Devoir de Philosophie

Se sentir obligé, est-ce renoncer à sa liberté ?

Publié le 16/02/2004

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Être obligé de faire quelque chose c’est indéniablement se sentir en partie prisonnier, et par extension renoncer à sa liberté. Car la convention veut que la liberté s’étende à pouvoir faire ce que l’on veut. Cependant est-ce qu’être libre c’est avant tout faire ce que l’on veut ? Et de l’obligation ne peut-il naître une forme de la liberté ?

« Le droit politique, posé par la raison, en est l'exemple.

Il implique le respect de devoirs civiques, dont le premier estla connaissance et le respect des lois.

Or, seul l'usage légal de la contrainte donne au droit la force qui peut luimanquer pour s'imposer à la conscience : un citoyen a des droits, mais il est aussi assujetti à des devoirs, dont lepremier est le respect du droit des autres.

La sanction pénale est la conséquence juridique de la désobéissance àl'obligation légale.

Mais si l'on dit que le condamné doit purger sa peint il s'agit ici d'une nécessité, d'une contraintepuisqu'il n'a plus la liberté de choisir.

En s'opposant à l'accomplissement de la peine, il entre en conflit ouvert avec laCité.L'obéissance à la loi doit être librement consentie, donc un effet de la volonté du citoyen.

Or, cela n'implique-t-ilpas que le fondement du droit est en accord avec le caractère moral du devoir ? Devoir et impératif catégorique La dimension morale du devoir est au fondement de tous ses aspects, non seulement politiques mais aussi deconvenance sociale : au sommet de la hiérarchie des valeurs, l'esprit est en quête d'un absolu.

Cela permet decomprendre que, si cultures et histoire nous montrent que les devoirs sont relatifs, il ne faut pas pour autantrenoncer à s'interroger sur l'existence d'une valeur absolue et d'une obligation universelle.Or, peut-on penser un tel devoir qui, supérieur à tous les autres, serait un « impératif catégorique » (Kant) ?Chacun sait, par exemple, que si l'on ne doit pas mentir, c'est parce que le mensonge est condamnable par principe,c'est-à-dire en soi, quelles que soient les conditions empiriques et les conséquences.

Ce « principe pratique suprême», c'est-à-dire moral, seule la raison peut le penser.

Et si ma maxime dit ce que je veux faire, la loi morale dit ce queje dois faire.

Il est donc de ma responsabilité de rapporter l'une à l'autre et de me déterminer à agir en fonction demon jugement. Devoir et cas de conscience. Il n'y a de devoir que pour l'homme, être de passion et de raison, qui peut vivre une confrontation, voire unaffrontement, entre ce qu'il est et ce qu'il doit être.Cependant, l'obéissance à la loi n'est pas simple conformité extérieure à ce qu'elle prescrit.

Ce ne serait en effet queconformisme ou, pire, tartufferie et hypocrisie.

Une action morale doit être accomplie par devoir, c'est-à-dire sansautre mobile que le devoir.

Certes, l'action parfaitement morale est un idéal.

Mais l'homme est responsable de lamoralisation de ses actions réelles et manifeste, dans ce dépassement de ses penchants sensibles, la puissance etl'autonomie de sa volonté.

En effet, c'est dans l'action et non dans la simple intention de bien faire, que semanifeste la véritable morale : quand, ayant affronté le problème du conflit des devoirs, la personne a jugé etdécidé d'agir selon ce que sa conscience lui dicte.

Il y va de la valeur supérieure à toutes les autres, sa dignité.On peut alors parler d'un sens du devoir comme capacité de saisir ce qu'il faut faire et de le faire.

On invoque parexemple un devoir de résistance ou de désobéissance lorsque des ordres obligent un homme à accomplir ce que saconscience réprouve ou condamne.Le devoir semble ne pas être seulement attaché à la règle posée ou imposée, mais à la volonté de celui qui, « enson âme et conscience », décide ou non de lui obéir.. »

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