Devoir de Philosophie

Le sens de l'histoire

Publié le 19/03/2004

Extrait du document

histoire
  2)   L'histoire a peut-être aussi cette prétention de trouver l'essence. En tout cas, estime Schopenhauer, elle ne vise pas (contrairement à la philosophie), la profondeur d'esprit. Elle donne du prix à chaque chose différente de chaque autre chose. Au lieu de faire d'une  chose (n'importe laquelle) la manifestation de l'essence unique, elle substitue la surface (« la largeur et l'étendue ») à la profondeur. Elle dévalorise chaque chose, en n'en faisant que le fragment d'un grand tout qu'il faut rechercher à la fois dans la longueur infinie du passé, et dans la longueur infinie du futur. Notons que, lorsqu'il s'agit de surface, il est légitime de parler de longueur. Mais à dévaloriser le présent, réduit à n'être qu'un fragment, à ignorer que chaque chose manifeste l'essence, la tâche est sans fin, de vouloir atteindre le tout en s'efforçant de rassembler l'éparpillement du divers. L'opposition signalée  au début du texte, entre la philosophie et l'histoire, est maintenant expliquée. Les uns (les philosophes) « veulent sonder » ; les autres (les historiens) « veulent énumérer ». 3)   Mais Schopenhauer, pour sa part, renvoie dos à dos la prétention des philosophes et des historiens.
histoire

« (signification) · Lorsque le philosophe s'indigne devant le cours de l'histoire, son attitude implique souvent l'espoir d'y déceler un ordre secret.Ainsi, Kant , dans Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, établit le constat suivant : l'histoire humaine estapparemment dénué de sens.

Mais il exprime pourtant un espoirque son opuscule tâchera de conforter et de justifier.

L'histoire aun sens, selon lui, elle est en progrès ; mais ce fil conducteur dupassé n'est pas évident et c'est à l'historien philosophe del'exhiber.

Malgré son aspect sanglant, l'histoire serait en faitglobalement orientée vers une amélioration continuelle del'humanité.

Ainsi, se trouverait expliqué l'absurde : les guerres nesont qu'une partie de la marche vers un mieux général.

Grâce àl'idée de progrès notre premier sentiment d'absurdité se trouvedissipé.

On comprend en ce sens à quel point l'unité l'histoire, dupoint de vue de l'idée, va de pair avec la notion de sens. · Pour tenter de découvrir un autre ordre dans l'histoire, on peut alors chercher en elle un principe de développement qui ne soitparticulier à aucune époque et qui ne tienne pas les atrocités pourautant comme négligeables.

Or, la philosophie hégélienne sepropose, dans cette perspective, de dépasser cette conception duprogrès : l'histoire n'atteindrait pas son but en dépit des folies humaines mais, au contraire, par leur intermédiaire.

Alors que la conscience des hommesest bornée et incapable de saisir dans leurs propres actes une quelconque fin rationnelle,en fait, la raison utiliserait chacune des actions humaines même les plus absurdes, pourréaliser dans toute son étendue l'ordre rationnel du monde.

(Ce qu' Hegel nomme « La ruse de la raison » dans La Raison dans l'histoire).

Grâce à l'omniprésence de la raison dansl'histoire, cette dernière retrouverait un sens et une direction.

Il semble donc bien y avoirun sens à l'histoire en tant que son orientation qui tend au progrès et à l'accomplissementde la Raison, lui donne du sens et signification (par-delà l'atrocité absurde de certainsévénements monstrueux). II- A la recherche de ce sens caché : l'historien ou le découvreur du sens de l'histoire · L'histoire, au sens étymologique, est une « enquête ».

Comme les événements qu'il analyse ont disparu, l'historien se fait détective : il reconstitue les faits à partirde leurs traces et tente de comprendre comment et pourquoi ils se sont déroulés (ilcherche donc son sens). · Sympathiser pour comprendre L'enquêteur peut choisir de « se mettre à la place » des personnages du drame.

Pour comprendre un événement, l'historien doits'y fondre et adopter le point de vue e ses acteurs.

Retrouver leurs mobiles etdécouvrir le sens de leurs actes exige d'entrer en sympathie avec eux.

Oncomprend, dans cette perspective, que le travail d'historien consiste à découvrir lesens de l'histoire, sens qui apparaît alors comme une propriété intrinsèque del'histoire mais qu'il faut encore mettre à jour. · Et si l'historien sympathise avec toute une période, il adoptera le regard que cette période porte sur elle-même.

En restant extérieur à une époque, on « plaque »souvent un sens sur les événements, on s'expose à l'anachronisme : on considèrerapar exemple les jacqueries médiévales comme une préfiguration de la lutte desclasses.

Le sens n'est pas ici découvert, mais imposé : inversement, sympathiser,c'est mettre en lumière un sens immanent au passé. · Prendre ses distances pourtant, une époque s'illusionne souvent sur elle-même. L'historien contemporain de l'événement qu'il étudie est parfois trop myope : despéripéties le frappent, alors que les causes essentielles lui échappent.

Vu de tropprès, le spectacle de l'histoire est un amas bariolé d'incidents fortuits, comme lenote Tocqueville dans Souvenirs. · Il faut donc se placer à distance, réunir patiemment les faits pour ensuite découvrir leur enchaînement et donc le sens intrinsèque de l'histoire.

L'historiendétermine les raisons d'un événement, il isole, au sein de la succession, desrelations de consécution.

Le sens de l'histoire émerge d'une longue enquête qui meten évidence le réseau des causes et des conséquences. III- Les secrets de fabrication : un sens de l'histoire qui se fabrique bien plus qu'il ne se découvre · Mais notre objectivité est bien souvent de connivence avec l'une des parties en cause.

Ne sera-t-il pas alors tenté d'élaborer, dans le secret de son cabinet, une« version officielle » des faits ? De sorte que le sens appartienne moins en propre à. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles