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Satires d'Horace

Publié le 07/04/2013

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Quintus Horatius Aaccus (65 av. J.-C. - 8 av. J.-C.) est l'un des plus grands poètes latins. Fils d'un affranchi, il reçut une excellente éducation, puis servit dans l'année de Brutus et connut l'humiliation de la défaite à Philippes (42 av. J.-C.). Il se fit connaître ensuite en publiant les Satires et les Épodes, qui lui valurent l'amitié de Virgile et, surtout, celle de Mécène, son bienfaiteur. C'est toutefois dans ses quatre livres d'Odes, publiés en 23 av. J.-C. (livres I, II et III) et en 17 av. J.-C. (livre IV), qu'Horace donne la pleine mesure de son génie. Gravures

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« « Nous nous lavons le visage et les mains dans ton ond e, ô Feron ia . ..

» ~ ------ - EXTRAITS Éviter les inco nvéni ents de l'adultèr e Et je ne crains pas que , au moment où je suis en besogne, le mari revienne subitement de la campagne, la porte soit enfoncée , le chien aboie, la maison ébranlée de toute part retentisse partout d'un fracas terrible , la femme saute à bas du lit, affreuse­ ment pâle, laser­ vante complice crie qu'elle est bien malheureuse , bref que nous ayons peur, celle-ci pour ses jambes, l' épou­ se pour sa dot , et moi pour moi­ même .

Il faut fuir , la tunique lâche et les pieds nus, de crainte que mes écus, mon derrière ou, en tout cas, ma réputation ne soient mis à mal.

L'indulgence est bonne entre amis Comme fait un père pour son enfant, nous devons, nous, si un ami a quelque défaut, ne pas en éproJ,tver le dégoût .

Un fils louche; son père l'appelle « Œil en coulisse » ; il le nomme « Poulet » quand sa taille est ridiculement petite, comme naguère celle de l'avorton Sisyphus ; si l' erif ant a les jambes tordues, s'il est mal posé sur des talons difformes, il lui susurre les surnoms de «Cagneux » et de« Pied-bot ».

Cet homme vit chichement : qu'on le dise économe ; cet autre manque de tact, il est un peu trop avantageux : c'est qu'il a le vif désir que ses amis le jugent prévenant ...

A mon sens, voilà comment se noue, comment se conserve le lien del' amitié.

Le banquet ridicule de Nasidienus : après le sanglier, la murène On apporte une murène couchée au milieu de squilles nageant dans un large plat.

Là­ dessus, le maître :« Elle a été prise pleine, ·dit-il; après le frai, la chair en eût été moins bonne.

La sauce a été faite avec les ingré­ dients que voici : de l'huile sortie la pre­ mière du pressoir, à Venafre, du garum fait avec du suc de poissons d'Espagne , un vin de cinq ans, mais produit de ce côté-ci de la mer, pendant la cuisson (après la cuisson, le vin de Chio convient plus qu'aucun autre) ; du poivre blanc, non sans vinaigre , de celui que donne en s'altérant le jus des raisins de Méthymne ...

» Sur ces entrefaites, les tentures suspendues firent sur le plat une lourde chute, apportant avec elles un nuage de poussière noire, tel que l' Aquilon n'en soulève point de pareil dans les champs campaniens.

Nous avions craint un accident pire: voyant qu'il n'y a pas de danger , nous nous ranimons.

Rufus, la tête baissée, pleurait comme si un fils lui était mort avant le temps.

Un homme jamais en pai x : Horace fait son autocritique Ajoute que tu as le défaut de ne pouvoir demeurer une heure avec toi-même , que tu ne sais pas faire un bon placement de tes loisirs, que tu cherches à t'éviter comme un esclave fugitif ou flâneur , essayant de trom­ per ton ennui tantôt par le vin , tantôt par le sommeil : peine perdue, car ce sombre compagnon s'attache au fugitif et le suit pas à pas.

Traduction de François Villeneuve, Les Belles-Lettres, 1989 « Mais, lorsque, a près d es exercices fatigants, le sol eil p lus ardent m' avertit de l 'heure du bain , je fu is le champ d e Mar s et le jeu de la balle.

» NOTES DE L'ÉDITEUR Le recueil d'Horace date des années trente ou vingt av.

J.-C.

Mais l'ordre des textes -que l'auteur appelle en latin sermones, ce qui signifie « entretiens » - n'est pas chronologique.

Ces satires sont très inégales du point de vue de la qualité et de l'importance.

Certaines sont.

sans doute plus intéressantes pour les contemporains d'Horace que pour les lecteurs actuels, dans la mesure où elles font allusion à des personnages et à des faits qui nous sont inconnus.

Dans sa préface à l'ouvrage, le latiniste et traducteur d'Horace François Villeneuve insiste sur la conformité de la morale du poète avec celle des épicuriens, en ce qui concerne les relations sexuelles, par exemple : « Pour eux l'amour était un de ces besoins qu'ils jugeaient naturels et non nécessaires.

Sans doute le sage pouvait aisément s'en passer, mais la satisfaction en était permise si aucun obstacle de nature à gâter le plaisir ou à le rendre 'dangereux ne s 'y opposait.

» De même, l'amitié dont Horace fait si souvent l'éloge tenait une grande place dans les communautés .

épicuriennes : « Le cercle de Mécène l Roger~ Viollet 2, 3, 4 gravures de Riepen hausen et Catel I Genève, Bibliothèque pu b lique et universitaire -explique-t-il -en offrait l'image par la simplicité et la bonne harmonie .

» HORA C E02. »

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