aistolf.

A son tour , Charlemagne aura toujours à cœur d'honorer le titre de Patricius romanorum.

confirmer et consacrer par la main du très saint pontife , leur vicaire ».

C'est ainsi que la dynastie caro­ lingienne succède à celle des Mérovingiens .

A la sui te de cette cérémonie solennelle , les Carolingiens, et eu x seuls , sont désignés par Dieu - et donc légitimés - pour régner sur le roy aume franc .

Deux siècles durant , leur lignée conservera cette dignité royale octroyée par le chef de l'Église romaine en personne .

9 N. »

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