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Les sciences morales peuvent-elles et doivent-elles être calquées sur les sciences de la nature

Publié le 19/03/2004

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Les sciences de la nature, en effet, se cantonnent dans la matière. Au contraire, les sciences morales ont pour centre essentiel d'intérêt l'activité spirituelle de l'homme et des sociétés humaines. Sans doute, cette activité a des effets dans le monde matériel, mais, pour expliquer ces événements matériels eux-mêmes, les sciences morales recourent à la considération de la vie intérieure ou psychique, et c'est par cela précisément qu'elles se distinguent des sciences de la nature. B. La différence d'objet entraîne une différence de méthode. - a) Comme les sciences de la nature, les sciences morales partent de l'observation; mais tandis que les premières se contentent de l'observation externe, les secondes recourent aussi constamment, d'une façon plus ou moins réfléchie ou explicite, à l'observation interne ou par la conscience : c'est l'introspection seule qui, non seulement en psychologie, mais encore en sociologie et en histoire, peut donner une idée des faits qu'elles étudient; c'est aussi elle qui suggère la plupart des hypothèses explicatives; c'est enfin par une expérience imaginaire interne que ces hypothèses sont soumises à une première vérification. b) Ainsi, l'expérimentation intervient dans les sciences morales comme dans les sciences de la nature, mais sous des formes bien différentes. Dans les sciences morales, on expérimente au sens fort du terme, c'est-à-dire que .l'on vit ou que l'on revit soi-même le fait étudié : jalousie ou association d'idées, atmosphère de crise politique ou de défaite, patriotisme ou sentiments religieux. Dans les autres sciences, l'expérience consiste à provoquer un phénomène qu'on observe toujours du dehors et jamais du dedans; on constate, on n'éprouve pas.

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