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Le scientifique a-t-il affaire à la réalité ?

Publié le 19/04/2009

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scientifique

Le rôle du scientifique est d’élaborer des théories qui tentent de rendre compte des lois qui régissent les phénomènes naturels. Pour analyser ces phénomènes et en tirer des lois valides, le scientifique doit être en contact avec la réalité c’est-à-dire non pas avec ce qui lui apparait de l’univers mais la vraie nature des choses, dépourvue de subjectivité. Il se pose alors le problème de la validité des théories qu’il énonce. En effet, si son accès à la réalité est faussé par sa subjectivité, ses théories reflètent plus sa perception des choses que les principes de fonctionnement de l’univers. De plus, lorsque le scientifique reproduit un phénomène en laboratoire, il est difficile de savoir s’il a une connaissance sûre du modèle qu’il imite. Les sciences, bien qu’elles ne puissent être qu’une pâle représentation de la réalité inaccessible et complexe, n’en restent pas moins fécondes et harmonisent notre vision du monde en lui donnant une structure cohérente. Le scientifique est-il en contact avec la réalité et peut-il la comprendre et la connaître ? Tout d’abord, le scientifique construit ses théories en s’appuyant directement sur la réalité. Pourtant, il n’a pas accès à la réalité. Enfin, le scientifique crée des représentations de la réalité qui lui permettent de l’envisager, de la penser, de l’imaginer…

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« « négation de la nature » car pour étudier un phénomène, on l'isole de tous les autres phénomènes qui pourraientinterférer.

Le scientifique essaie d'atteindre paradoxalement une compréhension de la réalité par l'artifice qui l'amèneà une connaissance détournée de cette dernière. (III) Si le scientifique n'a pas accès à la réalité, il peut tout de même grâce aux représentations qu'il s'en fait la penser, l'imaginer. (a) Le scientifique a un rapport particulier à la réalité qui lui permet d'en avoir une vision plus juste.

Bachelard explique cette disposition mentale privilégiée que possède le scientifique dans La formation de l'esprit scientifique .

Il oppose pensée scientifique et opinion.

Selon lui, une opinion n'a aucune valeur intellectuelle dans la mesure où elleest incapable de rendre compte d'elle-même.

En effet, une opinion traduit un besoin de connaissance plus qu'uneconnaissance.

Elle répond à des questions qui ne se posent pas.

Au contraire, l'esprit scientifique pour Bachelard estjustement la capacité de poser les problèmes.

Le scientifique est celui qui va se questionner sur la réalité quil'entoure avant de construire toute théorie.

L'esprit scientifique n'est pas donné, il s'acquiert et permet auscientifique de bâtir un modèle plus juste car il répond à des problèmes qui se posent véritablement.

Il oriente alorsle scientifique vers le sentiment d'un rapprochement avec la réalité puisque sa compréhension de la réalité est plussolide. (b) Les outils dont disposent le scientifique pour améliorer son rapport au réel ne sont pas uniquement intellectuels.

Le scientifique produit aussi des instruments qui étendent sa perception du monde.

Les télescopes etles microscopes lui ouvrent les portes de l'infiniment petit et de l'infiniment grand.

On peut considérer que lesinstruments affranchissent le scientifique de sa sensibilité.

En effet, l'accès à un monde qui n'est accessible auxsens n'est pas d'ordre sensible.

Le microscope se substitue en quelque sorte à l'œil et les défauts des sens sontremplacés par les imprécisions des instruments.

Cependant, la subjectivité est réintroduite dans le choix desmesures qui servent à quantifier et dans le conditionnement des objets à étudier.

Il n'en demeure pas moins que lesinstruments, « théorèmes réifiés » selon Bachelard – car ils incarnent matériellement une connaissance – semblentenlever au scientifique la subjectivité liée à ses sens et lui permettent moins détourné à la réalité. (c) Le rapprochement que le scientifique peut obtenir par l'utilisation de la technique est tout de même très limité.

En réalité, les sciences de sauvent pas l'homme de sa distance avec la réalité mais elles lui fournissent unereprésentation de l'univers grâce à laquelle il lui est possible de penser la réalité.

Une théorie scientifique donne unecohésion à la vision que le scientifique a de la réalité.

Tout d'abord, une théorie est vraie formellement c'est-à-diresi elle n'est pas contradictoire ni incompatible au niveau logique.

Ainsi, elle structure la pensée.

De plus, elle estvraie matériellement c'est-à-dire qu'elle est en accord avec l'expérience du moins de manière provisoire.

En effet,elle possède en elle-même la possibilité d'être invalidée selon le principe du « Faillibilisme » de Popper.

Parconséquent, l'énoncé qu'une théorie délivre est en accord avec nos perceptions.

Enfin, une théorie est unifiée etorganisée en axiomes de sorte qu'elle présente une pensée du monde simple et une.

Elle est reconnue aussi pourson étendue explicative.

Le scientifique, bien que n'ayant pas affaire à la réalité même, pense la réalité de manièrecohérente et en quelque sorte l'appréhende à sa manière. Pour bâtir ses théories, le scientifique s'appuie sur la réalité qu'il perçoit.

Il a donc un contact avec la réalité au moins parce qu'il en fait partie.

Cependant, la réalité se dérobe au scientifique qui croit voir dans ses perceptionsl'image parfaite du monde.

En réalité, plus qu'approcher la réalité, le scientifique la pense à partir de ce qu'il enconnaît et de son imagination créatrice.

L'objectivité des sciences ne réside alors plus dans l'adéquation avec l'objetmais dans le consensus autour d'une représentation du monde probabiliste et provisoire, limitant ainsi les effets de lasubjectivité.. »

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