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La science a-t-elle des limites ?

Publié le 18/03/2005

Extrait du document

Mais comment distinguer les objets universels des objets particuliers ? Les objets particuliers sont ceux que nous percevons alors qu'il nous est impossible de percevoir un objet universel. Par exemple, nous ne percevons pas la notion universelle de triangle mais toujours un triangle particulier sur lequel aucune démonstration n'est possible. L'homme peut-il alors avoir une connaissance et produire des sciences, entendu qu'il ne peut pas percevoir l'universel ? Aristote affirme qu'il est possible de s'élever du particulier à l'universel par la répétition de l'observation. L'homme peut donc par ce moyen produire une science, bien qu'il ne perçoive que le particulier.   Par conséquent, ce qui peut être l'objet d'une science est ce qui se répète suffisamment pour que l'homme puisse multiplier les observations et élever son objet à l'universel afin d'en faire l'objet d'une démonstration. Négativement, ce qui ne peut pas faire l'objet d'une science est ce qui ne se répète pas : c'est ce qu'Aristote appellera l'accident. S'il n'y a pas de science de l'accident et si l'accident existe bel et bien, alors tout ne peut pas être l'objet d'une science. Or l'accident existe donc la science est limitée quant à son objet.

Analyse du sujet :

 

  • Le sujet prend la forme d’une question fermée : il s’agira d’y répondre par « oui « ou « non «, avec les nuances qui s’imposent, de manière argumentée et en invoquant des références appropriées.
  • La notion centrale est la science : celle-ci peut s’entendre en plusieurs sens.
  • Premièrement, elle désigne un ensemble de disciplines (biologie, physique, chimie, sciences humaines, etc.). Elles sont chacune attachées à un ensemble de pratiques et méthodes différentes et portent sur des objets différents.
  • Plusieurs catégories ou classements sont possibles : elles peuvent se distinguer en sciences de la nature (physique, biologie, etc.) et sciences de l’esprit (sociologie, histoire, etc.) ; Au sein d’une même science, on peut également distinguer l’approche fondamentale de ses applications. Il est encore possible d’opposer les sciences exactes des sciences expérimentales.
  • Deuxièmement, la science désigne le savoir au sens large.
  • La caractéristique commune à ces deux acceptions de la science comme discipline et savoir est la prétention à dire le vrai

 

 

Problématisation :

 

Pour déterminer si la science est ou non limitée, il faut d’abord examiner quant à quoi elle pourrait l’être. Si chaque science porte sur un objet, c'est-à-dire si elle est toujours science de quelque chose, alors une première approche consisterait à examiner si la science est ou non limitée quant au champ d’objets sur lequel elle peut porter.

I – Tout peut-il être objet d’une science ?

 

Par ailleurs, si les sciences ont pour but de dire la vérité sur les objets sur lesquels elles portent, il faut encore déterminer si elles peuvent en quelque sorte épuiser leur objet, c'est-à-dire le connaître complètement, ou si les savoirs qu’elles fournissent rencontrent une limite. Pour répondre à cette question, il faut examiner les moyens à l’aide desquels une science connaît son objet et voir si ces moyens sont limités ou non.

II – La science est-elle limitée par ses moyens ?

« S'il n'y a pas de science de l'accident et si l'accident existe bel et bien, alors tout ne peut pas être l'objet d'unescience.

Or l'accident existe donc la science est limitée quant à son objet . Transition :Si l'accident existe, rien ne permet d'affirmer qu'il ne se produira pas dans l'avenir un grand nombre de fois, lui ôtantson statut d'accident et permettant à l'homme d'en avoir une connaissance par démonstration, c'est-à-dire d'enproduire une science.

La limite par défaut d'universalité de l'objet n'est donc pas une limite de la science en tantque telle mais une limite de la science telle qu'elle existe à un moment donné, indépendamment de ces évolutionsfutures.

Il nous est à ce stade impossible d'affirmer que la science possède une limite.

II – La science est-elle limitée par ses moyens ? Le moyen d'une science est ce par quoi elle connaît ses objets.

La démonstration dont nous avons fait mentionavec Aristote est au nombre de ses moyens.

Mais sur quoi justement se fonde-t-elle ? Qu'est ce qui m'assure que ladémonstration permet d'accéder à une vérité de l'objet sur lequel elle porte ? Il nous faut rechercher un moyen plusfondamental.

Référence : Descartes, Discours de la méthode « Après cela je considérai en général ce qui est requis à uneproposition pour être vraie et certaine ; car puisque je venais d'entrouver une que je savais être telle, je pensai que je devais aussisavoir en quoi consiste cette certitude.

Et ayant remarqué qu'il n'y arien du tout en ceci, - je pense, donc je suis -, qui m'assure que je disla vérité, sinon que je vois très clairement que pour penser il faut être,je jugeai que je pouvais prendre pour règle générale que les chosesque nous concevons fort clairement et fort distinctement sont toutesvraies, mais qu'il y a seulement quelque difficulté à bien remarquerquelles sont celles que nous concevons distinctement.

» Comment s'assurer de la certitude d'une proposition et par suite desdémonstrations dans lesquelles ces propositions entrent en jeu ? D'aprèsDescartes, c'est la perception claire et distincte qui constitue le critère de lacertitude d'une proposition.

En effet, la seule proposition dont il est impossiblede douter est « je pense, je suis », puisque si je pense, il faut bien d'abordque je sois un être pour pouvoir penser.

La certitude de cette propositionindubitable ne tient en rien d'autre que la perception claire et distincte du faitque nous venons d'énoncer.

C'est donc de cette perception que vient lecaractère certain d'une proposition.

Aussi Descartes peut-il l'appliquer à touteproposition.

Le moyen de la connaissance par propositions est donc la perception claire et distincte d'un sujet qui pense.Autrement dit, le fondement de toute connaissance est le sujet humain et sa perception claire et distincte, lemoyen par lequel il connaît avec certitude.

En droit, ce moyen n'admet pas de limite.

Mais Descartes admet que, defait, il est difficile d'avoir une conception distincte de tous les objets : en effet, une conception distincte est uneconception qui ne confond pas son objet avec un autre objet.

Mais comment se représenter par exemple unpolygone à mille côtés sans le confondre avec la représentation d'un polygone à 1001 côtés ? Ce genre d'objet estdifficile à concevoir distinctement, même si ça n'est pas impossible.

Descartes: La vérité comme lumière naturelle La vérité est une notion si claire et si évidente qu'il est impossible de l'ignorer.

Elle est même une idée innée, car ilest impossible d'apprendre ce qu'elle est.

On ne peut en effet être en accord ou en désaccord avec celui qui nousen propose une définition, si au préalable on ne sait s'il dit vrai ou faux.

Il faut donc savoir, antérieurement à toutedéfinition, ce qu'est la vérité pour acquiescer ou non à la définition qu'on lui suppose.

Traditionnellement, on peutdonc admettre la définition scolastique de la vérité comme adéquation de l'esprit et de la chose (adaequatio rei etintellectus), mais il est impossible de fournir des règles logiques qui nous en montrent la nature propre.

La vérité estpar conséquent un accord, une correspondance, un juste rapport, une adéquation, qui se donnent dans l'évidence,la clarté, et la simplicité.

La seule règle de nos vérités est la "lumière naturelle" que nous avons tous en partage :"Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée [...] la puissance de bien juger, et distinguer le vrai d'avec lefaux, qui est proprement ce qu'on nomme le bon sens, ou la raison est naturellement égale en tous les hommes."Mais si nul ne se plaint de son jugement, rares sont ceux qui se servent correctement de cette lumière naturelle.Ceci explique que beaucoup s'enferrent dans les mêmes erreurs, et souvent pour les mêmes raisons : la premièrerègle de la méthode nous rappelle qu'il ne faut s'en tenir qu'à la seule et simple évidence, et qu'il faut éviter avecsoin la prévention et la précipitation.

Nombreux sont ceux qui préjugent, par impatience ou légèreté d'esprit, au lieu. »

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