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Le sens de l'histoire ?

Publié le 12/02/2004

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histoire
On s'aperçoit dès lors que la notion de sens de l'histoire n'est pas une propriété intrinsèque à l'histoire elle-même mais est fabriqué de toute pièce. ·         Un enquêteur désabusé  en histoire, il n'y aurait donc pas de sens à découvrir, mais seulement des interprétations dictées par l'intérêt. Récusons en conséquence la naïveté de l'érudit qui promet de respecter le sens de l'histoire : ce dernier est construit par l'historien, qu'il le veuille ou non. ·         L'enquêteur peut tout au plus refuser de s'illusionner : il sait que son activité produit au moins en partie ce qu'elle prétend découvrir. Mais il dispose de ce seul moyen pour donner à comprendre le passé. Il faut donc se contenter d'une « bonne subjectivité » selon l'expression de Ricoeur (Histoire et Vérité), et rester lucide sur notre capacité à découvrir un sens au passé. Conclusion  L'histoire semble posséder un sens qui ne se révèle qu'à l'historien philosophe capable de réfléchir non pas sur l'histoire elle-même mais sur son concept. De ce point de vue l'histoire apparaît comme le déploiement de la raison, qui agit de manière cachée, secrète. L'orientation de l'histoire vers un progrès de l'humanité est en même temps ce qui lui donne son sens, entendu cette fois comme signification.  Le sens est donc une propriété intrinsèque de l'histoire, et que l'historien se doit, par des méthodes qui lui sont propres, de découvrir et de faire apparaître.
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« (signification) · Lorsque le philosophe s'indigne devant le cours de l'histoire, son attitude implique souvent l'espoir d'y déceler un ordre secret.Ainsi, Kant , dans Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, établit le constat suivant : l'histoire humaine estapparemment dénué de sens.

Mais il exprime pourtant un espoirque son opuscule tâchera de conforter et de justifier.

L'histoire aun sens, selon lui, elle est en progrès ; mais ce fil conducteur dupassé n'est pas évident et c'est à l'historien philosophe del'exhiber.

Malgré son aspect sanglant, l'histoire serait en faitglobalement orientée vers une amélioration continuelle del'humanité.

Ainsi, se trouverait expliqué l'absurde : les guerres nesont qu'une partie de la marche vers un mieux général.

Grâce àl'idée de progrès notre premier sentiment d'absurdité se trouvedissipé.

On comprend en ce sens à quel point l'unité l'histoire, dupoint de vue de l'idée, va de pair avec la notion de sens. · Pour tenter de découvrir un autre ordre dans l'histoire, on peut alors chercher en elle un principe de développement qui ne soitparticulier à aucune époque et qui ne tienne pas les atrocités pour autant comme négligeables.

Or, la philosophie hégélienne se propose, dans cetteperspective, de dépasser cette conception du progrès : l'histoire n'atteindrait pas son buten dépit des folies humaines mais, au contraire, par leur intermédiaire.

Alors que laconscience des hommes est bornée et incapable de saisir dans leurs propres actes unequelconque fin rationnelle, en fait, la raison utiliserait chacune des actions humaines mêmeles plus absurdes, pour réaliser dans toute son étendue l'ordre rationnel du monde.

(Cequ'Hegel nomme « La ruse de la raison » dans La Raison dans l'histoire).

Grâce à l'omniprésence de la raison dans l'histoire, cette dernière retrouverait un sens et unedirection.

Il semble donc bien y avoir un sens à l'histoire en tant que son orientation quitend au progrès et à l'accomplissement de la Raison, lui donne du sens et signification (par-delà l'atrocité absurde de certains événements monstrueux). 1.

La ruse de la raisonEn croyant poursuivre leurs passions et leurs intérêts, les hommes réalisent des fins qui n'entraient pas dans leursintentions.

« Rien de grand ne s'est fait sans passions », car c'est en se servant des passions, moteur de l'activitéhumaine, que la raison se réalise dans l'histoire.

Les hommes d'action tels Alexandre, César, Napoléon, en servantleurs ambitions, ont ainsi réalisé un nouvel état du monde, une nouvelle figure de l'universel. 2.

« Le réel est rationnel »Il faut comprendre cette célèbre formule hégélienne comme une équivalence du rationnel et du réel : le réel estrationnel, au sens où il est soumis à des lois et n'est pas livré au hasard, et est ce qui agit vraiment dans l'histoire.Mais, inversement, le rationnel désigne nécessairement la réalité d'un processus à l'oeuvre dans l'histoire. « La masse gigantesque des volontés particulières, des initiatives etdes entreprises des hommes, voilà les instruments et les moyensqu'emploie l'Esprit Universel pour atteindre sa fin ultime...

Ces réalitésvivantes que sont les individus et les peuples, en cherchant à satisfaireleurs fins privées sont en même temps les moyens et les instrumentsd'une fin plus haute, plus vaste dont ils ne savent rien et qu'ilsaccomplissent inconsciemment...

Telle est mon hypothèse que laRaison gouverne le monde, qu'elle a donc gouverné et gouvernetoujours l'histoire...

César fit la guerre [à ses associés] dans le butintéressé de sauvegarder sa vie, son honneur et sa sécurité...

Mais ceque lui assura l'accomplissement de cette fin (le pouvoir pour lui seul àRome) était en même temps en soi un processus nécessaire dansl'histoire de Rome et du monde...

Voilà le rôle des grands hommes dansl'histoire.

Leur propre but privé s'identifie avec l'essence de la volontéde l'Esprit Universel.

[Aux peuples] le grand homme montre, et ilaccomplit ce qui est leur propre tendance, immanente en eux.

»(HEGEL, Introduction à la Philosophie de l'histoire.) Le vrai est le tout. La formule : « Le vrai est le tout » apparaît dans le véritable manifeste qu'estla Préface de Hegel (1770-1831) à la Phénoménologie de l'esprit (1807).. »

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