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La science peut-elle dicter des conclusions et des conduites morales ?

Publié le 02/03/2004

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Et ce n'est pas un calcul cynique d'intérêt qui nous conduit à cette sagesse ; car l'alliance avec autrui n'est féconde, « intéressante », que si, précisément, l'amour pour autrui est véritable, c'est-à-dire désintéressé !■ La perfection de la morale est dans la sagesse, grâce à laquelle on n'est plus vertueux par devoir, et dans l'obéissance, mais par amour, et dans la joie. Le bonheur n'est pas la récompense de la vertu, c'est la vertu même.La bioéthique se fonde sur la science La science moderne permet de décider ce qui est bon pour les hommes et de faire des choix éthiques. Ainsi, s'il est établi scientifiquement que certaines manipulations génétiques sont dangereuses pour le vivant, alors on pourra demander à bon droit leur interdiction. [La science est quantitative alors que la morale est qualitative.La connaissance scientifique ne nous est d'aucune utilitéau moment de faire des choix moraux. L'homme jugeen fonction de sa conscience.]  Science et morale sont deux domaines distinctsWittgenstein distingue les énoncés des sciences de la nature (biologie, chimie, physique), qui permettent d'exprimer les faits du monde et qui sont donc doués de sens, et les énoncés de la morale, de la métaphysique et de l'esthétique, qui n'expriment pas des faits, et qui sont dénués de sens. La science s'en tient aux faits, sans se préoccuper de la valeur morale. La science est une, les valeurs morales multiplesLa science est universelle.

« L'éthique peut être scientifiquement démontréePour Spinoza, on peut établir une morale de manière scientifique (moregeometrico): c'est ce qu'il tente de faire dans son Éthique.

BaruchSpinoza (1632-1677), lecteur et commentateur critique de Descartes,est lui aussi un représentant du rationalisme du XVIIe siècle.

Dans songrand livre L'Éthique (1675), il adopte «la méthode des géomètres»(more geometrico) pour exposer ses idées: comme un mathématicien ilpose donc des définitions, d'où il déduit des propositions qu'il démontreà chaque fois à partir de ce qu'il a déjà établi auparavant. La vertu consiste à chercher ce qui nous est utile, sous la conduite dela raison : bref, à ordonner le désir à la raison et non plus àl'imagination.

L'utile, c'est la joie durable de tout l'être, différente duplaisir passager, éprouvé dans une partie du corps.

Au fond la raisonpermet au désir d'atteindre sa fin véritable, qui est la vertu, c'est-à-dire le bonheur.

Or, la raison nous montre comme utile quasiment tout ce que la moraletraditionnelle se contente d'énoncer comme des règles ou des devoirs.Elle en élimine seulement les passions tristes, bref les mauvais motifs –tout ce qui dans la morale de tous les jours ne fait qu'ajouter latristesse à la tristesse : ainsi le remords doit-il laisser place à larésolution de bien faire, la crainte du châtiment à l'amour direct du bien, l'apitoiement stérile à une miséricordeactive et joyeuse.

On découvre que les « lois morales » ne sont pas arbitraires ; le sage comprend pourquoi il est effectivementmauvais pour notre bonheur véritable de tuer, de tromper, de mépriser, de haïr ; l'homme du commun estvertueux par obéissance ou par crainte, le sage l'est en connaissance de cause, et par amour.

La cause de lamoralité des actes n'est plus extérieure, mais interne ; on passe de la passivité à l'action véritable.

Prenons l'égoïsme : il n'est pas un mal seulement parce que Dieu nous a interdit d'être égoïste.

L'égoïsme faitnotre malheur.

Il est une manière faussée de s'aimer soi-même.

Le bonheur d'autrui est en effet une conditiondu nôtre nous sommes liés en Dieu ; rien n'est plus utile à un homme guidé par la raison qu'un autre hommesemblablement guidé.

L'accord des puissances dans l'amour réciproque rend chacun plus fort.

Et ce n'est pasun calcul cynique d'intérêt qui nous conduit à cette sagesse ; car l'alliance avec autrui n'est féconde, «intéressante », que si, précisément, l'amour pour autrui est véritable, c'est-à-dire désintéressé ! La perfection de la morale est dans la sagesse, grâce à laquelle on n'est plus vertueux par devoir, et dansl'obéissance, mais par amour, et dans la joie.

Le bonheur n'est pas la récompense de la vertu, c'est la vertumême. La bioéthique se fonde sur la scienceLa science moderne permet de décider ce qui est bon pour les hommes et de faire des choix éthiques.

Ainsi,s'il est établi scientifiquement que certaines manipulations génétiques sont dangereuses pour le vivant, alorson pourra demander à bon droit leur interdiction. [La science est quantitative alors que la morale est qualitative. La connaissance scientifique ne nous est d'aucune utilitéau moment de faire des choix moraux.

L'homme juge en fonction de sa conscience.] Science et morale sont deux domaines distinctsWittgenstein distingue les énoncés des sciences de la nature (biologie, chimie, physique), qui permettentd'exprimer les faits du monde et qui sont donc doués de sens, et les énoncés de la morale, de lamétaphysique et de l'esthétique, qui n'expriment pas des faits, et qui sont dénués de sens.

La science s'entient aux faits, sans se préoccuper de la valeur morale. La science est une, les valeurs morales multiplesLa science est universelle.

Ses énoncés sont valables pour tous.

Il ne m'appartient pas de discuter oud'évaluer la plus ou moins grande pertinence d'un énoncé scientifique.

Celui-ci est vrai ou faux.

En revanche,les valeurs morales sont multiples.

Chaque culture a sa propre perspective sur ce qu'est le bien ou le mal.

Lessophistes grecs frappés par la contradiction des opinions des philosophes (par exemple : Héraclite disait que leréel n'est que changement, alors que Parménide niait le changement) aboutissent à la conclusion pessimisteque la vérité (qui devrait être universelle) est inaccessible.

Les sceptiques ont été parfois de grandsvoyageurs qui, à force d'avoir vu les gens les plus divers professer des opinions contradictoires, adopter des. »

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