Sénégal. Pays bassâri. Danses traditionnelles.

Les jeunes gens sont revenus à Etiolo, au cœur du pays bassâri, et la fête se prépare. Au pied du Fouta-Djalon, dans une savane boisée presque inaccessible, ils ont été initiés aux règles sociales de leur groupe. La formation fut sévère, avec de rudes épreuves physiques à la discipline de fer ; les grands initiés ont veillé à l'observance fidèle du rituel. Ce soir, les jeunes hommes seront mis en rapport avec les puissances surnaturelles du parc de Niokolo-Koba par l'intermédiaire du sang des coqs et de la bière de mil. Puis ils prouveront leur vaillance en luttant contre les chefs travestis et masqués d'un soleil de paille appelé lokouta. Ils vivent là, dans cette pointe sud-est du Sénégal ; ou plutôt ils survivent, en voie d'extinction, farouchement attachés à leur mode de vie traditionnel. Repliés sur eux-mêmes, ils parlent un langage que les autres Sénégalais ne comprennent pas. Fiers, ils acceptent pourtant des cadeaux de sel, si rare ici ; dans le temps, un sac de sel s'échangeait contre dix chèvres.