Devoir de Philosophie

La sociologie de la bourgeoisie 

Publié le 09/01/2012

Extrait du document

sociologie

Qu’est-ce que la richesse ?     La richesse n'est pas seulement matérielle, elle a aussi plusieurs autres dimensions qui sont le capital culturel et le capital social que la richesse permet d'accumuler. Ce système facilite la cumulation des privilèges pour cette classe située au sommet de la hiérarchie alors que la classe opposée, elle, multiplie les difficultés. Ce sont ces différentes dimensions qui définissent la bourgeoisie. Afin de pouvoir durer dans le temps, que la fortune puisse être transmise de génération en génération, la bourgeoisie doit s'appuyer sur la famille et son capital social.     Nombre de personnes pensent que la fortune est le fruit d'effort fourni au cours d'une vie (de longues études et une réussite professionnelle...). C'est cette idéologie qui a mise fin aux classes sociales et à leur opposition. Néanmoins, la bourgeoise demeure encore comme une classe sociale et leur richesse est multidimensionnelle. La richesse économique est la caractéristique la plus forte de la bourgeoisie et permet d'accumuler du capital culturel et social. Le capital culturel représente l'ensemble des relations réunies au sein d'institutions telles que les clubs de golf, de chasses ou des rallyes. Les rendez-vous organisés par ces cercles sont toujours entre membres, clients et fournisseurs potentiels. Le capital culturel est surtout détenu par les bourgeois qui représentent les principaux clients des marchés de l'art. L'histoire de l'art, de la littérature s'apprennent au sein même des familles aux demeures tellement exceptionnelles et précieuses qu'elles en deviennent des musées. Les diplômes font aussi partie des capitaux culturels et l'école est un domaine ou la bourgeoisie excelle. Les hautes études permettent de mieux s'intégrer dans ce milieu très fermé mais aussi d'avoir des connaissances nouvelles sur le fonctionnement du marché et ces stratégies. Il est toujours question de faire perdurer l'héritage familial.     Le nom des vieilles familles bourgeoises donne de la reconnaissance et de considération : c'est le capital symbolique. Cela va faciliter l'intégration des individus dans le milieu bourgeois.     Les scientifiques, statisticiens et sociologue se sont toujours plus intéressés à définir un seuil de pauvreté plutôt qu'à un indicateur qui aiderait à en savoir plus sur le seuil de richesse car les problèmes sociaux se situent ailleurs. Des propositions d'indicateurs on déjà été faites, mais les difficultés font très vite leurs apparitions. Le seuil de pauvreté reste plus facile à définir car on peut supposer que les pauvres ne détiennent pas de capital culturel, social et économique importants. Noblesse et bourgeoisie : les enjeux du temps     Après la révolution, les nobles ont pu se reconvertir dans l'industriel ou les banques. Ceux qui ne l'ont pas fait ont vu leurs richesses se détériorer. Certaines familles sont restées rurales alors que d'autres ont préféré se situer sur Paris. Mais toutes ont conservés leurs domaines culturels comme les châteaux car ils sont symboles de noblesse même si la noblesse française est éteinte depuis la chute du Second Empire. De plus, la noblesse garde toujours un certain prestige qui plait à la bourgeoisie. On trouve même des mariages mixtes entre la bourgeoisie et l'aristocratie.     La haute bourgeoisie créer à son tour des dynasties où la possession des différentes formes de capitaux est le nouveau critère. L'excellence se mesurerait par l'ancienneté. Il s'agirait donc de passer de la domination économique à la domination symbolique. Afin de perdurer dans le temps et d'être reconnu par ses pairs, les bourgeois se marient entre eux pour mettre en relation deux familles, deux fortunes, deux réseaux. Pour réussir ces alliances, des technologies sociales sont mises en place telles que les rallyes ou les séjours dans les maisons de famille. Ces familles savent qu'elles appartiennent à une classe et font tout pour en repérer les contours. Les étiquettes et les codes du savoir-vivre sont devenus comme une seconde nature et prennent exemple sur les codes de la noblesse. La bourgeoisie et l'aristocratie se confondent alors pour former la Haute-Société. Les espaces de la bourgeoisie     L'élaboration d'endroit et de quartier purement bourgeois consistent à contrôler les relations des enfants et le développement du capital social. Ces espaces sont crées par la bourgeoisie pour la bourgeoisie. Ces endroits attisent la convoitise des affaires, des sièges sociaux et des grandes sociétés, des ambassades et commerce de luxe. La concentration sur un espace restreint produit une homogénéité des modes de vie mais aussi des idéologies.     Dans tous les pays, les bourgeois vivent à l'écart des autres classes dans de vastes propriétés. Ils construisent des barrières infranchissables afin d'éviter les violences symboliques. Grâce à ses moyens, la bourgeoisie s'applique aussi à reproduire son système de vie dans divers milieux qu'elle a pu investir tel que les stations balnéaires, thermales et de sports d'hiver. La multiterritorialité, apparaît systématique et caractéristique du mode de vie des grands bourgeois. Le pouvoir social se manifeste aussi dans l'espace grâce à ces territoires multiples. Une classe internationale     La multiterritorialité de la grande bourgeoisie revêt une dimension cosmopolite et personne n'est mieux préparé qu'eux aux affaires internationales qui va de pair avec une accumulation capitaliste et sociale.     Cette insertion s'apprend dès le plus jeune âge grâce à l'apprentissage d'une langue étrangère, d'inscription dans de grandes écoles internationales, de nurses venues d'ailleurs et de voyages dans le monde entier. Les activités sportives, comme les activités caritatives, et les grandes manifestations, sont le support d’échanges importants entre les familles du monde entier. Et les grandes familles françaises marquent une grande préférence pour la langue anglaise, c'est l'anglomanie. Si cette langue est préférée c'est parce-qu'au moment de la Révolution de 1789, la noblesse a trouvé refuge dans la vieille Angleterre. De plus, l’aristocratie anglaise est demeurée vivante. Le besoin de se retrouver avec des personnes de son milieu se retrouve même à l'étranger. La bourgeoisie a donc investie dans des lieux de séjours qui sont aussi un moyen de gagner toujours plus de capital social. Fabrication et entretien du grand bourgeois     Les différentes formes de capitaux qui définissent la richesse doivent être transmises de génération en génération. Ce maintien des richesses s'apprend dès le plus jeune âge.     Dans le milieu bourgeois, la famille est la pièce maitresse de la reproduction sociale. Le devoir de l'héritier est de transmettre le patrimoine en l'enrichissant. En plus de la famille, les écoles sont aussi un instrument de socialisation et de réussite afin d'être reconnu au sein de ce milieu social qu'est la bourgeoisie. Le but des rallye est aussi de participer à la socialisation des plus jeunes afin qu'il n'y ai pas de mésalliance qui mettrait fin à la dynastie.     Dans la haute société, l'individu dépend hautement de l'opinion des personne du même milieu pour qu'il puisse se sentir accepté puisque les différentes formes de capitaux ne sont pas suffisante à l'entière intégration dans le milieu de la bourgeoisie. Souvent c'est la femme qui participe à accumuler le capital social. Ce sont elles qui assument la responsabilité des rallyes, des réceptions et des dîners. Les liens sociaux sont aussi renforcés au cours des sports qui sont souvent mondains.     Il résident une fracture entre les anciens et nouveaux riches. Ces derniers n'ont pas compris l'importance de développer un capital social en plus du capital économique. Mais on trouve tout de même des mariages entre les nouveaux et plus anciens riches. Une classe mobilisée     La mobilisation de la classe bourgeoise représente un collectivisme pratique alors que l'idéologie mise en avant est individuelle.  La classe moyenne traditionnelle met en avant l'individualisme théorique et pratique. Cette classe nie les groupes et prône la liberté individuelle. Mais quelque soit la bourgeoisie, l’idée de la réalisation de soi est toujours présente : il s’agit d’un individualisme positif. Contrairement aux deux premières classes, la classe populaire vit un individualisme négatif du au manque d'attache et de support par rapport au travail, à la transmission familiale et à la possibilité de construire un avenir.     Les auteurs retiennent deux notions comme réalité et comme représentation : la classe en soi et la classe pour soi. Dans l’approche des classes sociales, il semble nécessaire de différencier deux dimensions, complémentaires et en partie indépendantes, l’exploitation et la domination. La première renvoie à la classe en soi, elle existe quel qu'en soit la conscience des individus dans le rapport de production. La seconde passe par la conscience et par les formes de capital : le capital symbolique. Le marxisme, s’il a surtout développé les analyses de l’exploitation, s’est aussi posé le problème de la conscience de classe à travers la mobilisation et la lutte. La domination du capital a créé à ce groupe des intérêts communs. Ce groupe est donc déjà une classe vis-à-vis du capital mais pas encore pour elle-même. Dans la lutte, ce groupe se réunit, elle se constitue en classe pour elle-même, les intérêts qu’elle défend devenant des intérêts de classe. Max Weber, puis Pierre Bourdieu ont enrichi cette conception marxiste de la prise de conscience, tout en se démarquant. Leur théorisation des rapports de domination permet une introduction de l’agent social dans l’analyse des rapports sociaux, et donc une mise en évidence du vécu dans le rapport à la classe. Pour Weber, les classes existent en fonction de leur, plus ou moins grande, possibilité d’accéder aux biens sur le marché.     Le recul théorique et pratique du marxisme conduit à un recul de la classe ouvrière comme classe pour soi qui s'explique peut-être à cause de la bourgeoisie qui, aujourd'hui, s'affirme plus ouvertement en tant que classe sociale. La bourgeoisie reste toujours en position dominante dans notre société, car ses ressources et sa richesse proviennent de l'exploitation des autres classe, et reste la seule à savoir se mobiliser. Le rapport économique y est important, c'est lui qui définit la position des uns et des autres. Le lexique du vocabulaire utilisé.     RICHESSE MULTIDIMENSIONNELLE = Richesse composée de capital économique, social et culturel.     CAPITAL SYMBOLIQUE = Désigne toutes les formes de capital.     CAPITAL CULTUREL = Le capital culturel défini par Bourdieu se présente sous trois formes distinctes : la forme incorporée, c'est l'habitus culturel. Il se construit par socialisation successive et comprend par exemple l'aisance sociale et la capacité à s'exprimer en public. La forme objectivée, ce sont les biens culturels (livres, tableaux, disques, etc.). Pour s'approprier un bien culturel, il faut être porteur de l'habitus culturel. Et la forme institutionnalisée, ce sont les titres scolaires. Un titre scolaire s'évalue sur un \"marché\": celui des titres scolaires. Sa valeur est relative et dépend de sa position au sein de l'échelle toute relative des titres scolaires. C'est notamment la valeur d'un titre qui permet de se monnayer ensuite, par exemple, sur le marché du travail ou sur le marché des productions de biens culturels.     CAPITAL SOCIAL = L'expression désigne le réseau de relations personnelles qu'un individu peut mobiliser quand il en a besoin. Ce réseau est en partie \"hérité\" (relations familiales, par exemple). Il peut concerner n'importe quel individu, pas seulement ceux qui sont issus de milieux favorisés et qui ont, comme on dit, \"des relations\".Toutes les relations ne se valent pas : certaines sont plus efficaces que d'autres, ce qui crée ici aussi des inégalités.     CAPITAL ECONOMIQUE = L'expression désigne non seulement ce que les économistes appellent en général le patrimoine (ensemble des biens matériels possédés par un individu, comme par exemple un logement, des bijoux, des actions ou des obligations, etc.), mais aussi les revenus (car ils permettent un certain niveau de vie et la constitution, ou pas, d'un patrimoine).     VIOLENCE SYMBOLIQUE = C’est un processus de soumission par lequel les dominés perçoivent la hiérarchie sociale comme légitime et naturelle. Les dominés intègrent la vision que les dominants ont du monde. Ce qui les conduit à se faire d’eux-mêmes une représentation négative. La violence symbolique est source chez les dominés d’un sentiment d’infériorité ou d’insignifiance.     LA MULTITERRITORIALITE = Le fait de posséder des terres dans plusieurs pays différents.     CLASSE MOYENNE = La classes moyennes forme un ensemble hétérogène de populations, appelé classe sociale et définies en partie par leur niveau de vie, situées au-dessus des classes pauvres et en dessous des classes aisées.     CLASSE POPULAIRE = Ou classe prolétaire. Le prolétariat est, selon Karl Marx, la classe sociale opposée à la classe capitaliste. Elle est formée par les prolétaires. Le prolétaire ne possède pas de capital (ou de moyens de production) et doit donc, pour subvenir à ses besoins, avoir recours au travail salarié.     CLASSE EN SOI = Une classe en soi qualifie un groupe d'individus qui ont la même place dans le processus de production et des caractéristiques communes mais sans conscience d'appartenir à une même classe.     CLASSE POUR SOI = La classe pour soi qualifie un groupe d'individus conscients d'appartenir à la même classe sociale et donc d'avoir la même place dans la société et des caractéristiques communes.

Liens utiles