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Y a-t-il un sens à parler de pratiques contre nature au sujet de l'homme ?

Publié le 11/06/2013

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Quand on saisit à ce point, jusqu'au cœur de la sexualité, que  l'homme obéit aux normes socioculturelles, il devient difficile de fonder  nos jugements de valeur sur la nature. On ne peut plus condamner le  vice, ou la perversion, au nom de l'argument qu'ils seraient contre nature.  Il s'agit de bien dissocier la nature et la morale. Spinoza avait déjà  montré qu'il n'y a rien qui soit bon ou mauvais naturellement ; ces  valeurs n'ont cours que dans la cité. Hume écrira d'une manière plus  nette encore, dans sa philosophie morale...

« d'esclavage par na ture.

Parfois, la nature dote les hommes libres de corps robustes, faits pour les tâches laborieuses, bref, de corps d'esclaves, et donne à certains esclaves des corps d'hommes libres.

Le scandale est plus grand encore lorsque la nature donne aux hommes li bres une âme vile, et aux esclaves une âme noble.

La nature brouille donc parfois les cartes, si l'on peut dire.

On admet bien qu'il y a des pratiques conformes ou contraires à la nature, mais la nature n'est pas toujours une nonne évidente. On pourrait au ssi trouver l'idée de conduites contre nature chez les philosophes stoïciens.

Ceux -ci pensent que, la nature de l'homme étant raisonnable, toute conduite passionnée (excessive, déraisonnable) est contre nature.

Au passage, on doit souligner que dans cette conception, l'attitude naturelle, c'est -à-dire conforme à la raison, n'est pas la plus spontanée.

L'homme est spontanément enclin à se mettre en colère, à envier ce qu'il n'a pas, à craindre la mort, etc.

La nature n'est pas en ce sens quelque chose de don né, d'inné; la vie conforme à la nature est le fruit de la difficile acquisition de la sagesse.

Le sage vit raisonnablement, conformément à sa nature, et en harmonie avec l'univers entier; il sait qu'il est un élément de ce tout qu'est le cosmos.

L'idée d e pratiques contre nature avait donc un sens pour les anciens.

Mais tous n'ignoraient pas les difficultés qu'il y a à faire reposer les rapports sociaux sur des différences de nature.

De plus, si la nature est une nonne pour les hommes, si l'action convena ble est l'action conforme à la nature, celle -ci ne détermine pas à l'avance nos comportements comme l'instinct peut le faire pour les animaux.

La nature prend la forme de la raison, non de l'instinct.

Les pratiques humaines sont donc des pratiques ouvertes qui, en tant que telles, ne sont pas plus naturelles que contre nature. II.

Les pratiques moralement condamnables ne sont pas contre nature. L'homme n'est que très peu régi par l'instinct.

Celui -ci, au sens strict, désigne un modèle inné de comportement, un schéma de réaction qui se transmet héréditairement dans une espèce donnée et qui est relatif à la satisfaction d'un besoin.

D'instinct, par exemple, le nourrisson fait le geste de téter sans qu’on ne le lui ait jamais appris.

Mais pour le reste, nos com portements et nos pratiques sont appris et acquis au contact des autres hommes.

Ce sont eux qui nous disent ce qui est bien et ce qui est mal, ce qu'il faut faire et ne pas faire.

La nonne est humaine; elle est donc culturelle, puisqu'elle est relative à u n groupe social ou ethnique donné.. »

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