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La science est-elle raisonnable ?

Publié le 27/02/2004

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Bien plus, la science manifeste la spécificité de l'esprit humain. Alors que les animaux restent rivés à la sensation immédiate, l'homme acquiert, grâce à sa mémoire, une certaine expérience. Et, grâce à sa raison, il tire de cette expérience une connaissance universelle sur la réalité : la science. Comme le note Aristote, la science résulte de la partie la plus haute de l'âme, la partie rationnelle. Cultiver la science, c'est donc s'extraire de l'animalité, c'est être pleinement homme.

B - L'ignorance est mère de tous les vices

Mais la science ne concourt pas seulement aux progrès de l'individu, elle guérit également la société de ses vices. Car, pour les philosophes du siècle des Lumières, les maux sociaux découlent avant tout de l'ignorance. La pénurie règne parce que l'agronomie est méconnue ; et le despotisme persiste parce que les hommes ignorent leurs droits naturels. La science est, à leurs yeux, le seul remède.

L'ignorance n'est en effet pas seulement une absence de savoir, un vide que la connaissance scientifique viendrait combler, c'est aussi un faux savoir, une superstition nocive que la raison combat.

Dans le célèbre roman de Mary Shelley, Frankenstein, le professeur Frankenstein réussit à créer un être vivant à partir de membres et d'organes prélevés sur des cadavres. Mais il renie sa créature, qui, par vengeance, commet des crimes effroyables. Dans le monde contemporain, tout comme dans ce roman, le progrès scientifique a souvent de terribles conséquences. Si bien que l'on s'interroge : cultiver les sciences, est-ce bien raisonnable ?

« Introduction La science est de manière général l'ensemble des savoirs.

Elle regroupe les sciences pratiques et théoriques etc.

La rationalité peut se comprendre comme l'exercice d'une raison suivant des principes économiques d'efficacitéet de production du savoir.

Le raisonnable quant à lui est une valeur éthique dans le domaine de l'action et renvoieau sensé.

Or si la science semble être l'apanage de la rationalité, quel rapport peut-elle entretenir avec leraisonnable.

Bien plus, l'histoire des sciences nous montre que l'éthique et la raison entendue comme raisonnablen'ont pas toujours été présent.

Dès lors la question de savoir si la raison est toujours raisonnable se pose l'aune dece lien entre épistémologie et éthique ? Il s'agit d'étudier les limites de la rationalité quand la raison peut devenirdéraison.

Si l'on peut penser une exclusion conceptuelle au premier abord (1 ère partie), il s'agit d'en étudier le rapport et les limites (2 nd partie), et voir les risques d'une science déraisonnable (3 ème partie). I – Exclusion conceptuelle a) La science qui peut se définir comme l'ensemble des connaissances et savoirs rationnels a pour but comme ledéveloppe Descartes dans Le Discours de la méthode de « nous rendre comme maître et possesseur de la nature ».

La science a pour objectif d'améliorer la vie des hommes.

C'est ence sens que l'on pourrait voir un rapprochement entre la science et leraisonnable l'éthique ou de la morale.

Pourtant Descartes ne dit mot.

Il s'agitalors de promouvoir le « le bien être général de tous les hommes ».

On peutvoir alors se développer l'idéal d'une science conquérante.

Cependant, rienn'indique la nécessité d'un aspect raisonnable de la science.

La science estrationnelle donc le paradigme est chez Descartes la physique ou l'optique :« sitôt que j'ai eu acquis quelques notions générales touchant la physique, etque, commençant à les éprouver en diverses difficultés particulières, j'airemarqué jusque où elles peuvent conduire, et combien elles diffèrent desprincipes dont on s'est servi jusque à présent, j'ai cru que je ne pouvais lestenir cachées sans pécher grandement contre la loi qui nous oblige à procurerautant qu'il est en nous le bien général de tous les hommes : car elles m'ontfait voir qu'il est possible de parvenir à des connaissances qui soient fortutiles à la vie ; et qu'au lieu de cette philosophie spéculative qu'on enseignedans les écoles, on en peut trouver une pratique, par laquelle, connaissant laforce et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux, et de tousles autres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nousconnaissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer enmême façon à tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendrecomme maîtres et possesseurs de la nature.

Ce qui n'est pas seulement àdésirer pour l'invention d'une infinité d'artifices, qui feraient qu'on jouirait sansaucune peine des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s'y trouvent, mais principalement aussi pour laconservation de la santé, laquelle est sans doute le premier bien et le fondement de tous les autres biens de cettevie ; car même l'esprit dépend si fort du tempérament et de la disposition des organes du corps, que, s'il estpossible de trouver quelque moyen qui rende communément les hommes plus sages et plus habiles qu'ils n'ont étéjusque ici, je crois que c'est dans la médecine qu'on doit le chercher ».b) Bien plus comme le note Bachelard notamment dans la Formation de l'esprit scientifique la science doit produire elle-même sa propre évaluation psychologique, c'est-à-dire faire fi des obstacles épistémologiques.

Or même s'il nenote pas dans son ouvrage que la morale ou l'éthique pourrait être un obstacle au progrès scientifique ; force est deconstater que l'histoire des sciences notre montre notamment avec le cas de l'anatomie comment le conservatismemorale et éthique, sous l'étiquette de raisonnable, a pu être un frein à son développement.

Son approche de lascience et de son évolution se montrent dans le cœur même de l'actualité afin de comprendre justement le progrèset les obstacles qui sont sous-jacents au développement scientifique.

Ainsi dit-il dans cet ouvrage que : « L'espritscientifique doit se former contre la nature, contre ce qui est, en nous et hors de nous, l'impulsion et l'intuition de lanature, contre l'entraînement naturel, contre le fait coloré et divers.

L'esprit scientifique doit se former en seréformant.

[…] C'est dans l'acte même de connaître, intimement, qu'apparaissent, par une sorte de nécessitéfonctionnelle, des lenteurs et des troubles.

C'est là que nous montrerons des causes de stagnation et mêmestagnation et même de régression, c'est là que nous décèlerons des causes d'inertie que nous appellerons desobstacles épistémologiques.

c) Or le problème qui se pose comme l'avait déjà vu Husserl dans La Crise des sciences européennes et la. »

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