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Une société sans religion est-elle possible ?

Publié le 29/01/2004

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■ Certains philosophies pensent qu'une humanité sans religion serait une humanité plus accomplie, plus forte ou plus libre. Mais est-il seulement possible de penser un monde sans religion ? L'universalité du fait religieux ne montre-telle pas au contraire que le sentiment religieux est naturel à l'homme, né de l'expérience de sa finitude ? ■ Les sociétés modernes occidentales sont de ce point de vue historiquement remarquables en ce qu'elles sont des sociétés sécularisées, c'est-à-dire des sociétés que le philosophe contemporain Marcel Gauchet dit être en train de sortir de la religion : celle-ci devient un libre choix individuel, elle ne rythme plus la vie sociale et ne détermine plus l'existence collective. L'homme moderne, dit l'anthropologue Mircéa Eliade, est un homme a-religieux. Mais Mircéa Eliade remarque également que certaines de nos pratiques sociales les plus ordinaires sont encore à leur insu tout imprégnées de religiosité : pendre la crémaillère rappelle un temps où la maison était un lieu sacré et un match de football ou une commémoration nationale gardent des allures de communion. La difficulté est d'interpréter le phénomène. Est-ce que ce sont là simplement des traces fossiles du passé religieux de l'humanité, ou bien l'indice que la modernité la plus sécularisée ne peut parvenir à s'affranchir complètement de toute religiosité ?
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« — Pour les mêmes raisons, il considère que les socialistes sont toujours religieux (et non athées), singulièrementdans leur croyance au progrès.

« A méditer : Dans quelle mesure subsiste encore la fatale croyance en laprovidence divine, la croyance la plus paralysante qui soit, pour les mains et le cerveau; dans quelle mesure, sous lenom de « nature », de progrès, de perfectionnement, de darwinisme » est-ce encore l'hypothèse et l'interprétationchrétienne qui subsistent ? »(L'idée de progrès exprimant plus qu'un pur déroulement temporel, mais enveloppant l'affirmation que la marche de lavie et de l'humanité est une ascension dont le terme doit se confondre avec la réalisation de l'idéal moral.)— Consulter le livre de Jean Granier Le problème de la vérité dans la philosophie de Nietzsche (Éditions du Seuil)notamment le chapitre intitulé « le nihilisme » et singulièrement le paragraphe nommé Le meurtre de Dieu, pp.

261 à267. • Ne pas oublier qu'il s'agit ici de savoir si « une société sans religion est possible ». • S'agit-il de se demander si la religion est strictement indispensable à la vie en société ? (si une vie en société, siune sociétépeut être viable sans religion)? • S'agit-il de rapporter « la religion » à tel ou tel type de société (ou formation « sociale »)? Méditer à ce titre, letexte suivant de Marx : « La détresse religieuse est, pour une part, l'expression de la détresse réelle et, pour uneautre, la protestation contre la détresse réelle.

La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un mondesans coeur, comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu.

Elle est l'opium du peuple.L'abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l'exigence que formule son bonheur réel.

Exigerqu'il renonce aux illusions sur sa situation c'est exiger qu'il renonce à une situation qui a besoin d'illusions.La critique de la religion détruit les illusions de l'homme pour qu'il pense, agisse, façonne sa réalité comme un hommesans illusions parvenu à l'âge de raison, pour qu'il gravite autour de lui-même, c'est-à-dire de son soleil réel.

Lareligion n'est que le soleil illusoire qui gravite autour de l'homme tant que l'homme ne gravite pas autour de lui-même.» Marx.

La religion est-elle au fondement de toute société ? Dans Les Formes élémentaires de la vie religieuse, Durkheimtraite le phénomène religieux comme un simple fait social.

Il essaie de donner une définition de la religion commephénomène social, et il arrive à cette conclusion : la religion a trois caractéristiques : elle se définit par descroyances qui expriment une distinction sacré/profane et qui déterminent des rituels pratiques dont la fonction estde nouer le lien social, de former une communauté.

Durkheim étudie les croyances du point de vue de leur fonction.Il néglige complètement la "verticalité" de la religion, non plus comme rapport entre les hommes, mais rapport à unéventuel dieu.

Il montre que la religion est à la base de la formation de la société.

La société ne devrait-elle pasêtre fondée sur la rationalité et se démarquer de la religion ? Est-ce que la religion est indispensable au lien social ?Est-ce qu'une société ne produit pas nécessairement quelque chose de religieux, comme un effet social et non pluscomme une condition de la société ? Si elle se passe de religion, va-t-elle changer de nature ? La société ne doit-elle pas reprendre les besoins liés à la religion (communautaires, foi, etc.) en leur enlevant tout ce qu'ils pourraientavoir d'irrationnel ? Marx montre que la religion naît de la société, que c'est la société qui génère de la religioncomme une consolation en même temps qu'elle génère des exclusions sociales.

L'origine de la religion est doncsociale ; elle suppose une société construite sur un rapport économique d'exploitation de l'homme par l'homme.

PourMarx, une société sans religion est possible, si l'on change de société.

Une société sans religion ne pourra êtrequ'une société où l'on aura fait disparaître l'exploitation. SOCIÉTÉ & RELIGION. A) La religion rompt le lien social. Considérant la religion du point de vue de la société, Rousseau distingue dans le « Contrat social » trois sortes dereligion.

La première « sans temples, sans autels, sans rites, bornée au culte purement intérieur duDieu suprême et aux devoirs éternels de la morale », Rousseau l'appelle « la pure et simple religion de l'Évangile », «le vrai théisme ».

La deuxième « inscrite dans un seul pays, lui donne ses Dieux, ses patrons propres et tutélaires ;elle a ses dogmes, ses rites, son culte extérieur prescrit par des lois ».

Telles furent les religions des premierspeuples, en particulier ceux de la Cité grecque classique.

La troisième donne aux hommes « deux législations, deuxchefs, deux patries, les soumet à des devoirs contradictoires et les empêche de pouvoir être à la fois dévots etcitoyens ».

Tel est le « christianisme romain », la « religion du prêtre », le christianisme qui s'est réalisé dansl'histoire.A considérer politiquement ces trois sortes de religion, elles ont, dit Rousseau, toutes leurs défauts.

La troisième, enopposant dans l'homme le citoyen au croyant, rompt l'unité sociale.

En établissant sur la terre un royaume spirituel,Jésus, « séparant le système théologique du système politique, fit que l'Etat cessa d'être un ».

La deuxième estmauvaise car, « fondée sur l'erreur et le mensonge, elle trompe les hommes, les rend crédules, superstitieux, et noiele vrai culte de la Divinité dans un vain cérémonial ».

De plus elle peut rendre le peuple « sanguinaire et intolérant »,de telle sorte « qu'il ne respire que meurtre et massacre, et croit faire une action sainte en tuant quiconque n'admetpas de Dieux ».

Reste donc le « vrai christianisme », celui de l'Evangile.

Or si cette religion n'a nulle relationparticulière avec le « corps politique », il n'en demeure pas moins que « loin d'attacher les coeurs des citoyens àl'Etat, elle les en détache comme de toutes les choses de la terre ».

Rousseau affirme ne rien connaître « de pluscontraire à l'esprit social ».

Une telle religion tend à détruire tout lien social.

En effet, en détachant les hommes de. »

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