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La sensation est-elle source de science?

Publié le 15/04/2005

Extrait du document

  L'expérience naît de nombreux souvenirs d'une même chose. L'homme d'expérience connaît qu'une chose est mais il ignore le pourquoi. En outre, le propre du savoir est de pouvoir s'enseigner. On voit donc qu'ici la sensation est requise au moins pour donner l'existence de l'objet. Dans les Analytiques seconds II, 19, il affirme ainsi qu'« il est évident qu'il nous est nécessaire de connaître les principes par induction ». L'induction suppose la perception sensible. Problème de savoir comment l'induction, si elle relève de la perception, peut faire parvenir à la science, l'universel. Mais, comme il le remarque dans les Analytiques seconds II, 7, l'induction ne peut donner l'essence, car elle ne donne pas la nécessité. Elle montre seulement que tout est ainsi et pas le fait que rien n'est autrement.   ·                    Transition : ainsi, l'intuition intellectuelle doit reposer ou avoir sa source dans la sensation, même si l'on voit que la sensation ne suffit pas à la science, laquelle supposant nécessité et universalité.

Analyse du sujet :

·                    Trois éléments doivent être pris en compte : la sensation, la science, et leur relation, "source de".

·                    Etre la source peut désigner être au principe de, selon le sens du commencement (la science commence avec la sensation) ou du commandement (la science est fondée sur la sensation). Dans le premier cas, la sensation est simple origine, dans le second elle est une justification.

·                    La sensation : rapport de passivité à l'égard d'une extériorité ou d'un donné (se distingue ainsi de la perception qui indique une certaine construction du donné). Comme expérience d'une extériorité, la sensation se distingue du sentiment (expérience de ce qu'on ressent, donc qui porte sur son intériorité). Dans la sensation, l'extériorité est donnée telle quelle, sans reflexion. La sensation est toujours expérience de quelque chose de particulier (on fait l'expérience de ceci ou cela). La sensation se distingue également de l'intuition intellectuelle, on la désigne ainsi parfois comme "intuition empirique" (par exemple Kant). L'intuition intellectuelle est une "vue de l'esprit" (inspectio mentis) selon l'expression de Descartes.

·                    La science : une connaissance vraie et justifiée, qui implique une certaine généralité (ou universalité) et une nécessité, donc des lois. On peut distinguer différents types de savoirs selon les objets, ou bien admettre que l'unité de la science est l'unité d'une méthode (la même science s'appliquerait alors à tous les objets). Avoir la science de quelque chose suppose d'avoir une idée vraie de cette chose. La science est donc une expérience d'idées d'un certain type.

·                    Le sujet nous demande si la sensation est source de science, mais pas si c'est la seule source. Il faut donc s'interroger sur d'autres sources possibles : la réflexion, la démonstration, l'intuition etc. Il faudra ainsi chercher ce qui, dans la sensation, peut s'oppose à ce qu'elle soit source de science, mais aussi, dans la science, ce qui requiert que la sensation en soit à la source. On pourra ainsi déterminer le problème.

Problématique

La science est un certain état de l'âme ou du sujet qui se caractérise par la possession de propositions vraies et justifiées, universelles et nécessaires. De ce point de vue, la science ne paraît pas présupposer la notion de sensation mais uniquement celle d'un donné qui constitue le contenu de ces propositions. Or, ce donné peut être fondé sur une intuition non empirique (qui ne fait pas intervenir l'un des cinq sens), laquelle peut seule être source de science. En effet, la sensation est changeante et relative, en sorte qu'elle ne peut qu'être source de croyance. Néanmoins, l'intuition doit pouvoir être distingée de l'imagination, et la question se pose de sa validité au delà du sujet. En effet, l'objectivité qui caractérise la science requiert une intersubjectivité qui elle, suppose une sensation partageable. En outre, l'intuition doit elle-même pouvoir reposer sur un élément de sensation, si l'on admet que le monde sensible peut être objet de connaissance, et si la notion d'expérience doit avoir un sens. Enfin, l'intuition elle-même paraît requérir l'expérience au moins comme commencement, dès lors que l'intuition repose sur une abstraction. Le problème est donc le suivant : la sensation ne semble pas permettre de fonder la science, et néanmoins, elle est requise pour sa construction.

 

« naît de la seule lumière de la raison et qui étant plus simple que la déduction est par suite plus sûre et nepeut pas être mal faite par l'homme : ex : on voit par intuition qu'on existe, qu'on pense, que le triangle estdéfini par seulement trois lignes etc.

Usage nouveau du mot intuition .

Déduction = il y a en elle un mouvement qui suit les anneaux de la chaîne, et sa certitude ne dépend pas d'une intuition actuelle mais ellela reçoit de la mémoire.

L'intuition ne s'applique pas qu'au simple, mais aussi à la liaison du simple. On pourra prendre le célèbre exemple du "morceau de cire".

Dans la deuxième Méditation, Descartes observe un morceau de cire "qui vient d'être tiréde la ruche, il n'a pas encore perdu la douceur du miel qu'il contenait,il retient encore quelque chose de l'odeur des fleurs d'où il a étérecueilli ; sa couleur, sa figure, sa grandeur sont apparentes : il estdur, il est froid, on le touche, et si vous le frappez, il rendra quelqueson".

Connaître un corps, c'est apparemment le connaître par lescaractères que nous percevons : son odeur nous renseigne sur sonorigine, ainsi que sa couleur, sa consistance, sa température, le sonqu'il rend, sa forme et sa taille.

Approchant ce bloc de cire d'uneflamme, sa "saveur s'exhale, l'odeur s'évanouit, sa couleur se change,sa figure se perd, sa grandeur augmente, il devient liquide, ils'échauffe, à peine le peut-on toucher, et quoiqu'on le frappe il nerendra plus aucun son".

S'agit-il de la même cire ? Tous les caractèresdistinctifs par lesquels on le connaissait ont disparu, mais "il fautavouer qu'elle demeure, et personne ne le peut nier".

Les organes dessens ne peuvent donc rien nous apprendre de stable ni de certain.

Ceque nous percevons de la cire ne nous apprend rien d'elle.

Fondue, ilne demeure d'elle que quelque chose de flexible, d'étendu et demuable.

Imaginant la cire je ne connaîtrai rien de plus d'elle ; flexibleet malléable, elle pourrait prendre une infinité de figures que mon imagination ne peut se représenter.

Parconséquent, il reste qu'il n'y a que "mon entendement seul qui conçoive ce que c'est que cette cire".

Conçuepar l'entendement ou l'esprit, cette cire n'est pas une autre cire que celle dont je fais l'expérience sensible,mais seule une inspection de l'esprit me permet de la connaître, et non pas la vue, le toucher oul'imagination. · Transition : cette conception qui oppose la science et la sensation en montrant que la sensation ne peut fonder la science et que la science doit reposer sur l'intuition intellectuelle ne permet néanmoins pas dedistinguer l'intuition de l'imagination et ne prend pas en compte la connaissance possible du monde sensible./ 2.

Néanmoins, l'intuition doit être distinguée de l'imagination, et elle doit avoir un contenu.

· Il faut certes distinguer l'expérience sensible de l'intuition, mais également de la raison déductive. Cette distinction, Pascal la pense comme distinction de la raison et du coeur.

Ce dernier nous permet desaisir les principes (c'est l'esprit de finesse), la seconde permettant l'application de ceux-ci (l'esprit degéométrie).

Mais il faut être capable de distinguer ce qui relève du coeur (intuition) et ce qui relève del'imagination.

Or, l'homme étant corrompu par le péché, il ne peut avec certitude affirmer que les principesqu'il appréhende relèvent bien d'un ordre objectif et ne sont pas orienté par l'amour de soi, mais seulementpar l'amour de Dieu ( Pensées ).

Ce sont donc ici les limites de l'intuition intellectuelles qui sont exposés. · En outre, Aristote dans la Métaphysique A, 1, montre que le plaisir de la sensation a rapport au plaisir du savoir.

L'expérience naît de nombreux souvenirs d'une même chose.

L'homme d'expérience connaîtqu'une chose est mais il ignore le pourquoi.

En outre, le propre du savoir est de pouvoir s'enseigner.

On voitdonc qu'ici la sensation est requise au moins pour donner l'existence de l'objet.

Dans les Analytiques seconds II, 19, il affirme ainsi qu'« il est évident qu'il nous est nécessaire de connaître les principes par induction ».L'induction suppose la perception sensible.

Problème de savoir comment l'induction, si elle relève de laperception, peut faire parvenir à la science, l'universel.

Mais, comme il le remarque dans les Analytiques seconds II, 7, l'induction ne peut donner l'essence, car elle ne donne pas la nécessité.

Elle montre seulement que tout est ainsi et pas le fait que rien n'est autrement. · Transition : ainsi, l'intuition intellectuelle doit reposer ou avoir sa source dans la sensation, même si l'on voit que la sensation ne suffit pas à la science, laquelle supposant nécessité et universalité.

Il s'agitalors de comprendre les rapports entre l'intellect et la sensation dans la science. 3.

La sensation est en réalité la seule source de science pour l'homme (condition nécessaire) mais non passon fondement.

· Il faut distinguer avec Kant, le fait d'être à la source de au sens du commencement et au sens de la dérivation.

Dans la Critique de la raison pure , Introduction (2 ème éd.), il peut ainsi affirmer que la connaissance commence avec l'expérience.

Cependant, commencer avec l'expérience n'est pas dériver del'expérience.

Si ça se trouve, l'expérience ne fait qu'exciter notre pouvoir de connaitre.

Il y a donc quelque. »

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