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Savimbi, Jonas

Publié le 10/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Savimbi, Jonas (1934-2002), leader politique angolais, chef de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (UNITA).

2 LES ANNÉES DE FORMATION POLITIQUE ET MILITAIRE

Né à Munhango, dans les hauts plateaux du centre de l’Angola, Jonas Savimbi est le fils d’un chef de gare et pasteur protestant appartenant à l’ethnie majoritaire dans le pays, les Ovimbundu. Après des études secondaires dans un collège de frères maristes, il reçoit en 1958 une bourse pour aller étudier à l’université de Lisbonne — l’Angola est alors une colonie portugaise. Il y étudie la médecine pendant deux ans, tout en militant pour l’indépendance des colonies portugaises. Arrêté à plusieurs reprises par la police secrète portugaise pour menées anticoloniales, il quitte secrètement le Portugal pour la Suisse (1960), où il obtient un diplôme de sciences politiques à l’université de Lausanne (1965).

En 1961, Jonas Savimbi devient le secrétaire général de l’Union populaire de l’Angola (UPA) qui se transforme en Front national de libération de l’Angola (FNLA). Vers la fin de 1961, le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) déclenche les hostilités dans l’enclave de Cabinda, grâce à l’aide du Congo-Brazzaville. À cette époque, la plupart des pays d'Afrique accèdent à l'indépendance, à l’exception des colonies portugaises. En Angola, les nationalistes se divisent en marxistes-léninistes appuyés par l'URSS, comme Agostino Neto (MPLA, actif sur la côte et dans les ports), et en pro-occidentaux ou opposés au MPLA pour des questions de personnes ou d’idéologie, comme Holden Roberto et Jonas Savimbi, réunis dans le FNLA, actifs dans le nord-est. Les tensions entre les différents mouvements politiques anti-portugais s’accroissent.

En 1964, Jonas Savimbi démissionne du FNLA et voyage à travers l’Europe de l’Est et l’URSS. En 1965, il se rend en Chine, où il reçoit une formation maoïste à la guérilla.

3 LE FONDATEUR ET DIRIGEANT DE L’UNITA

En 1966, Jonas Savimbi rentre clandestinement en Angola et fonde l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA), qui se lance rapidement dans la guérilla. Le mouvement se proclame unitaire, mais alors que le MPLA opère surtout dans les villes et sur la côte et le FLNA chez les Kongo, l'UNITA finit par regrouper essentiellement les Ovimbundu du plateau central, plus tardivement soumis à la domination portugaise et sous-administré. De 1966 à 1974, Jonas Savimbi dirige dans le maquis la guerre contre le colon portugais, entre emprisonnements et exils.

En 1975, à la faveur de la révolution des Œillets, l’Angola accède à l’indépendance, mais les tensions entre les trois mouvements de libération se transforment alors en lutte armée. Le MPLA, aidé en hommes par Cuba et en matériel par l'URSS, chasse l'UNITA de la région côtière. En 1976, Jonas Savimbi entame sa « longue marche « vers le Sud, et se réfugie dans l’extrême sud-est de l’Angola, à Jamba. Il bénéficie du soutien financier et militaire de l'Afrique du Sud et des États-Unis, le conflit angolais étant devenu une pièce maîtresse dans la guerre froide. En 1986, il est décoré du titre de « combattant de la liberté « par le président Ronald Reagan.

La signature d’un accord entre l'Angola et l'Afrique du Sud (1988), négocié par les États-Unis, contraint Jonas Savimbi à accepter des négociations avec le président de l’Angola, José Eduardo Dos Santos. Dans un contexte militaire favorable à l’UNITA, ces négociations aboutissent aux accords de Bicesse, qui prévoient la tenue d’élections libres. À l’élection présidentielle de 1992, Jonas Savimbi est battu au premier tour, probablement victime de sa campagne belliqueuse et de la peur qu’il provoque chez les populations citadines et côtières, européanisées et métissées de longue date. Refusant la défaite, il fuit Luanda et reprend la guerre contre les forces gouvernementales. Abandonné par l'Afrique du Sud, il transporte son champ d'action dans le nord-est où il contrôle les mines de diamants et dans l'enclave de Cabinda, voisine des champs pétrolifères.

4 LA FIN D’UN REBELLE DESPOTIQUE ET BELLICISTE

Abandonné par les États-Unis et mis au ban de la communauté internationale, Jonas Savimbi parvient à financer la guerre civile grâce aux mines de diamants qu’il contrôle dans le nord-est du pays. Mais la suprématie militaire du régime de Luanda l’oblige à accepter en 1994 le protocole de paix de Lusaka. Un gouvernement d’union nationale, réunissant le MPLA et des membres de l’UNITA, est mis en place en avril 1997. L’UNITA est légalisée en mars 1998 et Jonas Savimbi bénéficie d’un « statut spécial «. Si une partie de l'UNITA accepte l'accord, son leader refuse de faire confiance à ses anciens adversaires sur les questions du désarmement et du partage du pouvoir. Dès l’été 1998, les combats reprennent à grande échelle et le gouvernement angolais se lance dans une guerre sans merci contre les rebelles. Les attaques se multiplient aussi bien du côté des troupes gouvernementales que des rebelles, avec un net avantage pour les premières.

Donné pour mort à plusieurs reprises, Jonas Savimbi tombe finalement sous les balles de l’armée régulière le 22 février 2002, dans la province de Moxico, dans le centre-est du pays.

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