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La sagesse est-elle la condition du bonheur ?

Publié le 27/02/2008

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·         Or, comme le montre Epictète, le bonheur ne saurait résulter de l?attente des choses qui ne dépendent pas de nous. Il suppose au contraire la pleine conscience de notre impuissance à changer l?ordre du monde et implique par conséquent une juste appréciation de la place qui nous est assignée au sein de l?univers. Ainsi compris, le bonheur peut s?identifier à la vertu, si par vertu on entend la domination exercée par la raison sur nos désirs, et à la liberté, conçue comme l?effet d?une pensée attentive à se soumettre à la nécessité. ·         Liberté bien étrange cependant si elle conduit à prétendre qu?un esclave sera heureux s?il acquiesce à sa servitude, ou bien même qu?un homme soumis à la torture peut conserver une certaine sérénité. La sagesse, comme la vertu (qui en est l?expression) ne suffit donc pas pour parler de bonheur en tant que tel.     III-             Le bonheur : un idéal de l?imagination   ·         Il y a là pour Aristote une absurdité qui traduit la méconnaissance de la véritable nature de l?homme. Si, loin d?être passif, l?homme est destiné à agir dans la Cité, il est légitime qu?il accorde aux différents biens de ce monde une place privilégiée parmi les multiples voies d?accès au bonheur. Et le plaisir qui en résulte n?est pas un mal s?il couronne des activités qui contribuent à épanouir noter nature. ·         Le bonheur est de ces mots qui recouvrent un idéal plus qu?une réalité. Si tout le monde s?accorde en effet pour y voir l?aspiration fondamentale de l?homme, cet accord résiste mal à la tentative d?en déterminer le contenu que chacun, imagine au gré de ses désirs et de ses espoirs, voire de ses déceptions.

« Problématique La sagesse suffit-elle à nous rendre heureux ? Le bonheur s'atteint-il pleinement et essentiellement dans la simple sagesse, toujours par ailleurs rechercher et jamais atteinte ? Il fat par là soulever ce paradoxe que si lasagesse est la condition du bonheur, l'homme ne peut jamais atteindre le bonheur puisqu'il ne peut jamaistotalement atteindre la sagesse.

Le bonheur, ordonné à la sagesse, n'est-il donc un idéal de la raison, jamaisinaccessible effectivement ? La sagesse est-elle une condition suffisante du bonheur ? C'est donc la définition dubonheur et qui est principalement ici à travailler.

Plan I- La sagesse comme condition du bonheur · La sagesse en tant qu'elle est ordonnée à la recherche de la vérité paraît en effet être une condition du bonheur en tant qu'il s'épanouit pleinement dans la connaissance du monde et de soi.La raison humaine, en effet, cherche indéfiniment la vérité, la sagesse, en tant que telle,constitue l'achèvement de cette recherche en tant qu'elle est paix de la raison avec elle-même :cette dernière est donc la condition de possibilité de toute vie selon la raison, et donc a fortiori detout bonheur. · De la même manière, le sage, en tant qu'il connaît l'ordre du monde, tout autant que les limites de la raison humaine, possède un véritable pouvoir sur la réalité, il a par là même un certain savoirde l'action et est donc susceptible de prudence.

Il contrôle ainsi ses propres passions, qu'il connaîtet est capable de maîtriser, il n'est ni dans l'inaction ni dans l'intempérance. · Pour Epicure la plupart de nos désirs sont générateurs de troubles parce qu'ils soumettent l'individu au vertige du changement, à l'instabilité du devenir, à des fuites incessantes dans lerenouvellement de leurs objets.

S'il y a plaisir, il consistera pour l'essentiel en une « ataraxie »,autrement dit en une absence de douleur, que seule la satisfaction de nos besoins les plusélémentaires sera à même de promettre pourvu que leurs exigences s'inscrivent dans le cadre de laplus grande sobriété. · Nous retrouvons donc ci les caractéristiques de la sagesse comme ataraxie et autarcie, mais cette fois-ci ordonnées à la quête du bonheur.

La sagesse, en tant que telle, devient alorscondition de possibilité de tout bonheur, en tant qu'elle est connaissance de la vérité sur l'ordre dumonde et donc possibilité de maîtrise. II- Bonheur et vertu, entre ascétisme et hédonisme · Mais un tel idéal de vie s'apparente plus à un ascétisme qu'à un hédonisme, et on peut se demander s'il est bien légitime d'identifier le plaisir avec l'absence de douleur (que confère lasagesse) ; car chacun éprouvera aisément qu'on peut fort bien ne ressentir aucune douleur sanspour autant être heureux.

A moins, bien sûr, de réduire le plaisir à la seule évocation des troublesauxquels on aura su échapper en renonçant aux désirs superflus susceptibles de les avoirsprovoqués.

La sagesse n'est donc pas condition suffisante du bonheur en tant que tel. · Sans doute conviendrait-il de dissocier mieux en pratique comme en théorie le bonheur du plaisir, car celui-ci est en tous les cas illusoire dans la mesure où sa pente naturelle le conduit àexiger de la réalité qu'elle se conforme à nos désirs.

Mais la réalité, qui ne se conformequ'occasionnellement à nos désirs, juxtapose des forces, entrecroise des destinées qui échappentà notre emprise ; et tout le malheur de l'homme provient précisément de ce qu'il méconnaît lessecrets de ce mécanisme et qu'il prétend s'attribuer sur les êtres et les choses un pouvoir qu'il nepossède pas. · Or, comme le montre Epictète, le bonheur ne saurait résulter de l'attente des choses qui ne dépendent pas de nous.

Il suppose au contraire la pleine conscience de notre impuissance àchanger l'ordre du monde et implique par conséquent une juste appréciation de la place qui nousest assignée au sein de l'univers.

Ainsi compris, le bonheur peut s'identifier à la vertu, si par vertuon entend la domination exercée par la raison sur nos désirs, et à la liberté, conçue comme l'effetd'une pensée attentive à se soumettre à la nécessité. · Liberté bien étrange cependant si elle conduit à prétendre qu'un esclave sera heureux s'il acquiesce à sa servitude, ou bien même qu'un homme soumis à la torture peut conserver unecertaine sérénité.

La sagesse, comme la vertu (qui en est l'expression) ne suffit donc pas pourparler de bonheur en tant que tel. III- Le bonheur : un idéal de l'imagination · Il y a là pour Aristote une absurdité qui traduit la méconnaissance de la véritable nature de l'homme.

Si, loin d'être passif, l'homme est destiné à agir dans la Cité, il est légitime qu'il accordeaux différents biens de ce monde une place privilégiée parmi les multiples voies d'accès au. »

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