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n' y a-t-il de science que du général

Publié le 19/03/2004

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Expliquer cette assertion d'Aristote : Il n'y a pas de science du particulier : il n'y a de science que du général. A. - La connaissance du particulier est forcément, pour nous, inadéquate à son objet : il nous est, en effet, impossible de connaître tous les cas possibles, passés, présents, futurs, car leur nombre est indéfini; impossible aussi de connaître à fond, d'épuiser la compréhension d'un seul individu, parce que cette compréhension est pour ainsi dire illimitée. C'est pourquoi l'individu est indéfinissable : Omne individuum ineffabile. Ce qui faisait dire à Pascal : « Nous ne savons le tout de rien. » B. - Au surplus, une pareille science serait inutile, inféconde. La connaissance du particulier, de l'accidentel, du phénomène qui passe, peut sans doute amuser et distraire l'imagination, mais elle ne peut servir à rien pour prévoir l'avenir et maîtriser la nature. C. - Objection des sophistes : S'il n'y a de science que du général, la science est impossible, car dans la nature il n'y a rien de général, de fixe, d'absolu, d'immuable; le particulier seul est réel; il n'y a que des individus caducs, des faits passagers.

« général. Mais il n faudrait pas croire qu'il suffise à l'homme de connaître les Ibis générales des choses : le savant tend à laconnaissance du nécessaire ; les rapports généraux ne sont pour lui que le signe de rapports nécessaires.Tous les penseurs l'admettent, les mathématiques sont la science parvenue au plus haut degré de perfection ; or, lascience mathématique atteint le nécessaire, et non pas seulement le général.

Le géomètre ne constate pas quetous les triangles rectangles ont de fait, sans exception, les propriétés qu'il démontre ; il fait voir que tout trianglerectangle a nécessairement ces propriétés, qu'elles lui sont essentielles et qu'un, triangle auquel manquerait uneseule de ces propriétés ne serait pas rectangle.

C'est que le géomètre connaît parfaitement le triangle rectangle etles autres figures dont il détermine les lois : c'est lui qui leur a donné l'être qu'elles possèdent et elles necontiennent pas autre chose que ce qui est impliqué dans dans la définition.Au contraire, le physicien et le chimiste, à plus forte raison l'historien et le sociologue, ne connaissent pas l'essencedes objets réels qu'ils étudient.

Ils n'en voient que certaines propriétés.

Mais pour eux, la généralité est la marquedu caractère essentiel et nécessaire d'une propriété.

Par suite, dans les autres sciences, la connaissance du généraln'est qu'un substitut de la connaissance du nécessaire et un .moyen de s'élever un jour jusqu'à la connaissance dunécessaire.

En effet, lorsque les savants auront déterminé — s'ils la déterminent jamais — l'essence de la matière,on pourra déduire toute la physique de la définition qui exprimera les caractères essentiels de la matière et montrerque toutes les lois physiques résultent nécessairement des propriétés essentielles indiquées dans la définition. Sans doute, il reste vrai qu'il n'y a de science que du général : la loi nécessaire est, en effet et à plus forte raison,générale.

Mais il serait faux de croire que la connaissance de lois générales satisfait toutes les aspirations del'intelligence humaine.

C'est à l'établissement de rapports nécessaires que l'homme aspire : « Pour la physique,déclarait Descartes, je croirais n'y rien savoir, si je ne savais que dire comment les choses peuvent être, sansdémontrer qu'elles ne peuvent être autrement.

» Expliquer cette assertion d'Aristote : Il n'y a pas de science du particulier : il n'y a de science que dugénéral. A.

— La connaissance du particulier est forcément, pour nous, inadéquate à son objet : il nous est, en effet,impossible de connaître tous les cas possibles, passés, présents, futurs, car leur nombre est indéfini; impossibleaussi de connaître à fond, d'épuiser la compréhension d'un seul individu, parce que cette compréhension est pourainsi dire illimitée.

C'est pourquoi l'individu est indéfinissable : Omne individuum ineffabile.

Ce qui faisait dire à Pascal: « Nous ne savons le tout de rien.

» B.

— Au surplus, une pareille science serait inutile, inféconde.

La connaissance du particulier, de l'accidentel, duphénomène qui passe, peut sans doute amuser et distraire l'imagination, mais elle ne peut servir à rien pour prévoirl'avenir et maîtriser la nature. C.

— Objection des sophistes : S'il n'y a de science que du général, la science est impossible, car dans la nature iln'y a rien degénéral, de fixe, d'absolu, d'immuable; le particulier seul est réel; il n'y a que des individus caducs, des faitspassagers... — On a déjà répondu aux sophistes que, sous cette multiplicité de phénomènes, il y a quelque chose qui ne changepas, qui ne passe pas : ce sont les rapports.

Et voilà précisément l'objet de la science.

Elle ne s'arrête qu'à ce quiest essentiel.

Elle prend pour objet, non les individus divers, changeants, mais leurs formes communes,impérissables, leur essence (rapports de coexistence : types), non les phénomènes fugitifs, mais leurs rapportsconstants, leurs lois stables, universelles, nécessaires (rapports de succession : lois).. »

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