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SCHELLING Friedrich (1775-1854) (Voir page 252.

Publié le 21/10/2012

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SCHELLING Friedrich (1775-1854) (Voir page 252.) HUMBOLDT Wilhelm von (1767-1835) fut à la fois un érudit, un philosophe et un politique. Il se retira, en 1818, de la vie politique pour se consacrer à ses recherches sur le langage, sans jamais cependant voir dans l'érudition une fin, mais seulement l'aliment de laréflexion. Son oeuvre essentielle est l'introduction qu'il écrivit pour son livre sur la langue Kawi : Sur la différence de structure des langues humaines et de leur influence sur le développement des idées (1820, publ. 1836). Humboldt eut du problème du langage l'intuition la plus profonde : à quoi n'est pas étranger l'intérêt qu'il porta dans sa jeunesse aux paradoxes de la création artistique et au romantisme naissant. Son œuvre a comme une allure esthétique qui la rend difficile à pénétrer, mais qui lui assure une profondeur, une richesse incomparables. De fait, il fut l'un des premiers à faire du langage le centre même de la réflexion philosophique, le premier à y voir le lieu où se résorbent dialectiquement les antinomies où achoppe la philosophie. Face au miracle incessamment renouvelé du langage, il retrouve l'étonnement qu'avaient ignoré les rationalistes, occupés à rechercher une langue universelle, instrument idéal de la pensée. Recherche stérile, et qui mène à une impasse : car le langage n'est point une invention de l'homme, ni le fruit d'une convention, mais répond au besoin le plus profond de l'esprit, à l'essence même de la pensée, laquelle ne naît à elle-même et ne se développe qu'en lui et par lui. Le langage n'est point écran entre le réel et nous. Pas davantage il n'a pour fonction de représenter une réalité donnée, d'exprimer une vérité acquise, mais il est la voie, plus ou moins propice et aisée, que la pensée doit emprunter dans son effort pour atteindre à la vérité. Il n'est pas objet, mais acte, et c'est comme tel que nous devons l'étudier, nous efforçant d'en saisir la structure, le sens. Chaque nation a son génie propre que lui permet d'user à sa façon de la faculté du langage, et la diversité des langues nous renvoie à la multiplicité des perspectives possibles sur le monde. Chaque langue présente une structure, une « forme interne «, qui définit sa perspective particulière, qui permet aussi de la situer par rapport à un « idéal « du langage. Humboldt use du concept de « forme « pour caractériser les langues les plus avancées, celles qui favorisent le mieux la vie de l'esprit, son progrès : Sur l'origine des formes grammaticales (1822.) Chaque langue possède quelque moyen d'exprimer toutes les liaisons entre les termes du discours, car « le langage se trouve toujours dans l'homme tout entier, jamais par fragments «, mais alors que, dans les langues les plus élémentaires, l'esprit a charge, à tout instant, d'opérer la liaison qui n'est que suggérée par le discours, dans les langues disposant de véritables « formes « grammaticales (les langues à flexions), les liaisons sont présentes dans la langue elle-même, dans sa struc- ture formelle, organique. Dans cet effort pour déterminer ce que chaque langue peut opérer par ses propres forces, on retrouve l'intention profonde de Humboldt : saisir le langage comme activité, lieu même de la vie de l'esprit, condition de l'histoire. (H.D.) KRAUSE Charles-Christian-Frédéric (1781-1832) Né à Eisenberg, élève de Fichte et de Schelling à Iéna; compromis dans un complot révolutionnaire, il dut q...
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« accumule les documents sur la Situation des classes laborieuses en Angleterre, qu'il publiera en 1845.

Il est impossible de distinguer dans les grandes œuvres du marxisme la part de Marx et la part de Engels, tant leur amicale collaboration fut intime.

Celui-ci semble plus empirique, celui-là plus théoricien.

Mais Engels comme Marx est sensible à la triple influence de la philosophie allemande, de l'économie politique anglaise et du socialisme français.

Dès 1845, les deux amis colla­ borent aux Annales franco-allemandes.

La ligue communiste internationale, qui devint la Première Internationale, les chargea de rédiger ensemble le Manifeste des Communistes.

Engels fonda en 1848 la Neue Zeitung à Cologne, mais l'échec de la Révolution le força à émigrer en Suisse, puis à Manchester en 1850.

Là, il collabore au New York Tribune et au Volk allemand, il dirige l'entre­ prise paternelle dont il conserve la copro­ priété jusqu'en 1 869, il poursuit avec Marx ses études d'économie et il assure à son ami la vie matérielle.

En 1869, il quitte Manchester pour Londres où, avec Marx, il organise la Première Internationale.

Marx meurt en 1883.

Engels recueille les manuscrits des Livres II et III du Capital, les classe, les rédige et les publie.

Il est le chef reconnu du mouvement socialiste qui s'est reconstitué sous le nom de Deuxième Internationale.

Ses lettres aux respon­ sables des différents mouvements, par exemple à Sorge en Amérique, le montrent soucieux d'éviter le sectarisme et de tenir compte des caractères spécifiques des mouvements ouvriers nationaux.

En 1878, il publie l'Anti-Dühring, où il tente d'exposer les principes d'une théorie matérialiste de la connaissance.

En 1 884 paraît son Origine de la famille, de la propriété privée et de l'Etat.

Il montre l'évolution parallèle des formes d'appropriation et des systèmes matrimoniaux.

Lorsqu'on passe par exemple de la société communiste primitive à la société où la guerre institue une division sociale du travail entre les maîtres et les esclaves, le pouvoir du père s'étend sur une famille agrandie par l'incorporation des esclaves et la situation de la femme se détériore.

Ainsi l'évolution des institutions telle qu'elle était établie par Morgan reflète l' évolu­ tion économique telle qu'elle était établie par Marx.

Engels meurt à Londres en 1895.

JULES VU1LLEM1N BAUER Bruno (1809-1882) né à Eisenberg, mort à Rindorf (près de Berlin), est un des chefs de l'hégé­ lianisme de gauche; de son enseignement à Bonn en 1 839 (interdit par l'autorité en 1 842) date sa rupture avec le chris­ tianisme : Critique de 1 'histoire évan­ gélique des synoptiques (1841); Le Christianisme dévoilé ( 1 843).

Dans L'Impérialisme socialiste de Bismarck il fit l'éloge du chancelier.

HESS Moses (1812-1875) de Bonn, est l'auteur de : Die heilige Geschichte der Menschheit.

Von einem Jünger Spinozas (1837) ; Gegenwii.rtige Krise der Deutscher Philosophie ( 1841) ; la Triarchie européenne ( 1 841), voit l'avenir dans une conjonction de la philosophie alle­ mande et du socialisme français.

RUGE Arnold (18o2-188o) né à Bergen, mort à Brighton, est l'auteur de Nouvelles de France et de Suisse ( 1 848) ; La loge de 1 'huma­ nisme ( 1 8 51) ; Histoire de notre temps (1881).

STIRNER Max Johann Gaspar SCHMIDT, dit (1806-1856) Né à Bayreuth, sa vie extérieure de petit bourgeois timide et d'intellectuel raté offre un frappant contraste avec la pro­ fondeur audacieuse de son œuvre.

Après des études longues et pénibles, il est professeur, de 1 839 à 1 844, dans une institution privée de jeunes filles à Berlin.

C'est là qu'il connaît le cercle de la gauche hégélienne animé par les frères Bauer.

Cette période aboutit à son œuvre capitale, l'Unique et sa pro­ priété, parue en 1 844.

A la célébrité qui en résulte succèdent bientôt des difficultés auxquelles Stimer essaie d' é­ chapper en montant une laiterie dont la faillite le mène à la prison pour dettes.

Il mourra, piqué dans la nuque par une mouche empoisonnée, et oublié de tous.

Théoricien de l'anarchisme social et de l'égoïsme moral, précurseur de Nietzsche, tels sont les titres longtemps reconnus avant tout à Stimer.

Cela permettait de voir en son œuvre une sorte de monstre anachronique et paradoxal surgi inexpli­ cablement.

Aujourd'hui, l'attention prê­ tée au mouvement de la gauche hégé­ lienne, ainsi qu'à la lignée de Kierke­ gaard, permettent peut-être de replacer l'œuvre de Stimer en de plus justes pers­ pectives.

Comme celle de Marx, comme celle de Kierkegaard, elle apparaît alors comme l'une des multiples manières dont l'hégélianisme s'accomplit, mais en se supprimant.

Replacer ainsi Stirner dans un courant historique, c'est souligner mieux encore son originalité.

Elle tient à sa manière propre d'utiliser les concepts hégéliens, par une sorte de dialectique d'une rigueur systématique exaspérée, au service d'une révolte radicale contre l'esprit de Hegel et tout ce qu'il peut en rester chez ses disciples.

Les deux concepts sur lesquels est fondé l'Unique et sa propriété sont ceux « d'aliénation» et de « réappropriation ».

La première partie de l'ouvrage, intitulée « L'homme », est une critique de toutes les aliénations politiques, sociales, philosophiques qui sacrifient l'originalité unique de l' indi­ vidu et sa puissance à une contrainte col­ lective ou à un concept abstrait; l'idie d'homme elle-même, aboutissement de la critique post-hégélienne, n'est que la dernière forme de cette aliénation.

La deuxième partie, intitulée « Moi », opère le renversement de l'hégélianisme en son contraire : « une seule chose me sauve de la pensée, c'est l'absence de pensée ».

Ce renversement, c'est la ré ap­ propriation par l'individu des puis­ sances qui lui masquaient sa propre uni­ cité et son propre pouvoir.

Par la prise de conscience de son originalité, l'indi­ vidu, « l'unique », s'apparaît à lui-même comme créateur absolu.

Les deux parties s'opposent terme à terme.

L'idée d'Etat conservée par le libéralisme politique des bourgeois est dénoncée dans la première partie comme une limitation de moi­ même.

La deuxième partie lui oppose « Ma Puissance».

L'idée de société, refuge du libéralisme social des commu­ nistes, subit le même sort; elle est dénoncée comme vie sociale hypostasiée, prétendant imposer des obligations à l'individu, et est remplacée dans la deuxième partie par « Mon Commerce », c'est-à-dire par l'association libre, égoïste et toujours révocable des « Uniques ».

Enfin « l'humanisme » de Bruno Bauer ou de Feuerbach apparaît comme une des mani­ festations du vieux mépris humain contre le moi : « L'homme devient un idéal, auquel je dois me coriformer, voire me sacrifier»; à cela la deuxième partie substi­ tue «ma jouissance personnelle ».

Jouis­ sance qu'il faut, pour la comprendre, rapprocher de la contemplation esthétique ou de celle de Rousseau s'identifiant au pur sentiment de l'existence et de l' indi­ vidualité.

Cette idée de jouissance per­ sonnelle, comme la déclaration liminaire : «J'ai basé ma cause sur rien », ne sont que des manières provoquantes de refuser l'universel au profit d'un retour à la particularité et d'une prise de conscience de soi.

Alors, se Pose, devant une concep­ tion morale fondée sur l'égoïsme et une conception sociale fondie sur l'anarchie, le difficile problème des rapports entre individus et de leur accord au sein d'une vie sociale.

Quand un « unique » rencontre un autre« unique», qu'est-ce quise passe? C'est ici qu'à nouveau intervient la dia­ lectique et que l'antagonisme montre sa fécondité :poussée à bout, l'opposition dis­ paraît dans la séparation ou unicité: « il n y a pas rivalité mais dissolution en uniques ».

Pour Stirner la diversité est source de tolérance puisque les « uniques » n'ont pas d'idéaux qu'ils voudraient s'imposer les uns aux autres.

Ils consti­ tuent des mondes souverains et étrangers.

L'association étant « mon œuvre » ne met pas en cause cette souveraineté et cet isole­ ment.

Il en va de même de l'organisation du travail et de la circulation de l'argent.

A partir du moment où le travail «humain» est remplacé par le travail « unique », où l'argent n'est plus un souverain qui impose sa loi mystificatrice, Stirner ne voit que des avantages à les maintenir.

De même, dans les rapports entre indivi­ dus, l'amour « égoïste » se substitue-t-il à l'amour « humain ».

Il est difficile de résister à l'idée qu'il s'agit là avant tout d'un renversement de signes, pour lequel est exigée essentiellement une conver­ sion intérieure.

La Société, avec les ins­ titutions et les rapports humains qu'elle implique, n'est-elle pas maintenue, encore qu'elle change de sens, puisqu'elle est interprétée d'une manière individualiste ? L'on comprend les critiques de Moses Hess, disant que Stirner n'a fait pour l'essentiel que peindre la société 5our­ geoise, et de Marx, disant qu'il a subs­ titué une conversion intérieure philoso­ phique et fictive à la transformation révo­ lutionnaire effective.

Critiques sans doute. »

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