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La société est-elle naturelle ?

Publié le 08/07/2004

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Certaines espèces animales vivent en groupe hiérarchisés et organisés en fonction des capacités physiologiques de leurs membres. On peut de la sorte évoquer l'existence de "sociétés animales", mais les "sociétés humaines" s'en distinguent essentiellement: elles sont les seules à évoluer, à connaître des crises ou des modifications, à s'inscrire dans une historicité, et, à développer entre elles un certain nombre de relations économiques, politiques.

 

Parler de société, c'est évoquer le milieu dans lequel est intégré tout homme. De ce point de  vue, la société apparaît naturelle, la première d'entre elle étant alors la famille. C'est en ce  sens que l'homme peut apparaître comme cet animal sociale et politique. Si l'essence de l'homme  est sociale, l'individu isolé n'est qu'une abstraction. Au demeurant, ce lien indissoluble avec  le milieu n'est pas le privilège de l'espèce humaine : toutes les espèces sont sociables. La  société est alors une réalité primaire. La société est alors nature naturée et nature naturante. Partout où existe la matière vivante organisée, il y a, en effet, société. Cette dernière n'a pas commencé avec notre espèce et rien ne laisse supposer qu'elle disparaîtra avec nous. Pour  tous, la bonne formation et le bon développement exige l'environnement social. Pourtant, cette  réalité est-elle bien première et primitive ? L'homme a l'état de nature n'est-il pas justement  cet homme en dehors de toute structure sociale ? Dès lors il faut comprendre que par société on  peut aussi entendre la société civile or celle-ci est rendue possible par l'Etat. C'est donc la  naturalité ou l'artificialité de la société qui est en jeu. Une solution distinguant alors une  société naturelle comme la famille et une société civile pourrait être envisagée.

« D'un côté, la société semble subie : les règles et coutumes sont léguées par la tradition, les sociétés antérieures,que nous n'avons pas choisies.

D'un autre côté, elle résulte de l'action humaine, elle est instituée : les lois quiorganisent les affaires humaines proviennent de la décision des hommes, ce qui implique qu'ils agissent librementdans la société.

Bien entendu, ce second caractère sera d'autant plus effectif que le citoyen possède la possibilitéde participer au processus de décision et qu'il accède réellement à la sphère du droit.

D'autant plus que ces lois luiseront par la suite imposées par l'État.Diverses tendances conflictuelles émergent au sein de ce débat : par exemple entre les idées de liberté et d'égalité.Chacun aspire à être libre et en même temps protégé par l'État.

D'autres idées mettent au contraire l'accent surl'intérêt commun : par exemple la fraternité.

Ces enjeux d'idéaux annoncent le passage du social au politique. Le problème de la violence ne trouve pas par l'instauration d'un État une solution définitive, car l'État lui-même usefréquemment de la force, substituant une violence légale à la violence naturelle ou individuelle.

Et il n'est pastoujours facile, en l'espèce, de distinguer le pouvoir et ses abus.On peut s'interroger sur la possibilité d'une société sans État.

Mais il paraît difficile d'en trouver les moyens.

Quant àla fin elle-même, elle reste problématique : cela signifierait-il un retour à la sauvagerie et au désordre, ou bienl'homme est-il réellement capable d'inventer d'autres formes d'organisation sociale ? En quoi consiste l'oppositionentre réalisme et idéalisme ? Les données culturelles détermineront pour une bonne part les diverses réponsesapportées à ces questions politiques. C'est sur le plan de l'administration du droit et de la justice que les rapports entre l'État et la société se révèlentcomplexes et problématiques.

Cela tient sans doute à ce que ces domaines sont plus que d'autres un lieu derencontre entre le privé et le public, le moral et le politique, la liberté et l'autorité, le particulier et le général.On considère que la loi et la justice sont des attributions essentielles de l'État, mais elles concernent des faits quirelèvent de la pratique privée, ou des conflits entre individus.

II est nécessaire que l'État légifère et fasse appliquerla loi, mais en même temps, la société et l'individu doivent aussi pouvoir conserver une certaine autonomie.Nombreuses sont les possibilités de décalage entre l'État et la société.

Qui doit détenir la primauté ? Qui doittrancher ? Les règles sociales, nécessaires pour la vie en commun, le bon fonctionnement de la société, visent-elles seulementle bien particulier de chaque individu, un intérêt déterminé ? Vont-elles au-delà d'accords locaux, de conventionsplus ou moins arbitraires, et peut-on sans illusion ou mystification leur donner une portée universelle ? Cherche-t-onl'utile ou le bien ? Au nom de quoi pourrait-on critiquer ou vouloir bouleverser une société ou une autre ?L'idée des droits de l'homme, centrée sur le respect des autres et la tolérance, prétend par exemple incarner desvaleurs universelles, aussi bien sur le plan social et politique que sur le plan moral.

On peut se demander toutefois siun tel projet ne reste pas trop minimal, peu exigeant, ou inadéquat, pour répondre à tous les défis et problèmeseffectifs que pose la vie en société.

A moins que cette dernière, nécessairement, ne soit jamais que le plusréducteur des compromis.. »

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