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SADE (chronologie)

Publié le 17/05/2011

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(1740-1814)

2 Juin 1740. Donatien Alphonse François de Sade naît à l'hôtel de Condé où sa mère était dame d'honneur. Etudes au Collège Louis-le-Grand. Il rentre au régiment des Cheveu-Légers à 14 ans. Il devient vite sous-lieutenant, lieutenant et capitaine. 1756-1763. Il sert pendant la Guerre de sept ans. 1766. Epouse la fille du Président au Parlement (de Montreuil) douce, riche et Jolie. Avril 1768. Premier scandale de moeurs. Louis XV arrête les poursuites judiciaires. Juin 1772. Affaire très grave, mort de deux jeunes filles. Sade est condamné à mort, par contumace par le Parlement d'Aix. 1777. Arrêté à Paris, après une première évasion, organisée par sa femme. 1778. Arrêt de 1772 cassé, mais il demeure en prison. S'évade toujours grave à sa femme, il est repris et enfermé à Vincennes. 1784. Transféré à la Bastille. 1789. De Launay, gouverneur de la Bastille, demande et obtient qu'il soit mis à l'hospice des fous (à Charenton). 1790 (17 mars). Un décret de l'Assemblée constituante le libère. Sa femme obtient la séparation de corps et de biens. 1791. Première édition de Justine ou les malheurs de la vertu. 10 août 1792. Secrétaire de la section des Piques. Il fait libérer ses beaux-parents. Décembre 1793. Arrêté par ordre du Comité de sûreté générale. %liché peu après. 1793. La Philosophie dans le boudoir. 1795. Aline et Valcour ou le Roman philosophique. 1797. Réédition de Justine. 1798. Juliette (6 volumes). 1800. Les crimes de l'amour (4 volumes). 1801. Nouvelle édition de Justine et de Juliette saisie (10 volumes et 100 gravures pornographiques). 5 mars 1801. Nouvelle arrestation. D'abord mis à Sainte-Pélagie, il retourne à Charonton comme fou Incurable (9 mars 1803). Il y restera onze ans. Il faisait monter des pièces par des fous, et il continuait écrire. Mais ses manuscrits remis au directeur, furent pour la plupart détruits par sa famille. 1813. La Marquise de Ganges (3 volumes).

 

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« SADE 1740-1814 IMPÉRIEUX, colère, emporté, extrême en tout, d'un dérèglement d'imagination sur les mœurs qui de la vie n'a eu son pareil, athée jusqu'au fanatisme, en deux mots me voilà, et encore un coup tuez-moi ou prenez-moi comme cela car je ne changerai pas.

» Ils ont choisi de le tuer, d'abord à petit feu dans l'ennui des cachots et puis par la calomnie et l'oubli; son souvenir défiguré par des légendes imbéciles, ses journaux intimes perdus, ses ma­ nuscrits brûlés, ses livres interdits, son nom est encore délibérément ignoré par la littérature officielle.

Depuis quelques années des admirateurs passionnés ont troublé ce scandaleux silence : mais en divinisant le « divin marquis » ils le trahissent à leur tour; ni scélérat ni prophète, Sade est un homme, un écrivain à qui il convient de rendre sa place sur terre, parmi nous.

Auteur pornographique, obsédé sexuel, Sade a d'avance protesté contre ces étiquettes : «L'acte de jouissance est une passion qui j'en conviens subordonne à elle toutes les autres, mais qui les réunit en même temps.

» S'il a subordonné toute son existence à son érotisme, c'est que dans l'érotisme seulement il a pu tout entier se réunir.

Mécontent du destin médiocre auquel il était héréditai­ rement voué, trop attaché à ses privilèges pour s'en inventer un neuf, il a tenté de ressusciter ima­ ginairement du secret des « petites maisons » la condition dont toute l'aristocratie décadente rêvait avec nostalgie : celle du despote féodal solitaire et souverain.

La société lui a interdit cette évasion, elle lui a assigné une place dans le monde réel : celle du criminel; dans l'orgueil et le ressentiment, il l'a hautement revendiquée; à travers les plaisirs de la chair il a cherché l'apothéose du Mal.

Libéré par la Révolution de ses cachots et du passé, il a souhaité se rallier à l'ordre nou­ veau; mais la Terreur lui a manifesté avec éclat que tout régime politique, traitant abstraitement les individus comme des objets, contestait la vérité de son drame singulier : celui du sujet concrè­ tement aux prises avec d'autres sujets.

Il est resté seul.

C'est cette solitude que sous des couleurs érotiques son œuvre met en question, et avec elle la totalité de sa condition d'homme.

SANS ses prisons, Sade eût-il écrit? Le problème est oiseux; il n'eût pas été Sade.

Le fait est que la littérature seule lui a permis de surmonter les échecs auxquels le condamnaient sa sexualité et son éthique.

Il a choisi l'imaginaire et le crime; mais le monde réel ne pouvait ni se soumettre à ses songes, ni supporter les contradictions qu'implique tout système démoniaque.

Saisir à tra­ vers une chair torturée la présence d'une liberté, prêter assez de consistance à la vertu pour qu'il soit intéressant de la vexer, éterniser la débauche sans sombrer dans la satiété, se vouer au mal sans l'apprivoiser, ces tours de force ne sont possibles que par la grâce des mots.

C'est en écri-. »

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