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La science fait-elle de nous des dieux ?

Publié le 12/10/2005

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� ï¿½ l'intention d'une psych� s'est substitu�e la traduction d'un message. Sans pens�e pour le dicter, sans imagination pour le renouveler, le programme g�n�tique se transforme en se r�alisant. ï¿½ � Seuls les croyants qui demandent � la science de leur remplacer le cat�chisme auquel ils ont renonc� verront d'un mauvais oeil qu'un savant poursuive et d�veloppe ou m�me qu'il modifie ses id�es. ï¿½ Essais de psychanalyse, Freud. L'avanc�e de toute r�flexion conduit � des reprises, des remaniements perp�tuels : la science ne peut appara�tre comme un pilier stable et d�finitif sur lequel appuyer sa supr�matie. Les hommes font ainsi reculer la r�f�rence � la cr�ation et occupent, par la puissance que leur conf�re la technique, la place vacante. La science leur permet de devenir des dieux, au pluriel, il ne s'agit pas de Dieu. � La v�ritable science enseigne, par-dessus tout, � douter et � �tre ignorant. ï¿½ Miguel de Unamuno, Le Sentiment tragique de la vie. Plus la recherche s'approfondit, plus elle convainc de son infinit�, en ce sens il n'est gu�re possible de s'�prouver comme dieu, au contraire, la perception se fait toujours plus aigu� de l'immensit� de la t�che.

Dans un sens large, la science est pour un sujet la possession d’un savoir complet qui s’accompagne de la connaissance de ce savoir. Celui-ci peut être considéré comme achevé et conscient de lui-même. Mais dans un sens plus précis, on nomme science une recherche qui définit un objet à connaître et procède par hypothèses afin d’atteindre une vérité objective dès lors que ces dernières sont confirmées. Par Dieu nous entendons un être suprême considéré comme le créateur de toutes choses, incarnant une puissance surnaturelle. Selon les religions et les systèmes de pensée, les attributs caractéristiques de Dieu (ou des Dieux) varient, mais on peut considérer comme communes certaines caractéristiques définitoires, telles que la toute puissance absolue et la supériorité relativement aux facultés humaines, notamment celles de l’entendement. En nous demandant si la science fait de nous des Dieux, nous cherchons à déterminer si la science nous permet de suppléer à la faiblesse de notre nature pour nous faire devenir tout puissants à l’image de Dieu. Si tel est le cas, la science nous donnerait des possibilités inimaginables sans elle, de telle sorte que le progrès scientifique engagerait le devenir humain dans un processus d’augmentation de la puissance d’agir de l’homme toujours plus considérable. La question au centre de notre réflexion sera de déterminer si la science nous permet d’égaler la toute puissance caractéristique de l’être divin.

« Dans un sens large, la science est pour un sujet la possession d'un savoir complet qui s'accompagne de laconnaissance de ce savoir.

Celui-ci peut être considéré comme achevé et conscient de lui-même.

Mais dans unsens plus précis, on nomme science une recherche qui définit un objet à connaître et procède par hypothèses afind'atteindre une vérité objective dès lors que ces dernières sont confirmées.

Par Dieu nous entendons un être suprême considéré comme le créateur de toutes choses, incarnant une puissancesurnaturelle.

Selon les religions et les systèmes de pensée, les attributs caractéristiques de Dieu (ou des Dieux)varient, mais on peut considérer comme communes certaines caractéristiques définitoires, telles que la toutepuissance absolue et la supériorité relativement aux facultés humaines, notamment celles de l'entendement.

En nous demandant si la science fait de nous des Dieux, nous cherchons à déterminer si la science nous permet desuppléer à la faiblesse de notre nature pour nous faire devenir tout puissants à l'image de Dieu.

Si tel est le cas, lascience nous donnerait des possibilités inimaginables sans elle, de telle sorte que le progrès scientifique engageraitle devenir humain dans un processus d'augmentation de la puissance d'agir de l'homme toujours plus considérable.

La question au centre de notre réflexion sera de déterminer si la science nous permet d'égaler la toute puissancecaractéristique de l'être divin.

I.

La science comme savoir est incapable de faire de nous des Dieux a.

La quête de l'omniscience vouée à l'échec Si nous prenons le terme de science dans son premier sens, c'est-à-dire celui de savoir achevé et conscient de lui-même, nous dirons que la science est incapable de faire de nous des Dieux.

En effet, Spinoza montre dans l'Ethique que l'une des caractéristiques principales de Dieu est sa connaissance de l'ensemble des relations causales à l'œuvredans le monde régi par la nécessité, de telle sorte que son savoir n'a aucune limite.

A l'inverse, le savoir humain secaractérise par son incomplétude et l'homme par son incapacité à dominer l'ensemble des champs du savoir.

EmileDurkheim montre bien dans De la division sociale du travail que le temps où un homme pouvait maitriser l'ensemble du savoir humain n'est plus : Pic de la Mirandole appartient depuis longtemps au passé.

Il semble donc que lascience entendue comme savoir est incapable de faire de nous des Dieux, car nous sommes incapables de nousélever à une maîtrise de la totalité du savoir possible, puisqu'un seul homme est incapable de maîtriser l'ensemble dusavoir humain.

b.

La science comme savoir est toujours tournée vers le passé ou le présent, jamais vers l'avenir Par ailleurs, nous dirons que nous sommes incapables de devenir des dieux au moyen de la science entendue commesavoir, dans la mesure où celui-ci ne saurait être absolu pour nous.

Alors que Dieu peut se voir prêtée la faculté detout connaître du devenir du monde, comme c'est le cas chez Leibniz qui présente Dieu doté de la capacité à fairechoix du meilleur des mondes parmi l'infinité des mondes possibles, il semble que l'homme est incapable de l'égaler surce point.

En effet, nous appelons savoir une connaissance achevée de ce qui s'est déjà déroulé, ou de ce quiadvient dans le présent.

En revanche, nous ne parlons pas de savoir de l'avenir, dans la mesure où ce dernierdemeure nécessairement incertain, soumis à de nombreux aléas.

Pour Dieu au contraire, il y a un savoir de l'avenir,dans la mesure où cette notion est impertinente pour lui, que nous pouvons penser situé dans une dimensionintemporelle que l'on nomme l'éternité.

Par conséquent, nous dirons que la science comme savoir ne peut nouségaler aux Dieux, dans la mesure où notre savoir ne peut embrasser que le passé et le présent, jamais l'avenir. II.

La science comme recherche permet de compenser l'impuissance de nos facultés a.

La science comme remède à la faiblesse originelle de notre entendement Cependant, nous nous demanderons ici si la science entendue comme recherche déductive à partir d'hypothèses nepeut nous égaler aux Dieux.

En effet, il se peut que la science soit capable de compenser la faiblesse originelle denotre entendement.

Par exemple, les découvertes scientifiques permettent de suppléer à notre incapacité à prédirel'avenir, notamment dans le domaine des sciences de la nature : grâce à la science, nous pouvons prévoir avec undegré grandissant d'exactitude le surgissement de tel évènement naturel (tremblement de terre, raz de marée…).. »

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