Seveso

« Seveso 169 la dioxine.

Le même jour, deux dirigeants d'lcmesa sont inculpés 'et écroués, et l'on évacue un millier de personnes du quartier le plus infesté.

5 Les mesures prises pour décontaminer la zone sinis­ trée relèvent nécessairement de l'improvisation.

La situa­ tion n'a pas été prévue ; ni en Italie, ni ailleurs, on ne sait comment se débarrasser de la dioxine.

A Seveso, on optera pour l'incinération des matières organiques et de la terre polluée sur une superficie de 1 800 hectares.

Mals des traces de dioxine seront relevées, au fil des mois, dans huit communes des environs, la zone douteuse cou­ vrant quelque 5 000 hectares peuplés de 100 000 habitants.

6 Le 27 juillet 1977, la commission d'enquête nommée par le Parlement italien dressait un premier bilan de la catas­ trophe.

En un an, les naissances d'enfants anormaux sont passées de 4 à 38, et les avortements ont augmenté de 20% (les femmes enceintes de Seveso recoururent par dizaines à l'avortement thérapeutique, malgré les réticen­ ces catholiques de la région).

Les cas de maladies infec· lieuses ont triplé.

L'apparition d'une certaine forme d'acné chez les enfants a entraîné à plusieurs reprises la fer­ meture des écoles.

Plus de 80 000 animaux ont péri- dont beaucoup abattus préventivement.

Les dommages sont évalués à 121 milliards de lires.

7 L'l'lnquête parlementaire, dans ses conclusions, incri­ mine les carences du législateur et des pouvoirs publics italiens.

Mais la firme propriétaire de l'usine lcmesa est désignée comme la première responsable d'un drame aux conséquences encore imprévisibles, puisqu'il faudra prati­ quer des contrôles génétiques pendant plusieurs années, assurent les experts de la commission, pour connaître les effets à long terme de la dioxine.

~ Voir aussi : Boues rouges, Narita, Pollution chimique.. »