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Satire Ménippée, la

Publié le 13/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Satire Ménippée, la, pamphlet politique collectif publié en 1594 et dirigé contre la Sainte Ligue catholique.

En février 1593, la Ligue catholique, hostile à l’accession au trône du protestant Henri de Navarre (futur Henri IV), convoque les états généraux dans le dessein de nommer un souverain catholique. L’infante d’Espagne, Isabelle, est issue de la dynastie française des Valois par sa mère ; aussi le roi Philippe II d’Espagne cherche-t-il à faire abroger la loi salique — excluant les femmes du trône — pour assurer à sa descendante le trône de France. Puis Charles de Lorraine, duc de Mayenne, chef de la Ligue et descendant des Carolingiens par la maison de Lorraine, propose à son tour sa candidature.

2   UN PAMPHLET POLITIQUE COLLECTIF

Face au grotesque de la situation et à l’intransigeance des ligueurs, des catholiques français plus modérés se rallient au « Béarnais «, Henri de Navarre, dans l’espoir de conserver au royaume son unité. Plusieurs de ces « politiques « se réunissent au début de l’année 1593 et rédigent un pamphlet, la Satire Ménippée, parodiant ces états généraux.

Baptisé ainsi en référence au philosophe grec Ménippe, célèbre pour son style satirique, la Satire Ménippée est publié à l’instigation du chanoine de la Sainte-Chapelle, Pierre Leroy, qui, le premier, fait circuler dans le royaume une ébauche de la Satire. Le pamphlet est bientôt complété grâce à la collaboration de l’humaniste Jean Passerat, professeur au Collège royal, du clerc Jacques Gillot, conseiller au parlement de Paris, de l’avocat Gilles Durant, de l’érudit Florent Chrestien, du poète Nicolas Rapin et, surtout, de l’historien et juriste Pierre Pithou.

3   DU GROTESQUE À LA MORALE

L’œuvre se découpe en plusieurs parties ; à la première intitulée « la Vertu du catholicon « où sont vantés les vices des ligueurs, suit un « Abrégé des estats de Paris «, qui décrit avec ironie les cérémonies de la Ligue : tapisseries allégoriques grotesques sur les murs de la salle de réunion, moines portant l’armure sur la soutane, etc.

Six des sept harangues prêtées aux ligueurs face à l’assemblée des états sont de pures bouffonneries dans lesquelles les acteurs deviennent jouets de la farce : manque de dignité et de prestance d’un prétendant au trône (le duc de Mayenne), peinture peu élogieuse du physique de chacun, discours inintelligible des hauts dignitaires, etc.

Face à cette cacophonie des grands, la harangue attribuée à Claude d’Aubray, prévôt des marchands et représentant du tiers état, échappe au ridicule ; le discours que lui prête Pierre Pithou est modéré et émouvant car, selon ce représentant du peuple, l’attachement à la légitimité doit dépasser la foi catholique, et Henri de Navarre doit être reconnu comme seul roi.

L’édition princeps du pamphlet dans sa totalité date de 1694, sous le titre la Satire Ménippée ou la Vertu du catholicon. Dès sa publication, l’ouvrage connaît un vif succès au sein du royaume. Après son couronnement, Henri IV remercie ses auteurs pour leur appui en nommant Pierre Pithou conservateur de la Bibliothèque royale.

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