Devoir de Philosophie

La société soviétique ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Les trois documents ici proposés invitent à analyser les difficultés et les clivages vécus par la société soviétique, à insister plus sur les aspects désagrégateurs que sur les aspects positifs d'homogénéisation qui permettraient d'atteindre l'idéal de la Société communiste : une société sans classe et sans distinctions entre les individus qu'elles résultent de leur qualification (manuel/non manuel) ou de leur cadre de vie (ville/campagne), mais aussi l'idéal du régime soviétique : un homo sovieticus sans spécificité particulière liée à son origine ethnique, à ses croyances religieuses, à sa langue ou à son univers socio-culturel... Ainsi pouvons-nous nous interroger sur la réalisation de ces deux objectifs à travers, tout d'abord, l'étude d'un tableau des populations des quinze républiques composant l'Union Soviétique, et de leur évolution numérique et relative entre 1959 et 1986; puis à travers la lecture d'un extrait de lettre autobiographique, adressée en 1985, au Comité central du PCUS, par un « ouvrier tout à fait ordinaire», membre de l'« avant garde » du prolétariat, pour faire part au « parlement » du Parti de la réalité de sa vie professionnelle et quotidienne ; enfin, un dessin humoristique et caricatural tiré des Études soviétiques de 1989, nous permet d'appréhender certains aspects des contestations et des conflits qui animent la société soviétique.

« intérieures sont importantes : la mobilité des Russes a toujours été grande mais elle ne fait, jusqu'à présent, querenforcer l'essor des périphéries méridionales qui attirent par leurs aménités diverses et leurs conditions de viesouvent meilleures.Les éléments d'hétérogénéité de la société soviétique sont donc d'abord démographiques et ethniques.

La volontédu régime d'effacer toute différenciation en ce domaine n'est pas atteint, loin s'en faut ; les deux types decomportements démographiques reflètent de manière évidente les clivages socio-culturels et économiques existantsencore...

plus que jamais depuis 1917? II - UNE SOCIÉTÉ SOCIALISTE L'URSS s'affirme le pays du « socialisme réel » et se veut la « patrie des travailleurs ».

Qu'en est-il en réalité ? Ledocument 2 nous apporte le témoignage d'un ouvrier, membre de la « classe élue » pour sauver l'humanité del'oppression et mettre fin à la lutte des classes. A - UN «PARADIS OUVRIER» 1.

La Révolution a été faite par le Parti communiste au nom des ouvriers.

Seule la classe ouvrière estrévolutionnaire, elle porte ainsi l'espoir de la transformation radicale du monde et de la création d'une Société justeet cohérente («force conductrice »).

Elle constitue « l'avant garde de la société soviétique » car productrice et plusconsciente de l'exploitation dont elle est victime dans la société capitaliste ; elle montre la voie révolutionnaire ens'organisant grâce au Parti Communiste et en militant pour la victoire et l'approfondissement du socialisme vers lecommunisme.

La classe ouvrière a donc une vertu messianique.2.

« Tous les journaux ou les revues, la radio et la télévision répètent quotidiennement cela ».

Dans un régime quicentralise tous les pouvoirs entre les mains d'un Parti qui étend son action et son contrôle à l'ensemble des activitésprivées et publiques, individuelles et collectives, les moyens d'information sont en charge de la propagande auservice du Parti et de la conduite des consciences.

Les mass médias traditionnels et modernes diffusent ainsil'idéologie, mobilisant les populations.

Tous les discours depuis 1917 répètent à l'envie la mission de la classeouvrière.

La Fête du 1er mai, les distinctions des « Héros du travail » sont là pour célébrer ses vertus.

Les artistesdu « réalisme socialiste » exaltent leur labeur et leur grandeur.3.

Ainsi la classe ouvrière a-t-elle été toujours privilégiée dans le discours politique et dans l'évolution sociale.

Lemodèle de développement stalinien fondé sur l'industrialisation à outrance a augmenté son nombre que l'exode rurala assuré.

La vocation idéologique et sociale de la classe ouvrière se doublait ainsi d'une mission économique etpatriotique : assurer le développement et la puissance de l'URSS.

En échange de cette lourde tâche, les ouvriersrecevaient quelques avantages ; leur niveau de vie a augmenté plus vite que celui des autres catégories grâce auxloyers bas, à la médecine gratuite, au maintien des prix faibles pour les produits de première nécessité (pain), auxtransports bon marché.

Le chômage n'existe pas, les horaires de travail sont plutôt courts et les retraites précoces.Leurs salaires s'alignent sur ceux des professions « intellectuelles » (médecin, instituteur...) et sont parfoissupérieurs en reconnaissance de leur rôle unique et essentiel. B - DES RÉALITÉS DÉCEVANTES Les réalités de la vie professionnelle et de la vie quotidienne rendent les discours ouvriéristes de moins en moinscrédibles (fin du premier paragraphe).1.

La pénurie caractérise la société soviétique ; pénuries de toutes sortes, elle concerne aussi bien le logement (2eparagraphe) que le ravitaillement alimentaire (4e paragraphe).

En ce qui concerne les logements, difficiles à trouver,surtout à Moscou ; ils sont d'autre part très exigus et n'offrent aucune garantie de confort.

Le ravitaillement estsoumis encore, quarante ans après la fin de la guerre, au rationnement (viande, huile...).

On constate d'ailleurs dansce domaine des différences notables entre les régions, la région centrale n'étant pas la mieux lotie le plus souvent...sauf lors des Congrès du PCUS.

Le rationnement n'assure pas nécessairement le ravitaillement.

Le mauvaisapprovisionnement des magasins fait de la recherche des vivres une tâche fastidieuse et longue (« il faut courir desjournées entières »...) La pratique constante de la queue résume à elle seule les difficultés quotidiennes.L'absentéisme dans les entreprises s'explique en partie par cette nécessité ; les grands-mères (Babouchkas) ont unefonction nourricière souvent irremplaçable.Les services collectifs ne sont pas plus efficaces et plus présents (5' paragraphe).

La médecine gratuite est «inepte » caractérisée qu'elle est par le faible niveau de compétence de beaucoup de médecins, par un délabrementgénéral du système de santé (« pas la moindre infirmerie , par l'insuffisance des médicaments ; cet état lamentablede la protection médicale est une des causes de la diminution de l'espérance de vie et de l'augmentation de lamortalité infantile depuis 15 ans.

Le téléphone est encore peu répandu, retard qui handicape non seulement la vieéconomique mais aussi la vie sociale (« il y a des villages qui n'ont pas le téléphone ») .2.

Les distinctions sociales résultent, en URSS, beaucoup moins du niveau des salaires que de l'accès à laconsommation et aux services.

Ceux qui exercent des responsabilités, ou des fonctions, au sein des organesdirigeants, politiques (Nomenklatura) et économiques (2' paragraphe), militaires et culturels (6e paragraphe),jouissent ainsi de privilèges matériels tout à fait enviable dans une économie de pénurie : logement (2' paragraphe),magasins réservés et toujours fournis, voitures, résidences secondaires, voyages, services spéciaux de santé (6'paragraphe)...

Ils font profiter de ces privilèges leurs familles (népotisme) et leurs amis, ils deviennent ainsi desdispensateurs de bienfaits jalousés, respectés et courtisés.

La société de pénurie engendre les corruptions, lemarché noir, les trafics de toutes sortes et la délinquance...

: une contre économie ou « double économie » tout àfait active qui élèverait selon certains, le revenu des ménages de 30 %; les listes d'attente pour les automobilesdont les prix sont élevés par rapport aux salaires montrent à la fois la sous-consommation généralisée (par manque. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles