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Le savoir est-il une condition du bonheur ?

Publié le 20/07/2005

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Etymologiquement le "bon heur" signifie la bonne chance que l'on retrouve dans l'expression "porte-bonheur" ou au "petit bonheur la chance" ou "par bonheur":

le bonheur en ce sens se trouve lié à un certain hasard qui se veut heureux ici.

Or y a-t-il véritablement des conditions du bonheur? Si la chance ou le hasard ne sont pas les conditions du bonheur, le savoir, la connaissance peut-il être une condition de celui-ci? le savoir peut signifier ici aussi bien l'ensemble des connaissances acquises que l'état d'esprit de celui qui sait. Le bonheur serait-il un état d'esprit où le bienheureux sait. Mais que sait-il? Le savoir est-il la sagesse?

I. DÉFINITION DU BONHEUR

II. le savoir comme condition du bonheur

III. le bonheur est vu comme un inconditionnel voire un impossible

 

 

 

« II.

le savoir comme condition du bonheur Le savoir consiste à sortir de l'ignorance, à comprendre en nous ce qui nous reste obscur, à connaître nos désirspour accéder à une sorte de calme de l'âme, d'ataraxie. 1.

connaître ses désirs pour connaître le bonheur dans une certaine mesure des plaisirs. Texte : Épicure, lettre à Ménécée , "C'est un grand bien, croyons-nous, que de savoir se suffire à soi-même non pas qu'il faille toujours vivre de peu engénéral, mais parce que si nous n'avons pas l'abondance, nous saurons être contents de peu, bien convaincus queceux-là jouissent mieux de l'opulence, qui en ont le moins besoin." 2.

connaître nous rend heureux : pour un sage la véritable utilité définie par la recherche intelligente du bonheur seconfond avec la moralité : tout ce que la moralité commune peut présenter comme contraignant, le sage redécouvrerationnellement comme la réalisation même du bonheur. Texte : Spinoza , l'Ethique , IV, prop.XVIII "La raison ne demande rien contre la nature; elle demande donc que chacun s'aide soi-même, qu'il cherche l'utilequi est sien, c'est-à-dire ce qui lui est réellement utile, et qu'il désire tout ce qui conduit réellement l'homme à une plus grande perfection; et absolument parlant, que chacun s'efforce, selon sa puissance d'être, de conserver sonêtre." 3.

TRANSITION Le savoir nous aide à saisir la nature de nos désirs, il est rationnel en nous et éclaire ce qui est resté confus etdans l'obscurité.

Or le bonheur ne saurait être conditionné ou dépendant d'un savoir.

N'est-il pas une forme del'inconditionnel? III.

le bonheur est vu comme un inconditionnel voire un impossible Le bonheur n'est pas une somme de satisfactions subjectives indéfinies, d'ordre sensible, une sorte de bien-êtreindividuel parfait. Dans ces conditions, le bonheur est relatif à chacun, indéfinissable en son contenu et dépourvu de toutesignification morale.

En ce sens -là du mot bonheur, les méchants peuvent être heureux et il y a autant de bonheurque d'individus. 1.

le bonheur est indéfinissable Texte : KANT , Fondements de la Métaphysique des Moeurs , IIème section,Delagrave, p.131-132 "Pour l'idée du bonheur un tout absolu, un maximum de bien-être dans mon état présent et dans toute ma conditionfuture, est nécessaire.

Or il est impossible qu'un être fini, si perspicace et en même temps si puissant qu'on lesuppose, se fasse un concept déterminé de ce qu'il veut ici véritablement?" Dans la Critique de la raison pratique, Kant montre que le bonheur individuel,recherché par tout un chacun suivant ses propres penchants, ne peut êtreune finalité morale.

La recherche du bonheur peut fournir des maximespersonnelles d'action, mais non des lois à la volonté, même si l'on prend pourfinalité le bonheur de tous.

La définition générale du bonheur est subjective,donc variable et changeante.

On pourrait au mieux en tirer des règlesgénérales, mais jamais des règles universelles (valables toujours etnécessairement), car la base en est l'expérience et ce que l'on en ressent.

Larecherche du bonheur ne peut donc aboutir à une éthique comportant desrègles pratiques communes à tout être raisonnable.A la différence de ces éthiques eudémonistes (eudaimonia : bonheur) qui s'enremettent à la subjectivité de chacun pour apprécier le bonheur, la loi moraledoit être valable pour toute volonté raisonnable.

La morale repose sur des loisuniverselles et nécessaires (valables pour tous et que l'on ale devoir derespecter).

A la question que dois-je faire ?, la morale répond : le devoir, etuniquement le devoir.

Le souverain bien n'est pas le bonheur, mais la bonnevolonté, c'est-à-dire la bonne intention, désintéressée, l'intention de faire lebien pour le bien, ou encore de faire le bien par devoir.

Elle repose sur unimpératif catégorique ("tu dois parce que tu dois") et non hypothétique ("si tuveux obtenir tel résultat, fais ainsi").

Sans condition, il ne repose sur rien desensible.

L'action n'est pas bonne suivant ses résultats, mais bonne en soiquand elle est faite par devoir.

"Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle." Par ailleurs, le devoir commande le respect. »

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