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La science et la responsabilité scientifique à propos du colloque à la Sorbonne : Biologie et devenir de l'homme

Publié le 20/11/2011

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La science a atteint un tournant ; et on le sait depuis la bombe d'Hiroshima. Est-ce que le savoir peut se muer en technique politique ? Est-ce qu'il peut se mettre aux ordres des besoins économiques ? Est-ce qu'il peut faire de l'homme un individu grégaire et anonyme dans des sociétés déshumanisées qui ne viseraient qu'à une fuite en avant sans but, sinon celui que leur assigneraient les gouvernements éphémères qu'elles se seraient données ? Les questions ne sont peut-être pas neuves, mais le développement des connaissances, dans le monde contemporain, leur donne une nouvelle actualité. Qui sommes-nous dans l'histoire de l'humanité et en quelle mesure cette histoire peut-elle être définie par la volonté d'un système politique ? On sait depuis Hegel et la Révolution française que l'histoire est le théâtre de la liberté humaine. Sommes-nous arrivés au point où elle deviendrait le théâtre d'une forme d'esclavage dont personne n'avait encore eu idée ? Un monde où l'on verrait tous les problèmes du temps réglés par la seule intervention des moyens mis à notre portée par les savants, sans aucun recours aux notions de droit, de vérité, de liberté, sans aucune reconnaissance de ce fait décisif qu'est l'humanité, désormais rejetée au niveau de la matière. Un auteur dramatique a parlé naguère, à propos d'autre chose, du « matériel humain «. L'ère du matériel humain est-elle venue ?

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« On voit le risque.

On n'est pas loin de ce qui avait été entrepris, - en vérité selon d'autres principes, - par le nazisme.

Au terme de l'existence, la mort peut poser la même question au biologiste.

On parle volontiers d'euthanasie de nos jours et, récemment, un médecin danois n'a pas hésité à décrire à la télévision de Copenhague les « cures » qu'il avait réalisées dans ce domaine.

Le docteur Louis Cotte, professeur de méde­ cine légale, doyen de la faculté de médecine de Besançon, a donné son avis sur ce qu'il a appelé « le climat de la mort » : Le médecin est personnellement impliqué dans la mort de son malade.

C'est pour lui un échec, une blessure narcissique, une situation angoissante : d'où une tendance compensatrice à un activisme thé­ rapeutique.

Il est plus facile de donner des soins physiques, même accablants, que de parti­ ciper à la souffrance du malade.

La technique médicale apparaît alors comme un refuge .

Et de conclure qu'il importait au premier chef de respecter la personne humaine vivante et qu 'il n'y avait aucune raison d'imposer au malade une survie héroïque ou une mort libératrice .

C'est tout le grave problème de l'euthanasie qui s'est trouvé ainsi soulevé.

Une forte pro­ portion de la profession médicale (on ne citera que le professeur Monod en France) semble y être favorable.

Il ne s'agit pas d'une question aisée à résoudre.

La religion face à la crise et le '' concile , de Taizé L'évêque de Strasbourg a mis en garde les fidèles contre le risque qu'ils prenaient en s'installant dans une société dominée par le matérialiste.

Les luttes politico-sociales sont pourtant entrées dans l'Eglise, à la suite de Vatican II.

Le pape Paul VI a, d'ailleurs, tou­ jours demandé aux chrétiens de lutter contre les injustices et les inégalités pour faire abou­ tir la libération de l'homme.

Mais, il devait préciser cet été, pour répondre à l'émotion de certains, que « la libération chrétienne ne doit pas être exploitée dans des buts principalement politiques, ni mise au service d'idéologies fon­ damentalement opposées à la conception reli­ gieuse de notre vie ».

«La libération chrétienne, ajoutait-il, pren­ drait une signification contraire à sa vraie valeur si, elle aussi, devenait synonyme de luttes entre les classes sociales .

Les classes sociales sont appelées aujourd'hui plus que jamais, par les lois mêmes du progrès écono­ mique, à concevoir leurs rapports dans des termes de complémentarité, de participation et de collaboration.

Elles ne doivent pas être entravées par le mirage aveuglant d'une révolu ­ tion sociale radicale destinée à finir en un dommage commun très difficilement réparable.

Le problème, déjà posé par les jeunes jocis­ tes, l'a été encore, en termes similaires, par tous ceux qui ont participé, au mois d'août au «concile» de Taizé, cette communauté œcu­ ménique de la Côte-d'Or, créée par des moines protestants, et qui se propose de rétablir la fraternité entre les hommes.

Des milliers de jeunes, de toutes les ongmes, de tous les continents, de toutes les confessions, pour un grand nombre athées, ont ainsi fait retraite autour de l'église de la réconciliation pour essayer de redécouvrir ensemble la réalité divi­ ne.

Le frère Roger, prieur de Taizé, avait initia­ lement défini le but de cette rencontre qui fut à la fois une sorte de festival pop et de rallye politique.

Pour lui, le concile des jeunes devait être à l'image de ceux qui avaient décidé d'y venir, à l'image du devenir du monde.

«A personne il n'offrira de solutions toutes fait es ; il ouvrira un espace de créativité ; il prendra appui sur l'engagement de chacun au point où chacun est arrivé, l'un très engagé, l'autre au début d'une prise de conscience ; l'un à l'écoute de l'autre.

Ensemble, sur les.

divers continents, nous serons comme un peuple en marche dont la communion s'étend aussi à ceux qui, sans partager notre foi, portent une même espérance.

Peu importe le nombre que nous sommes ; bien souvent même un petit nombre d'hommes et de femmes, prêts à jouer le tout pour le tout, espérant contre toute espérance, ont pu renver­ ser le cours des événements» .

Une fois encore, la foi s'insère dans le temps.

C'est du moins ainsi que les jeunes de Taizé ont compris l'appel du prieur.

Au moment où, de son côté, le Conseil œcu­ ménique d es Eglises se réunissait à Berlin pour y étudier tous les problèmes moraux qui se posent à l'homme d'aujourd'hui, marquant nettement ainsi que l'évangile appartient aussi au monde où nous vivons, un colloque de théo­ logiens sinologues traitait à Louvain du thème «Foi chrétienne et expérience chinoise».

D'an­ ciens missionnaires, emprisonnés par les fonc­ tionnaires de Mao Tsé- Toung , de jeunes prêtres admiratifs de l'œuvre entreprise, se sont confrontés, parfois avec force .

Il est vrai que la vie dans l'Empire du Milieu, jadis ouvert aux jésuites qui y firent merveille, s'ils ne réussirent pas à la christianiser, reste une sorte de thème de réflexion intemporel.

Le mythe chinois survit aux révolutions, et ce mythe chinois vaut aussi pour la religion.

Dans un rapport de clôture, on peut lire sur la République populaire les lignes suivantes : « L'homme nouveau en Chine se caractérise par son altruisme et son engagement au service du peuple dans un style de vie collective qui ne fait aucune distinction de prestige ou de récompense entre les différentes tâches ».

Et ailleurs : « La première tâche pour les chré­ tiens n'est pas de polémiquer avec la Chine, mais plutôt de réexaminer et de ren. »

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