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Que signifie l'expression "être soi-même" ?

Publié le 27/02/2005

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). Lorsqu'on considère un objet fabriqué, comme par exemple un livre ou un coupe-papier, cet objet a été fabriqué par un artisan qui s'est inspiré d'un concept ; il s'est référé au concept de coupe-papier, et également à une technique de production préalable qui fait partie du concept, et qui est au fond une recette. Ainsi, le coupe-papier est à la fois un objet qui se produit d'une certaine manière et qui, d'autre part, a une utilité définie, et on ne peut pas supposer un homme qui produirait un coupe-papier sans savoir à quoi l'objet va servir. Nous dirons donc que, pour le coupe-papier, l'essence -ie, l'ensemble des recettes et des qualités qui permettent de le produire et de le définir- précède l'existence ; et ainsi la présence, en face de moi, de tel coupe-papier ou de tel livre est déterminée. (...) L'existentialisme athée (...) déclare que si Dieu n'existe pas, il y a au moins un être chez qui l'existence précède l'essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et que cet être c'est l'homme (...). Cela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit après (...)s'il n'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien.

Le sujet renvoie à l'idée du soi comme d'un lieu objectif à partir duquel on pourrait raisonner : on pourrait donc se rapprocher ou indifféremment s'écarter de ce centre considéré alors comme un absolu ou du moins comme un système de référence. Or, le soi ne se trouve pas puisque l'individu est sans cesse conditionné par son environnement et ses rencontres.

« On ne court pour ainsi dire aucun risque à ce qu'on l'évoque constamment […] C'était toujours le On et pourtant onpeut dire que « nul » n'était là. » Ce nivellement, cette médiocrité et cette façon d'éviter toute originalité (« Tout ce qui est original est aussitôt aplati en passant pour du bien connu, tout ce qui a été conquis de haute lutte devient objet d'échange ») se révèlent au mieux dans les bavardages sur la mort. En effet, dans la mort, il en va du tout de mon existence : la mort est ce qui est absolument propre et mien.

Aussil'angoisse devant la mort est-elle en quelque sorte l'angoisse devant la liberté, devant notre être au monde.

Et s' « il est exclu de confondre l'angoisse de la mort avec la peur de décéder », c'est précisément que « l'angoisse de la mort est angoisse « devant » le pouvoir-être le plus propre, absolu, indépassable ». La capacité d'assumer la possibilité de la mort propre, et par suite de se découvrir comme être au monde , commejeté, librement, dans le monde, a donc partie liée avec la capacité du Dasein d'être soi. Or, précisément les bavardages du On à propos de la mort, là encore sombrent dans l'inauthenticité et lerecouvrement.

Il s'agit de camoufler cette mort qui est la mienne en événement, en bien connu. « Si jamais l'équivoque caractérise en propre le bavardage, c'est bien lorsqu'il prend la forme de ce parler sur lamort.

Le mourir, qui est essentiellement et irreprésentablement mien, est perverti en événement publiquementsurvenant. » Le discours du On transforme la mort en accident : « le On meurt, propage l'opinion que la mort frapperait pour ainsi dire le On ».

Là encore il s'agit de se démettre de ses responsabilités et même de soi-même. Ces bavardages interdissent à l'angoisse de la mort de se faire jour : en ce sens, ils privent l'individu de la possibilitéde l'accès à son être propre.

« Dans l'angoisse de la mort, le Dasein est transporté devant lui-même […] Or le On prend soin d'inverser cette angoisse en une peur d'un événement qui arrive.

» En faisant miennes ces ratiocinations, sans doute gagnerais-je d'être rassuré, d'être indifférent à ce qui m'est leplus propre, mais au prix de l'aliénation, de la perte de soi. Mais si les analyses d' Heidegger ne se donnaient que comme une dénonciation de la pression des bavardages de la masse, de la dictature anonyme qui régit les rapports humains et interdit à chacun l'accès à lui-même et au monde,elles perdraient de leur pertinence. Le On n'est pas extérieur au Dasein, à l'individu, il est au contraire l'un de ses modes d'être premier et originaire.

ILn'y a pas à faire le départage entre individus authentiques ou inauthentiques. « Le Dasein est de prime abord Un et le plus souvent il demeure tel.

Lorsque le Dasein découvre et s'approcheproprement du monde, lorsqu'il s'ouvre à lui-même son être authentique, alors cette découverte du « monde » etcette ouverture du Dasein s'accomplissent toujours en tant qu'évacuation des recouvrements et desobscurcissements, et que rupture des dissimulations par lesquelles le Dasein se verrouille l'accès à lui-même. » Il n'y a pas d'accès véritable au monde et à soi-même, de façon authentique d'être qui ne se fasse jour à partir dece fond originaire d'inauthenticité.

Le « On » n'est personne, mais il est un mode d'être de chacun.

La dictature du « on » dont parle Heidegger est d'abord la façon commune de se préoccuper d'autrui.

C'est aussi ce que Heidegger nomme « déchéance », c'est-à-dire la façon de ne pas être soi.

L'inauthenticité est un accès barré à notre être propre, une aliénation de soi, au profit de l'anonyme. Considérant que la société crée des contraintes, Schopenhauer conclut qu'elle sacrifie notre individualité.

La sociéténe retient que ce que nous avons en commun c'est-à-dire le contraire même de notre personnalité authentique.

Ilfaut donc chercher la solitude et Schopenhauer écrit : « On ne peut être vraiment soi qu'aussi longtemps qu'on estseul ».

II.

La solitude et le soi La meilleure façon de savoir s'il faut être seul pour être soi-même est de considérer ce que fait de nous la solitude.Existe-t-il une personnalité sans les autres ?En psychanalyse, on peut observer combien la constitution de soi passe par l'autre.

Par exemple un bébé n'a pasconscience d'être, c'est-à-dire qu'il n'a pas encore la capacité à se voir et à se savoir dans un monde, face àd'autres individus.

Ainsi il ne se repère que par rapport à sa mère et s'identifie à elle pour tout.

Il ne peut donc pasêtre lui-même puisqu'il ne se ressent pas comme un « je ».

C'est par le contact avec les autres qu'il prendra au furet à mesure conscience de lui-même.

Une confrontation avec le monde extérieur est donc nécessaire pourl'apprentissage du soi.

C'est donc parce que je prends conscience de l'autre que je prends aussi conscience de moi-même, à travers les différences.

III.

Soi comme liberté. »

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