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Le siècle des Lumières

Publié le 08/04/2011

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1 - L'esprit des Lumières
Définition des Lumières. Les philosophes des Lumières veulent \"éclairer\" leurs concitoyens en luttant contre l’ignorance, notamment à travers le projet grandiose de l’Encyclopédie. Les Lumières veulent asseoir le règne de la raison, de la lumière naturelle qui accumule des connaissances. Le contexte historique. La philosophie de John Locke (1632- 1704) se répand progressivement en France. Pour lui, le peuple demeure le seul souverain véritable, et tous les hommes possèdent des droits naturels inaliénables. Or, Louis XIV meurt en 1715, après un règne qui a vu l’apogée du pouvoir royal et le retour à un ordre moral. La Régence, qui s’ouvre, innove quant à la gestion politique et financière du pays. Mais la France est secouée par les guerres et les famines, malgré une période de trêve inaugurée par le règne de Louis XV de 1723 à 1774 : guerre de Succession d’Autriche, rivalité coloniale avec l’Angleterre, guerre de Sept Ans qui oppose la France à l’Angleterre et à la Prusse. Louis XVI tente de réorganiser les finances du royaume en s’appuyant sur Turgot et Necker. Mais les difficultés s’accentuent : mauvaises récoltes et banqueroute de l’ État conduisent à la crise de 1789 et à la convocation des États généraux. Le philosophe éclairé. Dans l’esprit des Lumières, le philosophe est un homme qui s’engage et propose des solutions pour réformer le système politique, car la réflexion critique permet de libérer l’homme de croyances reposant sur l’autorité ou la coutume. La tyrannie est ainsi pensée comme indissociable de l’ignorance. Les Lumières n’ont pas de modèle. C’est ainsi qu’ Emmanuel Kant les définit : Qu’est-ce que les Lumières ? La sortie de l’homme de sa Minorité, dont il est lui-même responsable. Minorité, c’est-à-dire incapacité de se servir de son entendement sans la direction d’autrui, minorité dont il est lui-même responsable, puisque la cause en réside non dans un défaut de l’entendement, mais dans un manque de décision et de courage de s’en servir sans la direction d’autrui.

2 - Le projet de l’Encyclopédie
\"Monument des progrès de l’esprit humain\" (Voltaire). Il s’agit d’une entreprise collective de longue haleine qui veut rassembler l’ensemble des connaissances. L’idée de départ était de traduire l’Encyclopédie d’Ephraïm Chambers, parue en Angleterre en 1728. Diderot et D’Alembert deviennent responsables de sa publication et recrutent des collaborateurs (Rousseau, Daubenton, Buffon, Montesquieu, d’Holbach, Marmontel, Voltaire...). Le 28 juin 1751 paraît le premier volume de l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers. Le 23 janvier 1759, le Parlement de Paris présente l’Encyclopédie comme subversive. Mais Diderot continue inlassablement son travail, et le dernier volume paraît en 1772. Elle n’est pas qu’une simple accumulation des connaissances : il s’agit d’un inventaire \"raisonné\" qui fait l’apologie des progrès du genre humain en dénonçant la superstition, le fanatisme ou la tyrannie, entraves à la liberté et au bonheur.

 

3 - Les principes des Lumières
Le règne d’une raison militante. Les philosophes veulent vulgariser le savoir pour améliorer le genre humain, en se reposant sur le progrès des mathématiques, de la physique (Newton ordonne le cosmos selon des lois générales). Le modèle naturel. Montesquieu (1689-1755) considère, dans L’Esprit des lois (1748), que l’homme doit s’inspirer des lois naturelles insufflées par Dieu pour fonder la société civile. Dans son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755), Rousseau distingue l’homme de l’animal par sa perfectibilité. L’homme est bon, c’est la société civile qui l’a corrompu ; il lui appartient donc de retrouver les lois naturelles. La critique de la religion. La remise en question du mécanisme classique, autrement dit de la théorie qui assimile l’univers à une mécanique, inspire le déisme de Voltaire et la religion naturelle de Rousseau (qui croit que l’homme est doté d’ une conscience morale innée). Diderot, dans sa Lettre sur les aveugles (1749), s’interroge sur le principe organisateur du vivant et semble rejeter l’existence de Dieu au profit d’ un certain matérialisme. La critique de la politique. La conscience du citoyen naît en sacrifiant son intérêt personnel au profit de l’ intérêt collectif. Rousseau développe cette idée dans le Contrat social (1762). Les progrès de l’esprit humain : Voltaire s’est battu en particulier pour la tolérance (Traité sur la tolérance, 1763), le respect de toutes les religions, et pour un droit à la dignité humaine, contre le fanatisme et l’esclavagisme.

 

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