Devoir de Philosophie

SAINT AUGUSTIN : CONFESSIONS (Résumé & Analyse)

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

augustin
Les Confessions (400) de saint Augustin, si elles sont incontestablement l'ouvrage le plus célèbre de cet auteur, ne sont dans l'oeuvre du théologien-philosophe que secondes par rapport à La Cité de Dieu, écrite plus tardivement (412-427) et qui contient la philosophie de l'histoire de saint Augustin. Le succès des Confessions vient probablement de l'implication personnelle de l'auteur dans cet ouvrage, qui permet au lecteur de suivre un itinéraire de vie. Le livre a toujours été très lu. Il aurait sa place dans une histoire des « romans d'apprentissage » (Bildungsroman). Mais l'apprentissage dont rend compte l'auteur est celui de Dieu. Il pourrait être sous-titré « Comment je suis devenu chrétien ». Comment faire de la philosophie et de la théologie dans des périodes troubles ? Telle est la question que l'on peut poser à propos de saint Augustin... Nous entrerons dans le détail de sa vie à la lecture du résumé des Confessions. Disons d'entrée quelques mots à propos du style. C'est un ouvrage qui prend la forme d'une « confession ». Le lecteur qui découvre aujourd'hui saint Augustin a souvent lu avant lui Jean-Jacques Rousseau et ses Confessions, qui nous ont fait oublier le vrai sens du mot « confession ». Chez Rousseau, le mot a été détourné de son sens premier. Même si son objectif est de se justifier de l'accusation d'avoir abandonné ses cinq enfants, Jean-Jacques se complaît, en effet, à raconter toutes ses aventures : il exalte son moi et se vante même de ses erreurs. Chez Augustin, le mot « confession » est pris dans son sens premier. Nous découvrons un pécheur qui se tient devant son Dieu et devant les hommes pour s'accuser de tous ses péchés et remercier Dieu de lui avoir fait le don de la grâce.

augustin

« Cette lecture changea mes sentiments ; elle tourna vers vous, Seigneur, mes prières...

L'argent que jerecevais de ma mère semblait ne payer que l'art d'aiguiser ma langue, mais ce n'était plus à aiguiser ma langueque je faisais servir ce livre ; et ce n'était plus le style qui m'y intéressait, mais ce qu'il exprimait...

L'amour dela sagesse se nomme en grec philosophie, et c'est de cet amour que ce livre m'enflammait.

Il y a des gens quifont de la philosophie un instrument de duperie : ils colorent et fardent leurs erreurs de ce grand nom plein deséduction et si respectable.

Presque tous les sophistes de son époque et des époques antérieures, Cicéron,dans son livre, les critique, expose leurs systèmes...

» (III, 4).Cette lecture pousse Augustin « à chérir, à chercher, à conquérir, à posséder et à embrasser énergiquementnon telle ou telle doctrine, mais la sagesse elle-même, quelle qu'elle fût »4).A l'étonnement de ses maîtres et de ses condisciples, il lit, l'année suivante, les Catégories d'Aristote, qu'il netrouve pas difficile.

Par contre, il est déçu par la lecture de la Bible : « Ce livre me sembla indigne d'êtrecomparé à la majesté cicéronienne » (III, 5). Découverte de la doctrine manichéenne Déçu par la Bible, Augustin est à la recherche de la vérité.

Il rencontre alors sur son chemin la secte desmanichéens dont les promesses de répondre à ses questions l'attirent.

Le principe de cette secte est ledualisme : il y a d'un côté le Bien, oeuvre de la Lumière, et le Mal, oeuvre des Ténèbres.

Cette secte propose àl'homme l'ascèse comme méthode pour quitter le Mal et s'orienter vers la Lumière.

Cette secte semble avoir euun mépris pour le corps, lien de l'homme avec le Mal.

Si Augustin est attiré par cette secte, c'est qu'elle luipropose un modèle de dépassement auquel il aspire.

Elle lui donne une solution théorique à la question du Malqui l'obsédera toute sa vie.

Et il trouve dans l'appel au dépassement le relais dont il a besoin pour accomplirson oeuvre.

Il ne sera qu'auditeur de cette secte.

Mais ses liens avec elle seront assez forts pour qu'il y fasseentrer son ami Alypius et son protecteur Romanianus.

Les manichéens aideront d'ailleurs Augustin dans sacarrière.Il faut insister sur la présence de Monique, sa mère, dans les Confessions.

Augustin montre bien le projetqu'elle a sur son fils.

Elle cherche à faire intervenir des personnes influentes pour l'amener à la vraie foi...

Unévêque, impatienté par ses pressions, après lui avoir expliqué qu'Augustin trouverait seul sa voie, lui dit : «Laissez-moi, aussi vrai que vous vivez, le fils de larmes comme les vôtres ne saurait périr» (III, 12). Augustin à Carthage Après quelque temps passé dans sa ville natale, Augustin trouve un poste de rhéteur à Carthage.

Il y réussitbrillamment.

Dans le livre IV, Augustin passe en revue un certain nombre d'impasses intellectuelles danslesquelles il s'est aventuré : la magie, l'astrologie.

La mort d'un ami très proche, qui le fait terriblement souffrir,le départ de Carthage lui font découvrir que les créatures qui passent ne peuvent nous donner le bonheur.

Dieuseul ne passe pas.

L'âme ne peut trouver la paix et la vie heureuse qu'en Dieu.

Il parle d'un livre (aujourd'huiperdu) qu'il a écrit à propos de l'erreur.

Il y posait des questions « impies » du type : « Pourquoi l'âme, oeuvrede Dieu, se trompe-t-elle ? Pourquoi Dieu se trompe-t-il ? » A ces questions, Augustin répondait par dessolutions matérialistes.Mais à cette époque, le manichéisme commence à le décevoir.

Il trouve que la doctrine nie la libertéindividuelle à laquelle il est attaché.

S'il cherche avec fièvre d'où vient le mal, il n'est plus convaincu par lediscours des manichéens qui distinguent les Parfaits, dépositaires de la sainteté, des autres.

La doctrine debase du manichéisme attribue faute et crime à un principe étranger à l'auteur de la faute.

Il ne peut l'accepter.En écoutant l'un des plus brillants manichéens, Faustus, il découvre le vide effrayant de la philosophiemanichéenne :« Comme j'avais lu un grand nombre de philosophes et que je me souvenais de leurs enseignements, j'encomparais certaines idées aux longues fictions des Manichéens, et je trouvais plus de probabilité aux doctrinesde ceux qui ont eu assez de génie pour connaître l'ordre du monde, quoiqu'ils n'en aient point découvert leMaître » (V, 3).Il est consterné par la nullité mathématique de Manès, autre personnage important de la secte :« ...

Manès multiplia à ce point les paroles qu'il se fit convaincre d'ignorance par les vrais savants.

On put jugerclairement par là ce que valait sa compétence en des matières plus obscures.

Il ne voulait pas être tenu enpetite estime ; même il chercha à faire croire que l'Esprit-Saint, qui console et enrichit vos fidèles, habitaitpersonnellement en lui dans la plénitude de son pouvoir.

Aussi, lorsqu'on le prenait à mentir au sujet du ciel,des étoiles, des mouvements du soleil, de la lune, bien que ces questions ne concernassent pas la doctrinereligieuse, ses audaces n'en revêtaient pas moins un caractère sacrilège, car il formulait ce qu'il ignorait, etjusqu'à ses mensonges avec une jactance, un orgueil insensés au point de les mettre au compte de laprétendue divinité de sa personne » (V, 5). Rome Augustin, qui est épris de rigueur scientifique, trouve là l'élément décisif qui le fera se séparer des manichéens.Il part alors à Rome où on lui propose une situation plus intéressante.

S'il accepte, ce n'est pas pour gagnerplus d'argent, mais pour trouver des étudiants plus intéressés par son discours :Si je me décidai d'aller à Rome, ce ne fut pas parce que des amis m'y engageaient et me promettaient plusd'argent et plus de considération.

Sans doute ces raisons étaient propres à m'impressionner, mais le principalmotif de ma détermination et presque le seul, c'est qu'à Rome, me disait-on, les jeunes étudiants étaient plus. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles