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Schopenhauer et Nietzsche

Publié le 05/09/2011

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schopenhauer
Nietzsche a été marqué par deux grandes influences : celle de Schopenhauer et celle de Wagner*. De Schopenhauer (1788 1860), il a retenu le sens tragique de la vie. De Wagner, il a retenu un sens de la grandeur. Il y a en effet une vision tragique de la vie chez Schopenhauer que Nietzsche s'appropria en partie. Selon Schopenhauer, le monde est l’effet d’une volonté. D’où de sa part un effort continuel afin d’être présente à la vie, avec comme conséquence un passage à la << re-présentation », c’est à dire à la manifestation, à l’espace, à l’image. Mais d’où, aussi, une ambiguïté majeure. Car, la vie ne cessant de se << re présenter », elle est un théâtre, un vaste jeu*. Il faudrait pouvoir le comprendre. On ne le comprend pas toujours. D’où des souffrances. La souffrance, en particulier, de prendre notre perception au sérieux. On est alors toujours dupe de ce qui se passe. La réalité se joue de nous. Car, là où on pense avoir affaire au réel, il n’y a en réalité qu’un jeu de la volonté avec elle même. Peut on ne plus être dupe de ce jeu et, ainsi, ne plus être ballotté par la réalité ?

Arthur Schopenhauer et Friedrich Nietzsche sont les deux grands philosophes allemands qui, au XIXe siècle, se sont penchés sur des concepts nouveaux très peu envisagés à leur époque.

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« Dans la solitude, et à l'écart de toute vie mon­ daine, Schopenhauer poursuit ses réflexions et rédige sous forme d'aphorismes Parerga et Parali­ pomena (1851), où il développe l'idée que la pi tié peut sauver les hommes de l'égoïsme et que la musique, en tant que quintessence de la vie et par son universalité , est apt e à les conso ler.

Le succès de cet ouvrage est immédiat non seulement en Allemagne, mais aussi à l'étranger.

Toutes ses œuvres antérieures, De la volonté dans la nature ( 18:36) , les Deux Problèmes fondamentaux de l'Éthique (184 1) et les Compléments apportés en 1847 au Monde comme volon té et comme repré­ sentation sont rééditées, ce qui consac r e définiti­ vement l'autorité intellectuelle de ce phi l osop he.

Richard Wagner et Friedrich Nietzsche reprendront ses idées sur la musique.

La volonté (le vou l oir -v i vre) de Schopenhauer sera la source du nihilisme présent dans l'opéra Tristan et/solde (1857- 1859) et de la «Vo lont é héroïque» que Nietzsche développera dans son œuvre.

Friedrich Nietzsche (1844-1900) Brillant él ève, Friedrich N ietzsche quitte Pforta à dix-huit ans pour étudi er les lettres et la théologie à l'université de Bonn.

Mais, c'est à l'université de Leipzig , en 1863, qu'il découvre l'œuvre de Scho­ penhauer.

Selon ses dires, il s'agit de l'événement le plus important de sa vie auque l s'ajou tera, peu après, sa rencontre avec Richard Wagner.

Nommé professeur de philologie classique à l'université de Bâle , il étudie les origines de la tra­ gédie grecque et publ ie , en 1872, la Naissance de la tragédie.

Au XIX' siècle , la critique classique a llemande ne conna i ssait qu'un seu l aspec t de l'art et de l a pensée grecques -celui symbo lisé par Apollon -qui se définit par un canon et des proportions, sources d'harmonie et de sérénité.

L'audace de Nietzsche fut de lui opposer une dimension dyonisiaque où l'agression des contrastes, le sens du destin et la tr agéd ie son t aussi sources de beauté.

Même si ultérieurement Nietzsche s'élo igna auss i bien du pessimisme de Schopenhauer que de l'esthétisme de Wagner en répudiant l'art « comme moyen d 'évasion », l'in­ fluence qu'exercèrent sur son œuvre aussi bien le phi losophe que le musicien fut essent ielle.

......

Les concepts philosophiques de Schopenhauer et de Nietzsche eurent du mal à s'imposer dans un climat intellectuel dominé par le système philosophique de G.

W.F.

Hegel (1770-1831).

Les théories ......

développées par Friedrich Nietzsche (volonté de puissance , surhomme , éternel retour) donneront lieu à des interprétations contradictoires, préjudiciables à la réputation de la pensée du philosophe.

' Richard Wagner (1813-1883), en 1868.

Nietzsche fut un ardent partisan de la musique wagnérienne avant de la considérer comme décadente.

Les Considéra tion s ino ctuelles ( 187:3- 1 Hïl i 1.

qui suiv irent trahissent le souci de Nietzsc lw d\' vou loir préserver l 'être «sain et joyeux de \ 'i\T\' , contre tout ce qui pourra it mettre en péril son développement: et en particulier l'histoire, pa rn· que futile, et l'art, parce que décadent.

En 1879, il abandonne sa chaire de profes­ s\'ur et partage son exis tence d'une ville à l'autr(': ~Jarienbad , Rapallo, Rome, Nice, Venise, Turin.

Sils-Maria.

Il écrira son œuvre tout au long de cette errance .

En 1883, ayant formulé sa théorie du surhomme, Nietzsche rédige les deux ouvrages qui le rendront célèbre: le Coi Souoir et Ainsi parlait Zarathoustra.

Dans ce dernier li vre prophétique, il exa lte l es valeurs vitales aux dépens des valeurs de l a conna issance.

Selon Nie t zsche, la cultur e moderne a besoin d'être fondée sur une croyance à des valeurs qui ne soient pas celles cie la décadence, à l'instar de celles qui inspirent le christian ism e , le rationa­ lism e , le moralisme ou le soc i alism e .

Zarathous­ tra est l 'homme fort qui brise les anciennes tables de val eurs et les remplace par d'autres.

Il peut se permettre de proclamer "Dieu est mort 1 " puis­ qu'il n 'est pas un destructeur mais un Messie.

Nietz.che développe cette idée dans Pardelà bien et mal ( 1886).

Très intéres..é par l'œuvre cie Dostoïevski, c'es t à l'insti gatio n de l'écrivain russe qu'il écrira la Généalogie de la morale (1887 ) Nietzsc h e cons id ère que la révolte refoulée et con tenue des esclaves serait le principe initial de l'ascétisme qui donne aux faibles et aux impuis­ sants le pas sur les forts et permet aux valeurs ser­ viles de l'emporter sur les valeurs héro ïqu es.

Après la publication , en 1888, de ses deux pamphlets con tre Wagner , le Cas Wagner e t le Cré­ puscule des idoles , N ie t z. »: Césa r, Néron, Napoléon ou Goethe .

Après une crise cie démence à Turin , en 1889 .

N i etz.'>che est paralysé.

Il pas..'>e ra l e... »

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